Approcher un producteur de cinéma comme Philippe Liégeois ce n’est pas évident. Souvent dans la discrétion ces personnages de l’ombre sont les maîtres d’œuvre du 7ème art…

Philippe Liégeois affiche 22 ans de carrière, il est fier de son dernier film “Les Ogres” ! Avec 21 long métrages à son actif comme “Bernie” “Vipère au poing” “Arrêtez-moi” “Zaïna” “Les Ogres” etc, il est le producteur délégué (Rezo productions) et collabore en partenariat avec UniFrance. Créateur de “Bus Films” il est aussi co-gérant chez “CROUCHTEVELLE” une société de location de terrains de bureaux et salles de réceptions à Arles où il a une maison.
Sa dernière collaboration avec Léa Fehner, la réalisatrice du film “Les Ogres” a permis au long métrage de voir le jour, avec une organisation originale qui a été mise en place en amont afin de constituer une équipe de techniciens, avec l’itinérance de comédiens qui ont du apprendre à composer ensemble une histoire hybride entre le théâtre et la fiction, présentant les plaies du passé des protagonistes, jusqu’au moment où la rédemption des uns rattrape les souffrances des autres…

Philippe Liégeois parle du film comme l’aboutissement d’un travail d’analyse où la performance d’acteurs, l’improvisation forgent le scénario. Sa collaboration avec Annick Reipert la scripte de l’équipe est en osmose avec les techniciens et Léa Fehner. Adèle Haenel (César 2014 & 2015 pour Suzanne et Les Combattants) s’est retrouvée durant deux mois et demi en immersion dans le tournage de ce drame dans la région de Port-la-nouvelle, elle incarne la compagne enceinte de Marc Barbé. Le producteur évoque le temps nécessaire pour la mise en place de l’esprit du film “Lea Fehner a choisi de filmer les failles des comédiens, j’ai suivi ses envies le financement a été mis au point pour que la réalisatrice puisse trouver le temps nécessaire à l’accomplissement de son travail artistique. Le film a permis d’avoir plus de 80 heures d’images, c’est aussi 9 mois de montage et une centaine de versions pour une finalité que vous avez vu sur l’écran…” annonce t’il aux spectateurs réunis au cinéma Le Sémaphore de Nîmes !
Le sujet principal est l’humain, avec ses angoisses, sa mise en abyme qui prend le système de l’autosimilarité et le principe des fractales ou de la récursivité que l’on trouve en mathématiques, un choix qui fait le sujet du film et le domaine de prédilection du producteur “Les blessures enfouies posent le contre-pied de cette ambiance festive qui accorde le théâtre avec la frénésie du cirque, le public est le témoin du tournage dans la figuration, mais à la fois les spectateurs des scènes, la frontière n’est jamais éloignée des limites du film, ce qui procure une énergie dans la confusion créatrice de ce long métrage qui explore alors un champ élargi des capacités de jouer des comédiens !” explique Philippe Liégeois lors du débat avec les cinéphiles posant de nombreuses questions à l’issue de la projection. Le film est dans de nombreuses salles et mérite que l’on aille le voir, “c’est une expérience cinématographique pour les gens” s’accorde à dire le producteur à une dame qui se trouve émue encore par une histoire singulière qui évoque le passé et les troubles de l’âme humaine.
Eric Fontaine