Le photographe de Mauthausen

Le photographe de Mauthausen est une bande dessinée remarquable, une biographie  reprenant l’histoire vraie de Francisco Boix, témoin à charge au procès de Nuremberg. Un bel ouvrage, poignant, de 168 pages, de Salva Rubio et Pedro Colombo, paru aux éditions Le Lombard, fin septembre 2017.

le-photographe-de-mauthausen-le-lombardA la frontière Franco-espagnole, un homme revient, près de dix ans après avoir tenu sa promesse, sur un lieu de rendez-vous, pour y retrouver Núria. Il est de retour et espère réellement revoir sa sœur… Devant un café, il regarde une femme passer le balai, il la photographie, tente de la séduire, mais la belle ne se laisse pas faire. Avant de quitter cette femme, qui lui demande s’il va bien, il se rappelle une époque, où il allait beaucoup mieux que cela. Où il ne toussait pas à ce point. Après un voyage de quatre jours, le train s’arrêtait enfin, à Mauthausen, en Autriche. Nous sommes le 27 janvier 1941. Après avoir fui l’Espagne, des hommes et enfants ont été internés dans un camp, où des milliers de personnes y avaient déjà perdu la vie. Prisonniers de guerre des allemands, confiés aux SS, ils devaient sortir du train pour rejoindre le camp à pied. Sans cesse menacés, ils devaient sortir, ils étaient bousculés, tabassés, un père est même tué devant son fils…

le-photographe-de-mauthausen-le-lombard-extraitLe héros est le narrateur de son histoire et de celle de tous ces hommes morts dans ce camp de catégorie 3, pour les détenus « quasiment irrécupérables », d’où personne n’en sort vivant… Traités comme des bêtes, ils n’étaient plus que des matricules qui tentaient de survivre à cet enfer. Le récit est poignant, la vie de Francisco, dans ce camp, bien décrite, tant par le texte, que les dialogues et le dessin. La mort omniprésente est pesante, une épée de Damoclès oppressante, menaçante, à chaque instant. L’enfer de ces hommes, prisonniers est bien relaté, tout comme les découvertes effroyables du héros, les risques pris pour essayer un jour de rendre hommage aux milliers de victimes, et son envie de survivre à tout cela. Le récit est inquiétant, intéressant, captivant, le scénario est bien mené, tout comme le trait, juste, fin et dynamique, qui arrive parfaitement à retranscrire les horreurs de cette guerre, de ces camps et de l’enfer vécu par des milliers d’hommes…

Le photographe de Mauthausen est un bel ouvrage, une bande dessinée captivante, intéressante, très bien travaillée, qui revient sur l’histoire de Francisco Boix, prisonniers de guerre, des allemands, dans le camp de Mauthausen, où il tentera de survivre pour qu’éclate un jour la vérité sur l’horreur de ces camps, et faire vivre le souvenir de ces milliers d’hommes exterminés.

Un dossier historique, très complet, termine très bien ce bel ouvrage à découvrir.

A propos celine.durindel

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