“La destruction n’est pas une fin en soi”, l’exposition est visible jusqu’au 23 septembre à Arles. Prune Nourry nous invite dans son univers mystique et aux multiples questionnements.
L’artiste a répondu, à une invitation “sur mesure” par Actes Sud et par l’Association du Méjan. Par le biais des Ateliers de la Fondation Luma, Prune Nourry a pu investir les lieux, cet été à Arles, avec ses structures géantes (pied, buste, etc…). Par une phrase un brin énigmatique “La destruction n’est pas une fin en soi”, cette diplômée de l’Ecole Boulle, souhaite conserver cette voie de l’itinérance, par l’installation du Bouddha géant. Le tout faisant aussi référence, au Musée Guinet qui a présenté en 2017 “Holy”.
En totale rythmique avec les “Rencontres de la Photographie” et aussi en faisant écho au formidable regard du Moine Bouddhiste Matthieu Ricard, le travail créatif de Prune Nourry, sincère dans une dynamique singulière, où il est question d’anthropologie, de procréation, mais aussi du mystère cellulaire de la vie.”La Grande Halle” et par son accès, par le chemin des Minimes, transforme le visiteur par le gigantisme des lieux. Une initiation s’impose, pour contempler les oeuvres présentées, le minéral, l’acier et la terre cohabitent…Fouler les lieux, faire “étape” comme un pèlerin, se retrouver nu-pieds et avancer dans la pénombre de ce hangar immense, forge une perception visuelle et complètement unique, de l’oeuvre de l’artiste !
“Le Magasin Electrique”, pour nommer le bâtiment, offre un espace confiné, mais étrangement ouvert sur l’extérieur, le visiteur peut se replonger dans des temps immémoriaux, où les matériaux renvoient aux évènements du passé. Un pied piqué par des bâtons d’encens, hérissés comme des poils drus, évoquant l’Asie dans une pièce, et dans l’autre, quelques statues des 108 filles “Terracota Daughters”, nous rappellent cette démographie galopante que l’Asie ne maitrise pas.
Ironie du sort, on se souvient que l’artiste qui vit entre Paris et New-York, avait enterré une série de sculptures, quelque part en Chine. Son oeuvre, au coeur de la cité antique, proclame non plus l’enfouissement mais réclame, le souvenir d’un passé Romain qui pose les bases de réflexions sur le patrimoine, sur le respect de l’humanité…On peut très bien vouloir, s’en inspirer, ou au contraire vouloir refuser l’inadmissible : La fin de notre civilisation engluée, dans le paroxysme de la modernité, ou dans les faux-semblants des règles économiques et sociales qui détruisent l’homme !.
Pour connaître le programme des visites (de 10H à 19H30-Pass à 12 euros, Rencontres Photo + suplément 5 €, gratuité pour les titulaires des minima-sociaux, Arlésiens) et surtout l’agenda artistique de l’Association Le Méjan, n’hésitez-pas à visiter leur site http://www.lemejan.com
Eric Fontaine