Rencontre avec Arnaud Viard et Jean-Paul Rouve

Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part d’Arnaud Viard sortira au cinéma mercredi 22 janvier. Un film choral, plein d’humanité et de délicatesse, adapté librement du recueil de nouvelles d’Anna Gavalda, qui avait connu un immense succès à sa sortie en 1999. En octobre dernier, le film a été présenté en avant-première au public niçois lors de la première édition du festival CinéRoman. Nous avions alors rencontré le réalisateur Arnaud Viard, accompagné de Jean-Paul Rouve, qui incarne magnifiquement Jean-Pierre, le fils aîné, devenu chef de famille à la mort de son père et qui garde toujours un œil bienveillant sur sa mère (Aurore Clément) et ses frères et sœurs (Alice Taglioni, Camille Rowe et Benjamin Lavernhe).

Avant Arnaud Viard, d’autres réalisateurs ont porté à l’écran des romans d’Anna Gavalda, avec plus ou moins de succès. Adapter un recueil de nouvelles pouvait paraître bien plus ardu et risqué, ces douze nouvelles n’ayant rien à voir les unes avec les autres. Mais le réalisateur  a fini par trouver l’axe qui le touchait le plus : la famille. Il a fait le choix de construire son film autour de quatre frères et sœurs, « qui ont envie de ne pas passer à côté de leur vie et qui voudraient être aimés. » Il avait lu le livre d’Anna Gavalda en 2000, après une séparation.  Il avait alors décidé de contacter l’auteure puis il avait rencontré un producteur qui avait les droits du livre. Il avait alors écrit une adaptation mais elle n’avait pas été retenue puis les droits sont devenus libres et il a rencontré l’éditeur qui a été séduit par son histoire de fratrie. Le film a ensuite été tourné durant l’été 2018, près de Dijon, dans le village où Arnaud Viard a passé une grande partie de sa jeunesse.  «  Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part, le film, c’est un peu l’enfant d’Anna Gavalda et de moi ! » nous a dit en riant Arnaud Viard. En voyant le film, sa formule sonne très juste tant l’esprit de l’auteure est perceptible.

La famille que montre Arnaud Viard dans son film va toucher en plein cœur les spectateurs. Chacun se reconnaîtra, dans une situation ou dans une autre. Jean-Paul Rouve, qui incarne le personnage central du film, a été très ému à la lecture du scénario, et même en tant que spectateur, quand il a vu le film pour la première fois en compagnie d’Arnaud Viard et de son agent.  Son personnage est « à la croisée des chemins ». Marié et père de famille, il voit sa vie bouleversée lorsque son amour de jeunesse (Elsa Zylberstein), devenue une comédienne connue, reprend contact avec lui. Quand ils se sont connus, ils faisaient du théâtre ensemble mais, contrairement à elle, Jean-Pierre avait abandonné sa passion pour un métier plus ordinaire. A cinquante ans et peut-être à l’étroit dans une vie trop rangée, il en vient à se poser des questions existentielles : « ai-je fait les bons choix ? ai-je réussi ma vie ? » Ce sont des interrogations qui parlent à tout le monde. Jean-Paul Rouve, en lisant le scénario, s’est aussi demandé ce qu’il aurait fait s’il n’était pas devenu acteur.

Certaines scènes, particulièrement émouvantes, ont été plus difficiles à tourner. Jean-Paul Rouve pleure dans le film mais ce sont « les non-dits, les silences qui (le) touchent le plus. » Le film parle du deuil mais aussi de la vie qui continue après la perte d’un être cher.

L’acteur est aussi bien à l’aise dans les comédies que dans les drames.  « Le plaisir d’acteur est le même ; j’ai la chance qu’on me propose des choses très différentes. », reconnaît-il. D’ailleurs, le public lui est toujours fidèle. En 2020, on le verra dans plusieurs films, très différents. En février, il va entamer le tournage des Tuche 4 avec une sortie normalement prévue pour Noel 2020. Un succès quasi-assuré ! « Dans le 4, je retrouve la liberté que j’avais quand je faisais les sketches à la télé avec Olivier Baroux. On s’amuse énormément mais on est très exigeants sur l’écriture ».

Au cours de l’année, on le verra dans Petit Pays d’Eric Barbier adapté du roman à succès de Gael Faye mais aussi dans Zai Zai Zai de François Desagnat adapté de la Bd de Fabcaro, « qui est à pleurer de rire », dixit Jean-Paul Rouve lui-même. Il doit également faire un film avec Gaspard Noé, qui, soit dit en passant, adore les Tuche.

En ce moment, il est en train d’adapter Deux sœurs, le roman de David Foenkinos avec l’auteur lui-même. «C’est à la fois ludique et très plaisant ; travailler avec David Foenkinos est très facile car il n’a pas d’orgueil. », nous a-t-il confié. « L’écriture cinématographique n’est pas la même que la littérature ; réussir l’adaptation d’un livre, c’est le trahir en le respectant. » C’est ainsi que Jean-paul Rouve conçoit l’adaptation d’une œuvre littéraire. On pourrait appliquer cette définition  à Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part : Arnaud Viard a trahi Anna Gavalda admirablement.

A propos Laurence

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