Rencontre avec Jean Becker pour la sortie de son nouveau film “Le collier rouge”

Le réalisateur Jean Becker était à Nice pour présenter son nouveau film, Le collier rouge, adapté du roman de Jean-Christophe Rufin.

L’histoire se déroule dans une petite ville de province en 1919, en plein été. Un héros de la guerre, Jacques Morlac, est retenu prisonnier dans une caserne déserte. Il a commis un acte inadmissible le 14 juillet. Devant la porte, son chien aboie jour et nuit. Un jour, un juge, dont la guerre a fait vaciller les principes, arrive pour interroger le prisonnier et faire la lumière sur cette affaire. Non loin de là, dans la campagne, une jeune femme, attend et espère. Trois personnages et, au milieu, le chien à cause de qui tout est arrivé….

Jean Becker avait beaucoup aimé ce roman court, facile à lire et surtout très visuel. Certes, les scènes de batailles dans les tranchées lui faisaient peur mais il s’est efforcé de faire face à ces difficultés. Dans son cinéma, Jean Becker met en avant des gens simples et privilégie les rapports humains. De ses films émanent toujours une générosité, une chaleur humaine. Dans Le collier rouge, il met en relation deux hommes qui n’étaient pas faits pour se rencontrer : un petit paysan qui n’éprouve que haine et mépris  pour ces gens qui l’ont envoyé à la boucherie et un aristocrate, qui, après s’être engagé dans l’armée par conviction, désormais en proie à la lassitude, voit ses certitudes s’ébranler. Il fait alors un pas vers lui pour essayer de le comprendre et une forme d’amitié se noue entre eux.

Pour interpréter ces deux rôles masculins, les deux acteurs semblaient comme une évidence. François Cluzet  est doté d’une forte personnalité et d’une loyauté qui convenaient parfaitement pour le personnage de l’officier. Jean Becker l’avait déjà fait tourner dans L’été meurtrier ; il était le frère d’Alain Souchon.  Quant à Nicolas Duvauchelle, il dégage ce côté rebelle et anarchiste, comme Jacques Morlac, le héros du film.

Jean-Christophe Rufin a participé à l’écriture des dialogues. Pour les « peaufiner », Jean Becker a fait appel à Jean-Loup Dabadie.  Le réalisateur a apporté quelques modifications au livre, la fin notamment, à propos du chien. Il a hésité et en parlé autour de lui pour se décider.  Mais surtout Jean-Christophe Rufin a approuvé son choix. Emu, le romancier a avoué que le film relatait exactement ce qu’il avait voulu montrer.

Dans le film, Jean Becker a accordé une place plus grande à l’histoire d’amour. La guerre et l’intrigue sentimentale sont intimement liées. Les deux ont été bouleversées par le même événement. Ainsi, la jeune femme amoureuse de Morlac, Valentine, est bien plus présente dans le film que dans le livre. Au milieu de ce monde d’hommes, elle est une femme forte, moderne, avec une certaine érudition.

Lors du tournage, certaines scènes se sont avérées plus difficiles que d’autres : celles avec le chien en particulier mais surtout les scènes de batailles. Becker n’a pas fait appel à des figurants professionnels mais à des habitants de la région, qui, le temps de quelques jours, ont enduré la boue, la pluie, heureux d’avoir participé à cette reconstitution, d’avoir été en quelque sorte « des poilus ».

Jean Becker a une longue et riche filmographie. Il est impossible de ne pas lui parler de L’été meurtrier avec Isabelle Adjani. C’est le film qui a marqué les spectateurs dans les années 80. Lorsqu’on lui a demandé d’évoquer sa carrière, il a reconnu que Deux jours à tuer avec Dupontel  a une place toute particulière dans son cœur : il a beaucoup d’admiration pour cet homme qui, pour cacher aux siens qu’il va mourir, s’emploie à se faire détester. Il s’est imaginé à sa place, n’ayant peut-être pas le même courage.

S’il a une telle carrière, c’est qu’il a été à bonne école. Il a vu travailler son père Jacques Becker sur trois films. Il était réellement désireux de faire du cinéma. Lorsque son père a été gravement malade, sur son dernier film, il a dirigé lui-même l’équipe en tant que metteur en scène. Il a beaucoup appris en observant son père. Avec lui, il a été « un bon élève » !

Le collier rouge de Jean Becker  avec François Cluzet et Nicolas Duvauchelle est à l’affiche depuis le 28 mars.

Le collier rouge

A propos Laurence

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