Après “Mais qu’est ce qu’on va faire de toi?”, publié en 2007 aux Editions Robert Laffont , (que je n’ai pas lu), Michel Drucker revient avec le deuxième tome de ses Mémoires, “Rappelle -moi”, écrit en hommage à son frère Jean Drucker, décédé le 18 avril 2003 d’une crise d’asthme. Rappelle-moi est le dernier message qu’avait laissé Jean sur le répondeur de Michel.
L’histoire du livre :
Jean Drucker, mon frère aîné, était mon idole, mon modèle. En ce week-end de Pâques 2003, j’allais le convaincre de nous associer pour vivre ensemble notre grande passion, la télévision. Mais dans la nuit du 17 au 18 avril, le destin en a décidé autrement. Rappelle-moi – le dernier message de Jean – est une manière de revenir avec lui sur ces sept années. De lui dire à quel point chaque jour il me manque. De lui raconter ce que j’ai vu et entendu depuis son départ, la vie, notre famille, l’actualité qui le passionnait. L’occasion aussi de saluer quelques grandes figures de notre époque qu’il aimait ou qui l’intriguaient. Et de lui confier enfin tout ce que j’aurais voulu lui dire et que je ne lui ai pas dit, par pudeur, parce qu’on croit toujours qu’on a la vie devant soi… “. Mémoire familiale et portraits inattendus, souvenirs pleins de drôlerie et moments plus graves où se partage l’inconsolable chagrin d’avoir perdu un frère : après le succès de Mais qu’est-ce qu’on va faire de toi ?, Michel Drucker ouvre son coeur comme il ne l’avait jamais fait.
Comme tout le monde , je “connais “Michel Drucker” par l’intermédiaire des émissions qu’il anime. Mais regardant très peu la télévision le dimanche, j’en suis surtout restée aux Champs Elysées et autres émissions de variété qui ont bercé les soirées du samedi de mon enfance. A cette époque, j’aimais beaucoup Michel Drucker et j’ai toujours gardé une certaine affection pour lui.
Et ce livre me conforte dans l’image que je m’étais faite de lui. Non pas celle de quelqu’un de lisse comme j’ai pu l’entendre ci et là, mais celle d’un homme gentil, simple,altruiste, et respectueux. J’ai pris beaucoup de plaisir dans cette lecture. Pas grand chose à dire au niveau du style qui est très accessible et sans prétention.J’ai aimé cette simplicité d’écriture .
Même si ce livre est autobiographique, Michel Drucker parle très peu de lui , mais surtout des personnes qui ont marqué sa vie et son parcours professionnel. Son frère aîné Jean, bien sûr, à qui ce livre est dédié et dont le manque lui pèse. C’est avec beaucoup de dignité et de pudeur que Michel Drucker évoque la souffrance liée à ce deuil, sans larmoyance, ce qui m’a d’autant plus touchée Ses parents, Abraham et Lola Drucker , des “Roms” venus s’installer en France avant la seconde guerre mondiale . Avec un chapitre très émouvant consacré au Camp de concentration de Compiègne où il fut transféré en 1942. De son père, Michel Drucker dit ” Mon père et son mal-être. Cette exaspération, cette angoisse dans laquelle il se débattait, sa frénésie, son manque absolu de patience, comme s’il ne pouvait plus rien attendre, ne fût-ce qu’une minute, cette agitation mystérieuse qui l’avait envahi et qui nous le rendait inaccessible. Infernal. Mon père malade. Malade d’être vivant, d’être rentré, d’avoir échappé aux chambres à gaz. “. Lola Drucker, sa mère, femme discrète qui , séparée d’Abraham, se consacra à ses trois fils. Femme exclusive admirant les hommes de culture et les émissions telles que Le Grand Échiquier, dont les jugements incessants , souvent négatifs, sur les émissions de son fils, furent un moteur pour lui. “Puisque, aux yeux des miens, je n’avais pas à être fier de ce que je faisais, il fallait faire mieux, hisser le niveau. Durant toutes les années soixante-dix, ce fut ma motivation secrète. Une sorte de formation permanente vers un haut de gamme qui aurait enfin bluffé ma mère tout en restant partagé du grand public. Combien ses petites sentences, son sourire ou ses silences, ces expressions,qui lui échappaient parfois devant mes émissions, m’ont insufflé le désir d’évoluer, un but d’autant plus forcené qu’il demeurait caché…//..Même avec ma tête à la une de Télé 7 Jours, je gardais une revanche à prendre : pouvoir égaler un jours dans le jugement de Lola Drucker les hommes de média qu’elle admirait. J’ai passé ma jeunesse à redouter mon père et les vingt ans qui suivirent à rêver d’épater ma mère. Cela fait un beau bagage, au fond.”
Et une révélation: celle de l’existence d’un demi-frère caché, fils d’Abrahma, qu’il rencontra la première fois lors de l’enterrement de Jean.
Michel Drucker parle aussi de ses amis et des artistes qu’il aime:avec entre autres Johnny Hallyday, avec un passage complètement surréaliste avec l’épisode de l’hélicoptère lors de son concert au Stade de France en septembre 1998. Bernadette et Jacques Chirac, à qui il avait consacré un Vivement dimanche en 2007; Jean-Paul Belmondo et sa lutte après son AVC. Bernard Giraudeau et son combat contre le cancer. Son admiration pour Lance Armstrong (avec un épisode là encore surréaliste, où tous les deux vont offrir un vélo à Nicolas Sarkozy le jour d’un remaniement ministériel), mais aussi Jean Ferrat, Aznavour, Alain Delon et Guy Bedos, son grand ami.
Dit ainsi, cela peut paraître une galerie de portraits de “stars”, de personnes déjà archi-connues, mais Michel Drucker a cette faculté de rendre ces personnes attachantes, que ce soit lorsqu’il évoque leurs qualités mais aussi leurs défauts.
a suivre probablement “Mais qu’est-ce qu’on va t’on faire de toi?”, apparement consacré aux relations avec son père.
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