Le secret au château du Rivau

Karine Bonneval, Châsse chasse sucrée, sculpture, Château du Rivau, 2014. Phot: Marika Prévosto
Karine Bonneval, Châsse chasse sucrée, sculpture, Château du Rivau, 2014. Photo: Marika Prévosto

Chaque année, le château du Rivau propose du printemps à l’automne une exposition thématique. On peut ainsi  à la fois y redécouvrir les œuvres de la collection des mécènes et de  nouvelles propositions, qui resteront sur place ou se déplaceront dans d’autres lieux d’exposition. Les vastes salles du château, tout comme ses petites pièces et tourelles, deviennent à chaque nouvelle édition le théâtre de mises en scène variées.

Cette année, le secret imprègne les nouvelles œuvres présentées : secrets d’Etat, secrets d’alcôve, et bien d’autres, sont distillés par les artistes au long du parcours. En dehors de l’histoire, présente partout comme une trame du château et de la région qui l’abrite, débordant de souvenirs allant des cours royales à l’épopée rabelaisienne, l’art contemporain cultive également l’art du secret  avec de multiples variantes entre références culturelles, historiques  et imaginaire pur.  Objets de désir, créatures mythiques, chimères énigmatiques, vases merveilleux, habitent la nouvelle exposition qui accueille tous les médiums pour des pièces contemporaines de 14 artistes dont de nombreuses conçues pour l’événement : photographies, installations, sculptures, vidéos, art textile…

Parmi – subjectivement – les pièces marquantes de l’exposition, on peut citer la série inédite de Joan Fontcuberta, Deletrix, témoignage de la violence faite aux idées. Ses photographies de livres cultes (comme les éditions originales d’Erasme), blessées, balafrées, raturées par la censure, racontent les secrets d’Etat de leur époque. A proximité, le triptyque Messenger met en position centrale un pigeon voyageur, armé d’une caméra, revenant dans le pigeonnier en ruine de ses ancêtres. Il nous interpelle sur notre époque où tout est à portée de main, contrôlé, surveillé. Sa pellicule contient-elle une image latente, pas encore révélée ni développée ?

Dans la salle du festin, deux œuvres convoquent le conte et la poésie : devant la fenêtre, La Châsse chasse sucrée de Karine Bonneval  enserre à la manière d’un reliquaire des œuvres précieusement élaborées à partir d’une matière banale aujourd’hui, le sucre, dont la pureté blanche  porte une lourde histoire économique. Pièce hybride jouant sur les mots et l’ambiguïté des matières, entre relique et centre de table,  c’est une forêt féérique, une évocation de bois de cerfs ou un massif corallien. A proximité, Le lièvre blanc de Nadia Sabourin raconte lui aussi son secret. Trois animaux l’entourant, souvent consommés sous forme de gibier, lui chuchotent leur message de mise en garde.

De petites pièces plus discrètes méritent le regard et l’observation : inséré sur un mur parmi d’innombrables petits trophées de chasse, Julien Salaud a accroché un trophée hybride mi-chevreuil mi-faisan. Ailleurs, Pierre Ardouvin évoque les secrets et peurs d’enfant avec sa Tête de loup surgissant d’un vase ancien, comme le génie d’Aladin. Reposant dans le calme devant une fenêtre de la salle des dames, la Chambre secrète, totalement murée,  de Dominique Bailly, demande à se pencher sur elle pour découvrir l’escalier menant aux secrets des profondeurs de la maison  qu’elle abrite. Sans oublier à l’extérieur d’une autre fenêtre de la même salle, l’étrange gargouille à lunettes noires de Ghyslain Bertholon qui espionne les visiteurs…

Exposition du 3 mai au 2 novembre 2014. Château et Jardins du Rivau, Le Coudray – 37120 Lémeré. Tél.: +33 (0)2 47 95 77 46. Ouverture de 10h à 19h.  www.chateaudurivau.com

Lors de votre visite de l’exposition au château du Rivau, ne manquez pas la visite des écuries et des jardins des Contes de fées qui recèlent encore bien d’autres secrets et des œuvres pérennes d’artistes contemporains, tels Lilian Bourgeat, Dominique Bailly et bien d’autres… Un parcours totalement emprunt de poésie, de rêves, d’humour et de fantaisie !

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Un commentaire

  1. Je m’intéresse bcp cette exposition,parcs que il y a des secrets,comme secret d’état que j’adore .dans la vie quotidienne , on ne peut pas toujours toucher ce genre de secret ,quand j’ai entendu ça ,je vais trouver : Ah! comme ça !
    les créature mythique ,chimères énigmatique ,ce sont une culture Occident que je veux voir. Les gens occident bien imaginent .en Chine , on possède aussi les créatures imaginé,comme dragon,phénix ,licorne…
    et puis , j’envie de visiter des écuries et des jardins des Contes fées .
    c’est mon devoir qui a été laissé par mon prof Marc(づ ̄ ³ ̄)づ

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