Sète et le Musée Paul Valéry présentent “4 expos 4 artistes”

Le musée Paul Valéry de Sète présente 4 artistes peintres

Retour des beaux jours, on voit enfin le début d’une amélioration dans la crise du Covid-19, avec les grandes expositions dans les musées. À Sète, le “Musée Paul Valéry” renoue avec ses séries de peintres “4 expos 4 artistes”, de quoi réjouir le public jusqu’au 8 mai 2022…

Pour notre rédaction, une bonne manière de retrouver ce lieu symbolique de l’art, depuis 2018, nous n’avions pas eu l’occasion d’y retourner ! Tout d’abord, visiter les lieux, c’est aussi revoir la riche collection d’artistes, dont les Sétois Combas & Di Rosa…Le Musée Paul Valéry, continue à inviter un peintre installé dans la ville (on dénombre près d’une trentaine de peintres, vivant de leurs oeuvres), cette année 2022 c’est au tour d‘Alain Campos qui a son atelier à Sète, et de la talentueuse Nissrine Seffar.

Alain Campos, un artiste explorateur de nos consciences numériques ?

Ce Sétois qui est passé par la galerie Yves Faurie sur le quai Léopold Suquet, a toujours eu le goût du choix des couleurs “Je suis né à Casablanca en 1955, j’ai voyagé, déménagé, mais c’est à Sète que je puise mon inspiration depuis 2006″ avoue t’il lorsque l’on pose la question autour de son travail d’élaboration, le choix des matériaux, et le format de ses toiles.

Alain Campos devant sa toile (image ville de Sète)

Alain Campos a choisi un titre : “Peindre pour peindre des visions”…L’artiste, est avant tout un observateur, un vigile de la vie qui l’entoure. Il scrute, réalise, compose et surtout s’amuse beaucoup des codes de la création artistique. On retrouve dans ses grandes toiles, un univers coloré, avec son personnage imaginaire (qui apparait sur les toiles), il imagine un monde à part ! S’il s’influence volontiers, des oeuvres d’Hokusai (la vague), c’est pour injecter sa propre sensibilité.

L’artiste s’est aussi inspiré du domaine numérique ” Quand je vois le temps qu’ils passent derrière leur écran, que le virtuel prend une place dans leur vie, j’imagine une jeunesse différente…” explique t’il au sujet de son travail durant le confinement.

Nissrine Seffar, pose son regard sur les traces du passé !

Autre sensibilité Nissrine Seffar, née au Maroc, a posé également ses pinceaux à Sète. À 34 ans, cette artiste relate le passé, au travers d’installations, de grands formats…Le thème des traces de l’histoire, prend naissance sur son travail, ses photos prises à Rivesaltes (Mémorial du Camp). Elle choisit des tons pastels, explore la matière, injecte de la couleur, ose le mélange des tons chauds et ceux issus du froid.

Nessrine Seffar Guernica trace

Nissrine étudie volontiers les lieux avant de proposer une construction, un ensemble qui peut paraître hétérogène, mais qui au final prend une place dans le musée. “J’ai connu le printemps arabe, je suis encore aujourd’hui emprise, avec ce passé qui me poursuit, qui me révèle des histoires” argumente-t-elle lorsque l’on cherche à comprendre le but de son travail, qui au fond se détermine comme un témoignage de l’histoire qu’elle explore.

Si sa peinture se définit dans un langage matériel, des forces du passé, il n’en demeure pas moins, que son oeuvre se construit résolument, dans le témoignage “montrer pour ne pas oublier”. L’artiste peut se “classifier” dans le registre des explorateurs voyageurs, comme si son travail est un fabuleux carnet de voyages à ciel ouvert !

Zhang Hong Mei, une rebelle dans l’âme !

Zhang Hong Mei et ses grands formats

Au musée Paul Valéry, il reste toujours un pan de mur pour celle ou celui, qui veut proposer une oeuvre que l’on pourrait classer dans la “politique”. Ça tombe bien avec Zhang Hong Mei, son travail s’initie complètement dans le sens caché de la peinture. La déchirure des tissus, le collage pour recouvrir le réel, mais aussi le subtile camouflage des tableaux par la fréquence des traits, sous l’apparence des formes, surgit un bâtiment, un lieu. Zhang Hong Mei, presque psychanalyste, dans sa démonstration métaphysique offre un large panel de son élaboration de couleurs tranchantes, on peut imaginer le scalpel qui intervient dans l’exécution des traits libérés.

Aroldo Governatori où la complexité du cerveau humain qui permet l’improbable !

Dans cette exposition des “4”, c’est sans doute le peintre le plus difficile à cerner. Aroldo Governatori est d’ailleurs surement celui qui est le passeur le plus délicat, dans les messages subliminaux, que son travail émet sur les murs du musée. L’homme est né en 1937, mais a gardé son âme d’enfance, ses troubles liés à la solitude, ou encore le mystère qui enveloppe le mirage de ses toiles : Pourquoi autant de déchirures, pourquoi cet univers irréel basé sur une certaine souffrance ?

Aroldo est surement un paysagiste ou coloriste, avant de peupler ses toiles de personnages, objets ou formes fantasques. S’il imagine volontiers, chercher à comprendre qui il est, il nous pose aussi la question, sur notre goût de l’art. Cette tempête maitrisée, est le trait de génie d’Aroldo qui se définit clairement en maître de cérémonie, quand dans ses toiles il évoque l’enfance,  “le  regard du petit garçon” qu’il reste, malgré les méandres de la vie, et du bouleversement des choses !

L’exposition est à retrouver  sur le site du musée…http://www.museepaulvalery-sete.fr

Eric Fontaine

Alain Campos Blue Light 2021
Aroldo governatori la voce del profondo III

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