A Sète, entre deux bains de mer, il y a autre chose que le petit train touristique devenu banal, pour une visite de la ville de Georges Brassens. Le musée Paul Valery et aussi le centre régional d’art contemporain vous ouvriront les portes de l’art avec un grand A.
Pour vous, nous avons testé les deux formules, un après-midi en tongs avec un groupe d’amis, ce fût très artistique ! Tout d’abord, premier rendez-vous avec Max Ernst et Yves Tanguy. Ces deux amis dans la vie, ont été réunis par Maïthé Vallès-Bled (Commissaire de l’exposition du musée Paul-Valery) qui a su conjuguer une série de tableaux dans deux visions du surréalisme qui ne convergent pas dans les mêmes directions !. On verra les coquillages (1928) de Max Ernst et l’avion (1929) de Yves Tanguy. L’exposition dure jusqu’au 6 novembre 2016 et elle regroupe plus de 70 œuvres internationales…
Revenons sur ces deux peintres, qui avaient des techniques différentes, on pourra néanmoins trouver des analogies dans les couleurs appelés pigments basés sur des tons chauds ou sanguins. Il faut situer le travail des artistes après guerre, la littérature et l’art évoque aisément le psychisme humain, ces deux surréalistes ont exploré un territoire vierge qui les a poussé à créer des formes dans des harmonies perturbées mais souvent admirées par André Breton ou René Crevel…
Deuxième détour au centre d’art régional d’art contemporain près de la douane maritime qui accueille les immenses toiles de Yan PEI-MING, le lieu de ces anciens dépôts frigorifiques est très bien adapté pour le travail de cet artiste.Premiers pas au rez-de-chaussée, j’observe une femme enceinte pieds-nus dans ce lieu immense, le sol gris est en relation avec les toiles qui évoquent la tragédie du monde, au fond, de marcher et de sentir le sol sous les pieds, permet d’être en osmose avec des portraits, des scènes historiques qui posent notre regard sur l’évocation de Caravage ou d’Aldo Moro (la tentative d’assassinat de Jean-Paul II). Au premier étage on observe des oiseaux noirs (avions de guerre), les formes sont modestes et le baroque des couleurs unies force le regard à s’interroger sur l’humanité, la férocité de nos sociétés et de nos violences (une scène évoque l’attentat suicide de Bénazir Bhutto). Au final, les pieds noircis sont en corrélation avec l’air du temps : Gris sombre et lourdement tragique jusqu’au 25 septembre! Pour les renseignements vous aurez le programme sur http://crac.languedocroussillon.fr et aussi sur museepaulvalery-sete.fr
Eric Fontaine
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