SOLO (de Rana Dasgupta) ou le triomphe de l’imaginaire sur le réel

Écrit par un des auteurs indiens les plus remarqués, ce roman nous raconte l’étrange destin d’un homme confronté à des changements profonds.

Le livre est découpé en deux parties. La première nous relate les mésaventures d’Ulrich et ses premiers amours déçus pour le violon, puis la chimie. Rappelé en Bulgarie par des parents ruinés, il a beaucoup de mal à s’adapter dans ce pays bouleversé par les changements politiques et institutionnels. La perte de son meilleur ami, puis l’échec de son mariage n’arrangeront pas la situation, pas plus que le départ de son fils dont il n’aura plus aucune nouvelle. Devant un destin si cruel, un autre que lui se serait peut-être suicidé, Ulrich n’en fait rien et, un brin mélancolique, poursuit sa route.

 La deuxième partie s’éclaire quelque peu. Notre héros, ou notre anti-héros cela dépend, se retrouve à travailler dans une entreprise de chimie à un poste subalterne. Beaucoup de grisaille et de platitude dans son quotidien jusqu’à ce qu’il s’invente une autre existence beaucoup plus exaltante. Se réfugiant dans l’imaginaire, il arrive ainsi à continuer son petit bonhomme de chemin. Il s’agit surtout d’une réflexion sur le rêve et l’imaginaire. Après tout, les vies inventées ne sont-elles pas les plus belles au monde ?Un très bon roman à réserver pour sa bibliothèque !

Solo de Rana Dasgupta (traduit par F. Gee), aux éditions Gallimard, 450 pages, 23,75 € (ISBN n° 978-2070127085 – date de parution: 12/01/12)