Trafic d’influence et favoritisme, à Nîmes dans la politique !

Nîmes, la politique et ses réseaux d’influence

Que se passe t’il dans la capitale du Gard ? Franck Proust (Président de Nîmes Métropole) est concerné par une mise en examen. Philippe Expert n’a pas souhaité communiquer sur cela. L’avocat de l’homme politique a dernièrement déclaré “Mon client, ne s’est pas enrichi, il souhaite s’expliquer sur ce dossier, il est serein !”. Au secrétariat de l’Avocat, on nous précise que le Tribunal Correctionnel de Nîmes a fixé une audience entre le 6 et le 8 juillet 2021, on nous informe, que Franck Proust bénéficie de la présomption d’innocence dans une affaire jugée “ancienne”.

L’affaire de la SENIM, et les différentes plaintes…

Si le fond de l’affaire concerne des ventes de terrains, on évoque le favoritisme sur l’usage de marché (bons de commande, etc…). Pour comprendre la plainte et cette mise en examen, il faut revenir sur une période, prise en compte par les autorités judiciaires…

Les faits remontent à 2003-2006. L’affaire démarre avec un signalement au parquet de Nîmes d’un ancien directeur de la Senim. Jean-Paul L (l’anonymat est de mise car le dossier est sensible). Celui-ci arrive à ce poste en janvier 2005. Au cours de son travail de “régulation” ,il constate des problèmes dans la gestion de la société et écrit au procureur de l’époque. 

Il pointe alors,  les nombreux marchés qui ont été passés avec des entreprises de la région, il constate qu’il manque des appels d’offres. L’autre point, auquel s’intéresse la justice, concerne un terrain vendu à un marchand de biens, alors que la Senim avait l’habitude de vendre directement les terrains aux commerces cherchant à s’implanter, afin de faciliter leurs actions.

Nîmes, et ses bons contacts

En 2007, à l’occasion d’un conseil municipal, l’adjoint au maire chargé des finances, Yvan Lachaud (aujourd’hui conseiller municipal) refuse d’entériner le compte rendu d’activité de la société d’économie mixte “devant l’incapacité de la Senim à fournir des bilans sincères”. L’élu, à l’époque saisit la chambre régionale des comptes qui transmettra un signalement au parquet sur de possibles faits de favoritisme et de trafic d’influence.

La SENIM, un établissement qui s’est occupé de l’aménagement des territoires…

Fermée le 14 février 2003, elle a été mise en place en 1986. Cette S.A.T a donc coupé les ponts avec la SENIM, existante depuis 34 ans c’est Julien Plantier 1er adjoint à la ville de Nîmes qui en tient les clés. En 2019 la S.A.T a réalisé un C.A de 5 909 200 €, avec environ 9 salariés. Aujourd’hui, elle gère : La ZAC Triangle de la gare, Mas des agriculteurs, Actiparc Georges Besse II, Actiparc Mitra, Secteur des arènes, Actiparc Grézan IV, le Bois des Noyers.

Jean-Luc Colonna d’Istria également renvoyé devant les juges !

L’homme est plutôt discret, à la fois gérant d’affaires immobilières et chef du marketing de la boutique Parisienne “Merci”, tout un symbole pour celui qui apparait comme l’éminence grise dans une affaire complexe. Le gérant de la SCI Fénélon, s’occupe de la gestion de logements entre Paris, Nîmes, Aix en Provence. Nous n’avons pas pu le joindre, son secrétariat expliquant qu’il est souvent en déplacement. La justice va devoir déterminer son rôle à l’époque de la SENIM.

Un réseau d’influences, constitué en cercle, comme l’appellation “Actio” (création en 1996)

Franck Proust et Jean-Paul Fournier avec des entrepreneurs

Dans la nébuleuse de ces hommes d’affaire, si pour Franck Proust la gestion de la Senim est lointaine, on a observé qu’aujourd’hui des proches de Jean-Luc Colonna d’Istria, sont bien placés pour les projets immobiliers Nîmois. Lionel Clary PDG d‘Innovatis.fr est le gestionnaire principal d’un centre commercial de 20 000 m2 à Nîmes, proche du futur Parc Jacques Chirac, il a été aussi intervenant sur le site “Openîmes Métropole” http://www.openîmes.fr, l’agence de développement économique, dont le Directeur de publication est Julien Devèze, l’ancien Directeur de Cabinet d’Yvan Lachaud (ex Président de l’agglomération de Nîmes). À la base ce cercle d’entreprenants ou d’influenceurs baptisé Actio a permis à JL Colonna d’Istria, de construire un “empire” de connaissances, bien placées dans les affaires immobilières, de prospérer et d’avoir des amis ce qui compter.

Pour Antoine Cotillon, le Directeur Général de la S.A.T http://www.sat-amenagement.com, les relations avec les investisseurs dans l’immobilier, permettent à la ville d’avancer sur de nombreux dossiers, l’attractivité de la Capitale du Gard en dépend.

Franck Proust coupable ? Est-il la tête d’un système mis en place à Nîmes ?

L’homme politique nie farouchement s’être enrichi, ses bonnes relations avec les patrons de groupes immobiliers comme la famille Tissot, ou encore les “Bastide” spécialisés dans les articles médicaux (la femme de FP est responsable marketing), “n’ont rien de suspectes”, clame t’il depuis des années. Julien Devèze (ex Chef de Cabinet de YV) a aujourd’hui un poste dans la vente de matériel médical en ligne !.

Pour les juges, il va falloir définir le mot “Trafic d’influence”, qui consiste pour un dépositaire des pouvoirs publics, d’être un aiguilleur, peut-être d’obtenir une promesse ( électorale ?), révélant aussi de possibles faveurs (emplois pour un tiers, facilités d’acquisitions, etc…). À Nîmes, on réfute le mot “Clientélisme”, pourtant la ville depuis des années impose des programmes urbains, avec la gestion de plus de 26 000 m2 (bureaux, biens immobiliers…), elle développe son savoir-faire à Saint-Gilles où Eddy Valadier le Maire est plutôt fier de la re-qualification du centre ancien !.

Le Trafic d’influence reste cependant un délit qu’il faudra aux hommes de lois prouver, l’affaire de la SENIM est commentée sur les réseaux sociaux, Jean-Paul Fournier le Maire de Nîmes fait confiance à son adjoint Franck Proust, qui pour l’instant tient à garder son poste à la Présidence de l’agglomération Nîmoise.

Nîmes : Une ville pauvre par son manque de dynamisme pour l’emploi !

Avec 150 610 habitants, Nîmes se classe à la 48ème place pour ses offres d’emplois en France. Dans la ville, 10,40 % de la population est au chômage. 2020, a été une année noire avec 84 fermetures d’entreprises. Côté mairie, on insiste sur les 398 créations de sociétés, enregistrées de janvier à octobre 2020. Dans l’entourage de Jean-Paul Fournier, on estime que la ville affiche néanmoins un vrai dynamisme ! Pourtant, les chiffres révèlent 482 fermetures, ce qui place Nîmes dans une situation de retard (- 6 %), pour les créations d’entreprises, depuis 2019…

Précision : Anticor se constitue partie civile depuis le 1er juin 2019. Se basant sur un rapport de la cour des comptes (chambre régionale), en 2007 qui notait avoir constaté des dysfonctionnements, l’organisation souhaite un éclaircissement sur cette affaire et se dit prête pour le procès http://www.anticor.org

Eric Fontaine

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