Troubles bipolaires : Prévenir pour éviter les complications

Troubles bipolairesLa Haute Autorité de Santé (HAS) a publié aujourd’hui un document pour favoriser le diagnostic précoce des Troubles bipolaires, mais aussi pour éviter les complications et développer les échanges entre médecins généralistes et psychiatres concernant cette maladie.

Classé parmi les 10 pathologies les plus invalidantes, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le trouble bipolaire débute généralement chez l’adolescent ou le jeune adulte et nécessite une prise en charge tout au long de la vie. Il s’agit d’un trouble complexe, difficile à diagnostiquer et il s’écoule en moyenne 10 ans entre son apparition et la mise en place d’un traitement adapté.

La Haute Autorité de Santé rappelle dans son communiqué que le trouble bipolaire est l’une des pathologies psychiatriques les plus graves, dont les effets conduisent à des tentatives de suicide : 1 malade sur 2 fera au moins une tentative de suicide dans sa vie et 15 % décèderont par suicide. En France, on estime qu’entre 1 et 2,5 % de la population est touchée par ce trouble, mais ce chiffre serait sous-évalué.
Le trouble bipolaire alterne des épisodes maniaques ou hypomaniaques (agitation, élévation de l’humeur, idées de grandeur) et des épisodes dépressifs avec des moments de rémission. Cette maladie entraîne pour le patient une vulnérabilité chronique et reste diagnostiquée trop tardivement. En plus de favoriser les risques associés à la maladie comme le suicide, les hospitalisations ou les comorbidités, un diagnostic tardif peut également avoir des conséquences désastreuses sur la vie sociale, familiale et professionnelle des patients.
Dans le cadre de son programme pluriannuel en santé mentale (2013-2016), la HAS publie aujourd’hui une fiche pratique afin de permettre aux médecins traitants de reconnaître ce trouble et d’agir plus précocement.

La HAS rappelle que le diagnostic du trouble bipolaire est complexe pour différentes raisons. En effet, les différents types d’épisodes ne se manifestent pas de manière équivalente : les épisodes dépressifs sont prédominants et plus nombreux tandis que les épisodes de manie et surtout d’hypomanie, peuvent passer inaperçus pour le médecin comme pour le patient qui les subit. Il s’agit également d’une maladie qui débute précocement et qui peut être associée à d’autres pathologies psychiatriques (addictions, troubles anxieux, troubles des conduites, etc.) ou être confondu avec une schizophrénie, par exemple.

Face à un trouble dépressif, y compris en l’absence d’antécédent(s) connu(s) de manie ou d’hypomanie, il faut systématiquement rechercher des arguments en faveur d’un trouble bipolaire.
La HAS appele à s’employer à rechercher durant cette démarche :

  • d’éventuels antécédents d’hypomanie/manie passés inaperçus ;
  • des indicateurs de bipolarité : une survenue de dépression avant 25 ans, des antécédents familiaux de trouble bipolaire, un changement brutal dans le fonctionnement psychique, plus de 3 antécédents d’épisodes dépressifs, des symptômes dépressifs atypiques, des tentatives de suicides répétées ou encore une réaction anormale à un traitement antidépresseur.

En cas de suspicion, le médecin traitant doit réaliser un entretien et un examen cliniques pour établir un diagnostic, évaluer la sévérité du trouble bipolaire et le risque suicidaire. Selon l’urgence (cas d’un épisode maniaque ou risque élevé de suicide par exemple), une hospitalisation peut être envisagée.

Si le médecin traitant envisage l’existence d’un trouble bipolaire, il doit adresser le patient à un psychiatre afin de confirmer le diagnostic, prescrire le traitement adapté et mettre en place un suivi conjoint. La collaboration entre le médecin traitant et le psychiatre est primordiale à chaque étape. Il est également conseillé d’associer les proches, au moment du diagnostic comme lors du suivi, ainsi que les autres professionnels de santé en contact avec le patient.

La Haute Autorité de Santé, rappelle aussi l’importance du suivi dès l’adolescence, puisque le trouble bipolaire débute généralement chez l’adolescent entre 15 et 19 ans. Même si à cet âge les variations d’humeur peuvent être courantes et non pathologiques, il faut être attentif aux changements de comportements en rupture avec le fonctionnement habituel de l’adolescent (repli sur soi, décrochage scolaire, conduites à risque, prises de substances psychoactives,…). Par ailleurs, devant une tentative de suicide d’un adolescent ou d’un adulte jeune, il est impératif de rechercher un trouble bipolaire. Les épisodes mixtes (associant simultanément ou par alternance rapide les symptômes maniaques et dépressifs) durant lesquels le risque suicidaire est majeur sont en effet plus fréquents à cet âge.

 

A propos Guillaume Joubert

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Un commentaire

  1. DUPONT Jean-Jacques

    Associer les familles. Les médecins savent rarement le faire. Le secret professionnel prime devant tout et les familles, chez qui vivent ces jeunes, se retrouvent totalement démunies, ne sachant que faire. Leurs questions sont éludées de manière à peine polie.

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