U2 rapporte l’innocence en Europe.

Loin du gigantisme de leur dernière tournée, le 360° tour, le groupe Irlandais U2 arrive en Europe après une première série de concerts en Amérique du Nord.

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Jamais l’exubérance, la folie et la démesure de U2 n’ont semblé aussi loin. Pour iNNOCENCE + eXPERIENCE Tour, Bono et ses acolytes ont fait sobre (enfin si on excepte l’écran géant long de 24 m et entièrement réalisé à base de LED transformable, le premier au monde). Ici pas de cacophonie visuelle à la ZOO TV, pas de boule à facette géante façon POP MART Tour, et donc plus d’infrastructure géante comme pour le 360° tour.

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Le premier concert en Europe aura lien en Italie, à Turin, le 4 septembre.

Alors oui U2 est devenu sage, joue en salle pour la première fois depuis 2001 et l’Elevation Tour, mais quid du contenu ?

Le dernier album, Songs of Innocence, se veut comme un retour aux sources de nos quatre paddys, un coup d’œil en direction de la genèse même du groupe et de ce qui l’a crée. Preuve en est avec le premier opus de l’album, The Miracle (of Joey Ramone), dans lequel Bono chante son affection pour la source d’inspiration qu’a été durant leur jeunesse le groupe de punk rock The Ramones, ou encore la touchante et magnifique chanson Iris (Hold me close), en hommage à sa mère décédée d’une hémorragie cérébrale en 1974.

Tous les morceaux de cet album ont le gout de ce passé vers lequel chacun se tourne à un moment ou à un autre pour ne pas s’oublier. Chacun à leur manière nous emporte dans cette Irlande des années soixante-dix. Raised By Wolves, nous plonge dans la violence des attentats comme l’avait fait en son temps le célèbre Sunday Bloody Sunday. Sleep like a baby tonight, dérangeante comptine susurrée par un prêtre, nous expose les abus sur enfants qui ont secoué l’Église catholique à cette époque, quand Cedarwood Road, nom de la rue ou Bono a grandi, nous fait entrer dans la chambre même où les premières chansons du futur U2 (alors Feedback) furent écrites.

Oui, mais, me demanderont les fans éclairés, cela fonctionne-t-il en live ? Ou U2 ne chante-t-il pas uniquement leurs tubes mondialement connus, comme ils le firent durant la seconde tournée du 360° Tour, car les nouvelles chansons de leur album No line on the horizon n’avait à l’époque pas enthousiasmé les foules ?

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Et bien c’est ici que l’expérience rejoint l’innocence. Les nouveaux titres sont non seulement joués, mais mise en scène de manière magnifique (Bono interagissant à l’intérieur même de l’écran géant), version épurée avec piano de Every Breaking Waves, intro du concert simple et efficace… mais aussi scandés par le public (pourtant le public nord-américain n’est pas réputé pour être le plus expressif).

Ayant eu la chance d’acquérir mon précieux sésame pour le premier concert de Bercy (le 10 novembre), une revue de concert vous sera proposée. En attendant je monte le son à fond, m’imagine face à 50000 personnes et révise à tue-tête sous ma douche, sans me soucier que les voisins m’entendent, pour être prêt le jour J.

Comme un retour à ma propre innocence.

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