Un coup presque « TSONGA-GNANT »

Un quart de finale de feu, porte d’Auteuil! De beaux points, des échanges de grands champions et au final la victoire d’un grand !  Au bout de  quatre heures de jeu , le numéro 1 mondial s’impose en cinq manches ( 6-1 , 5-7, 5-7, 7-6[6], 6 -1). Devant 15 000 spectateurs sur le court central Philippe Chatrier, Jo-Wilfrild Tsonga fit pourtant voir « des vertes et des pas mûres »  à un Djokovic pétaradant en première manche, en la bouclant par 6 jeux à 1. Le numéro un français trop gentil, lui laisse la quasi-totalité de son jeu de service. Un vrai moteur « Diesel », mais l’histoire ne se répètera  pas dans la suite du match. En effet, le français réussit à bien tenir  son service et va même prendre plaisir à chiper celui de son adversaire. Un service destructeur donc, avec des pointes à 218 km/h  et des échanges assez spectaculaires comme celui qui lui permet de boucler le deuxième set en tête 7-5.

Un combat jusqu’au bout de l’envie

Le serbe semble moins serein mais ballade le manceau aux quatre coins du court. L’athlète tricolore plie mais ne rompt pas. Bien au contraire. Il assainie des coups fous et impose de lourdes balles  pour tenter de contrer le numéro un mondial et prétendant au petit chelem (quatre victoires dans les  quatre tournois du Grand Chelem sur deux années successives). Dans la troisième manche, Jo exécute un jeu de folie. Le service, toujours en point fort sur lequel il  s’appuie beaucoup. Le serbe s’agace et laisse filer le troisième set sur le même score avec un scénario identique au  précédent.

Le jeu se durcit et les deux joueurs ne se lâchent plus. Cependant, la fraîcheur physique vacille pour tous les deux. Si coté serbe, le fond de jeu et la lucidité restent sauf, il ne peut panser les assauts du service de Tsonga. Ce dernier durcit sa mise en jeu aux moments où il se retrouve au pied du mur, jouant ainsi avec les émotions sensibles du public. Il varie les positions et les coups, sortant des volées à la « Tim Henman », offensives et agressives.

Pourtant si proche !

Dans ce quatrième set, l’unique français à avoir atteint le stade des quarts de finale des quatre tournois du grand chelem a une occasion en or de boucler ce match. A 6-5 sur le service de Djoko, Jo possède quatre balles de match et son rêve de gosse lui ouvre les bras: une demi-finale à Roland Garros, toucher de près la Coupe des Mousquetaires. Aux forceps,  le « Big Novak » réussit tant bien que mal à les sauver. Un jeu décisif se fera juge de paix dans ce match. Victoire ou Survie ? Le numéro un tricolore courbe l’échine, se fait rapidement mener, revient à hauteur mais le coup d’accélérateur du joueur le plus impressionnant sur le circuit depuis un an et demi aura raison de son courage. A deux sets partout, tout est à refaire.

Dans le cinquième set, on sent Jo touché, absent durant ces sept derniers jeux et ne peut arrêter les offensives du joueur d’en face. Il est mis K.O. debout. C’est sur le même score du début de match, que Novak Djokovic remporte ce duel au sommet. Remportant son troisième  match en cinq sets du tournoi de Roland Garros cette année, « Djo » court vers l’histoire, quant à « Jo » il ne démérite pas mais peut nourrir de gros regrets sur cette rencontre. Rendez-vous contre Federer en demi-finale pour le vainqueur du jour.

Guillaume Baret