Les Pyrénées sont derrières eux et le classement général n’a pas évolué de l’arrivée à Luz-Ardiden jusqu’à la montée finale vers le Plateau de Beille. A une semaine de l’arrivée à Paris, les favoris se sont marqués lors des deux arrivées au sommet, laissant le coureur Français Thomas Voeckler en jaune.
Une semaine pour rien selon les spécialistes puisque aucun des favoris n’a pris une option sur la victoire finale, si bien que les deux dernières étapes de montagne vont être cruciales pour décanter la situation. Pourtant, avec deux arrivées au sommet, on pensait que certains coureurs allaient perdre le Tour à défaut de le gagner. On a juste vu des coureurs se marquants les uns les autres comme les frères Schleck. La tactique des leaders de l’équipe Leopard Trek est assez compliquée à comprendre lors des dernières étapes. Comme le précise l’ancien coureur Jean-François Bernard «Ils disent vouloir durcir la course mais quand on durcit à 60 km de l’arrivée, il faut être présent dans le final, et ça, ils n’en sont pas capables.» Il poursuit « A ce rythme-là, premièrement, ils vont emmener Cadel Evans dans un fauteuil jusqu’à l’arrivée, et deuxièmement, ils laissent gentiment Alberto Contador se refaire une santé.» Il est vrai que si le dernier vainqueur du tour d’Italie retrouve ses jambes dans les Alpes, les frères Schleck pourront se mordre les doigts de ne pas avoir fait la différence quand l’Espagnol était en difficulté.
Tout bon pour Cadel Evans
Toutefois, si on devait trouver un gagnant de cette semaine, il faudrait se tourner vers Cadel Evans. L’ancien champion du Monde se pose comme le grand favori de cette édition après deux semaines de course. S’il ne perd pas de temps dans les Alpes, il aura fait un grand pas vers la victoire car il sera un cran au-dessus de ses adversaires lors du dernier contre-la-montre à Grenoble. Toutefois le coureur Australien n’a pas que des fans dans la caravane du Tour par son comportement de «suiveur» qui n’attaque jamais. Il est vrai qu’Evans n’est pas le genre à prendre des risques que dans des rares occasions sur le Tour de France. De mémoire il n’a attaqué qu’à une seule reprise lors d’une grande course et son attaque avait été gagnante lors du championnat du Monde en 2009.
Un vent de fraîcheur nommé Voeckler
Coté Français, toujours pas de victoire d’étape même si Jérémy Roy a failli toucher le graal mais face au champion du Monde Norvégien, il céda sur la fin. Il est surtout victime de la drôle tactique de l’autre équipe Française Cofidis qui a couru à l’envers en s’alliant avec Hushovd pour revenir sur Roy. Les tricolores font le spectacle avec des coureurs toujours devant et contrairement aux dernières années les Français sont présents au classement général. Avec un Thomas Voeckler qui montre à tout le monde des valeurs de courage et un talent de montagnard jusque là insoupçonné. Certes il faut bien avouer que les circonstances de course lui sont favorables mais lors de l’arrivée vers le Plateau de Beille, il a répondu à toutes les attaques des grands favoris du Tour. De là à être en jaune à Paris, il ne faut pas rêver comme le dit le principal intéressé « Je n’ai aucune chance de gagner le Tour » mais il y a une semaine une place dans les dix premiers était envisageable alors qu’au jour d’aujourd’hui une place dans les cinq semble vraiment possible.
Le roi des sprinteurs ? C’est Cavendish
Mise à part cela le sprinteur Mark Cavendish continu sa moisson de victoire avec sa 19e victoire sur le Tour de France en seulement quatre participations. Le Britannique est vraiment le meilleur sprinteur de la planète et il lui reste qu’à ramener le maillot vert avec une victoire sur les Champs-Elysées. Que l’on n’aime ou pas, l’homme de l’île de Man va repartir avec ses quatre étapes alors que chaque année les spécialistes s’interrogent sur son état de forme.
Deux étapes pour faire la différence
A condition de franchir les Alpes, avec deux arrivées notamment en altitude avec l’arrivée mythique à l’Alpe d’Huez le 21 Juillet. Mais avant les 21 virages les plus célèbres de la grande boucle, il y aura l’étape très délicate entre Pinerolo et Serre-Chevalier avec trois cols hors catégorie (Voir profil). Mais d’ici la les paris vont bon train pour savoir qui sera sur la plus haute marche du podium la semaine prochaine et tout reste ouvert. Lors des deux premières semaines, Evans, Andy et Franck Schleck et Contador ont couru pour ne pas perdre, alors qu’aujourd’hui ils vont devoirs courir pour gagner.