Après de multiples adaptations de cette pièce de Ben Jonson, jouée pour la première fois en 1606 à Londres, c’est au tour de Nicolas Briançon de la mettre en scène, au théâtre de la Madeleine, à Paris.
Personne reconnue dans le monde du spectacle, Nicolas Briançon nous offre, jusqu’au 28 octobre prochain, une version très réussie de cette œuvre.Restant assez classique au niveau des décors et des costumes (par ailleurs somptueux), il a su incorporer des éléments de modernité comme les danses des bouffons. Le texte, quant à lui, est agrémenté de paroles d’actualité disséminées tout au long de la représentation. Savant mélange, qui permet de souligner l’originalité de la pièce et de dépoussiérer son côté “17ème siècle”.
Le sujet, bien qu’écrit il y a fort longtemps, est intemporel et plus que jamais présent dans notre quotidien : l’argent, le pouvoir, le mensonge, le sexe… Mots clefs qui font, malheureusement, tourner le monde.
En résumé, Volpone, joué par le célèbre Roland Bertin, est un vieil homme célibataire sans enfant et extrêmement riche. Pour s’amuser un peu, avec la complicité de son serviteur Mosca (Nicolas Briançon lui-même), il fait semblant d’être à l’agonie afin d’observer les réactions de ses soi-disant amis. Ces derniers révèlent leur vrai visage : des vautours n’aspirant qu’à devenir l’unique héritier.
Ruses, mensonges, traîtrises sont au cœur de la pièce. Mais qui sera le renard au final ?
Un sujet sérieux, sombre, où l’humour trouve tout de même sa place et où le jeu des comédiens est bien rôdé. Un moment agréable, qui nous invite à philosopher sur notre monde actuel et les gens qui nous entourent…
Volpone ou le renard, au théâtre de la Madeleine jusqu’au 28 octobre 2012.