L’artiste Allemand Wolfgang Tillmans, poursuit sa quête du “Tout est permis” (ou presque !), depuis le début des années 90. “What is Different ?”, l’exposition à Carré d’Art de Nîmes, sonne le retour du plasticien, dans le sud, après Arles (2013).
Si certaines images développent l’idée du désir, par la cruelle illusion d’une nudité, mise en pâture, dans des poses sans complaisances ; l’artiste investit un champ créatif, explore les confins de son existence d’iconoclaste, par ses expériences visuelles présentées en vidéo !.
Loin de croire que Wolfgang Tillmans, pratique l’art éphémère, par la duplication de feuilles imprimées, sorties de son ordinateur, on peut penser qu’il s’inscrit dans un mouvement de pensées, où la synergie de son travail s’élaborerait par une liberté d’accrochage, avec souvent de l’inattendu. Dans ce cadre, l’artiste se réfère à l’espace du livre, comme à celui des magazines. On peut alors admettre, qu’il fait passer des messages, en subliment un écran numérique par des films courts, ou en diffusant des sons sur de petites enceintes, le tout puisé dans son univers de musicien.En nous interrogeant sur le rôle des médias sociaux, il montre du doigt les incohérences de nos habitudes subies ou non !
Si les Rencontres d’Arles s’inscrivent dans l’itinéraire des visiteurs du Carré d’Art, c’est bien pour inscrire cet artiste dans une mouvance de la photographie “renouvelée”, où son travail de résidence avant l’exposition, pose l’accomplissement d’une nouveauté dans son travail Nîmois.
Au fond, Tillmans, reproduit, informe et s’amuse avec notre regard, quand il nous propose de contempler “Morning-rain” conçu en 2014, où les citrons semblent se sublimer, dans des poses presque érotique, au milieu de feuilles camouflant les fruits murs. À regarder le travail de Wolfgang Tillmans qui transite entre Londres et Berlin, où il puise son inspiration, on comprendra que cet artiste est loin d’être “irrévérencieux” comme l’ont dit certains. Certes, il revendique un mode de vie libéré des conventions, pour surement en découdre d’une réalité obscure, où l’archétype de l’apparat devrait être comprimé, dans un code dicté par nos “bien-penseurs”.
Seul face à une oeuvre de Wolfgang, on retrouvera les traces de son combat contre le “Brexit”, même si son travail paraît parfois inachevé, c’est pour mieux nous interpeller. Si les élèves des Beaux-Arts sont venu en nombre au vernissage de l’exposition, c’est qu’ils ont bien compris ce “coming-out” de l’artiste qui mêle les vidéos, les coquillages, les collages, les photocopies dans un ensemble à découvrir, sans modération jusqu’au 16 septembre à Nîmes http://www.carreartmusee.com
Eric Fontaine