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Etats-Unis. 12 hommes, au cours de la délibération d’un procès, ont la responsabilité de juger un jeune homme accusé de parricide. Si pour 11 d’entre eux sa culpabilité est évidente, un juré va émettre des doutes. Or il faut l’unanimité pour prononcer un verdict. Une vie est entre leurs mains. C’est l’acquittement ou la chaise électrique.
Le texte de Reginald Rose a 72 ans. Une perpétuité théâtrale à la virtuosité humaniste implacable. Avant d’être un classique du huis-clos judiciaire réalisé par Sidnet Lumet en 1957, 12 hommes en colère était délibéré en public au théâtre. Ce double enfermement est accentué aujourd’hui par un triple sentiment d’être bloqué entre quatre murs dans une salle bunkérisée.
De ce décor épuré où se terrent 12 jurés engoncés sur une assise en plongée, vous êtes le témoin invité à observer une confrontation inébranlable de préjugés pouvant mener à la peine de mort. 8 ans que cette adaptation de Charles Tordjman a sa résidence au Théâtre Hébertot. 300 000 spectateurs, 12 hommes en colère, 1 leçon de mise en scène sublimement orchestrée par des comédiens transpirants de justesse.
Le texte n’est pas daté, mais transcendé par nos mœurs actuelles où la vindicte du tweet prévaut sur la présomption d’innocence. La colère est saine quand elle démontre avec talent que nous sommes d’éternelles victimes de nos pulsions de justicier, masquées derrière une vox populi aux fins politiques funestes jusqu’à preuve du contraire.
12 hommes en colère
Théâtre Hébertot, jusqu’au 27 décembre 2025.
De Reginald Rose
Mise en scène : Charles Tordjman
Avec : Antoine Courtray, Philippe Crubezy, Olivier Cruveiller, Adel Djemai, Christian Drillaud, Claude Guedj, Xavier de Guillebon, Florent Hill-Chouaki, Yves Lambrecht, Roch Leibovici, Pierre-Alain Leleu, Francis Lombrail, Charlie Nelson, François Rauch de Roberty, Pascal Ternisien.
