« Je ne suis pas un gay de fiction » : une « Young novel » troublante chez Akata !

Les Éditions Akata comptent bien développer leur collections de romans et ils commencent fort avec un titre « Young Adult » intitulé : « Je ne suis pas un gay de fiction ». On y suit le destin d’un jeune lycéen gay, Jun, composant tant bien que mal avec son orientation sexuelle, souvent confronté aux « idées reçues » de son entourage sur le sujet ! Une nouvelle de Naoto Nasahara, parue le 6 Septembre 19 ! !!! Public averti + 16 : sexe, érotisme … !!

• Le décor :

Savez-vous comment on surnomme, au Japon, les lectrices de manga ou roman « boy’s love »?
Jun, un jeune lycéen gay, le sait lui ! On les appelle des « fujoshi », ce qui en fait littéralement en Français, des « filles pourries » ! Un nom peu reluisant mais assez explicite !
Cet après-midi là, Jun savoure sa dernière journée de vacances. Et, c’est au détour d’une rue, dans une librairie de Shinjuku, qu’il tombe nez-à-nez, avec une fille de son lycée : Miura. Celle-ci aurait probablement préféré que Jun ne la remarque pas. Car, si la scène peut paraitre assez usuelle : voir une lycéenne acheter un livre, ça n’a rien de spécial. Ce qui l’est moins, c’est le contenu « homo-érotique » du dit bouquin !!! Jun , sans le vouloir, vient de « percer » le secret, de Miura : c’est une fujoshi !!

Commence alors un petit jeu du « chat et de la souris » entre les deux lycéens : Miura qui ne souhaite pas que Jun ébruite son addiction au « boy’s love » craignant les “jugements” de son entourage. Puis, Jun qui ne souhaite pas que Miura sache qu’il est gay.

Chacun va se « muer » en un personnage qu’il n’est finalement pas, entretenir un mensonge. Mais, en comparaison de tous les secrets que chacun cache, ce mensonge n’a rien de grave  …

• Le point sur le roman :

Il n’est pas étonnant que ce roman ait eu un succès fou lors de sa sortie au Japon en 2018. Traduit du Japonais, par Jordan Sinnes, on  notera que la page de garde du roman a été revue afin de dévoiler une illustration correspondant plus au récit. Une illustration que l’on doit à “Tom “spAde” Bertrand. Il aborde avec vérité et sincérité, le quotidien d’un jeune garçon gay plongé dans une jungle d’à priori et d’intolérance notoire ! Le lecteur est confronté a une réalité assez dure.

D’un côté, psychologiquement parlant, car les deux protagonistes de l’histoire doivent entrer dans le moule sociétal inapproprié ! Et, de l’autre, physiquement, en devant cacher, finalement leurs attirances respectives. Un bonheur « fabriqué » de toutes pièces, à cause d’une société moderne considérant encore tabou l’homosexualité et bien d’autres sujets. Grâce à « Je ne suis pas un gay de fiction » aux Éditions Akata, le lecteur, qu’il soit gay ou non, se retrouve poussé à une réflexion bien réelle : malgré les progrès accomplis sur les années passées, l’auteur nous rappelle les limites du mécanisme d’acceptation et d’adaptation à l’autre : dénigrement, solitude, mal-être, renoncement au “propre-soi”.

• La conclusion :

Un récit fort et intelligent entre souffrances et dérision. En refermant « Je ne suis pas un gay de fiction », paru aux Éditions Akata, on se sent choqué. Et ce, non pas parce que le bouquin est choquant. Même s’il comporte des passages assez “crus”, avec tous les sujets évoqués par l’auteur, on finit par se dire que l’histoire de Jun est peut être celle du garçon là, juste à côté. Et qu’on aimerait pourvoir faire quelque chose pour lui, pour tous les autres. Une histoire intimiste, vrai, bouleversante de vérité et de réalisme !!!

 

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