Le roman d’André Fortin “Le Chat Ponsard” ronronnement sombre et stupéfiant.

Voici un roman qui se détache des autres polars. André Fortin nous plonge dans l’univers des politiques corrompus par l’argent tout en nous offrant une morale judicieuse avec “Le Chat Ponsard” paru aux Editions Jigal Polar en septembre 2013. Une nouveauté littéraire ronronnement sombre.

Lucien Ponsard est directeur financier depuis plus de 30 ans. Un jour, il relève des erreurs de calculs de TVA… En effet, Lucien Ponsard s’aperçoit que son nouveau patron (le fils infâme de son ancien patron mort) magouille quelque chose après quelques recherches effectuées par Louise la secrétaire, un peu folle (et secrètement amoureusement de Ponsard)… A force de fouiner un peu, Lucien s’aperçoit que ces erreurs de calculs se répètent souvent, il va de ce pas en parler à Bernon, son patron … Erreur qui lui sera fatale…

Ali et Leonard se sont rapprochés plus jeunes au mas Saint Paul (structure pour orphelins et enfants difficiles), et depuis font quelques petits coups de mains ensemble… Leonard est plutôt du genre introverti (peut être trop), Ali est le contraire bien que modéré dans son comportement… Ali doit voler une moto et la conduire, Leonard s’occupera d’abattre Ponsard en rentrant de chez lui. Alors que Ponsard voulait dire à Bernon qu’il changeait d’avis, qu’il accepterait ces erreurs de calculs, Leonard le tue. Par la suite, la conscience d’Ali le rappelle à l’ordre, il n’a jamais aidé à tuer quelqu’un qui n’était pas un malfrat … Il finit par aller chez Ponsard et recueille le chat de ce dernier qui se laisse aux premiers abords apprivoisé. Le chat de Ponsard, qui règnera comme un caïd sur les poubelles du quartier, va ainsi bouleversé tous les plans qu’il avait prévu…

Entre un entrepreneur aux abois, un sénateur véreux, un comptable trop honnête, une secrétaire passablement folle allié, un inspecteur avide de vérité et une femme seule, vous avez de quoi cogiter un peu ! Une histoire basique au départ, une vulgaire histoire de malfrats, de corruption politique à coups de pots de vins, un homme qui se fait tuer car beaucoup trop honnête… Mais d’un coup, l’histoire se retourne, un des voyous finit simplement par regretter le tout (regretter ne serait peut être pas le mot, mais l’inutilité de ce geste l’ennui) – tiens les tueurs auraient donc une conscience?-. Et surtout un chat. Oui, un chat, le chat Ponsard qui fait miraculeusement prendre conscience de beaucoup de choses.

On se prendra d’amitié pour tous ces personnes hors normes qui sont liées par un seul et même évènement : cette fausse facture qui a entraîné la mort d’un homme honnête… Pourquoi s’attarder sur le Chat ? Il est un élément important du roman, telle une allégorie. Ce chat recueilli au départ par Ponsard se retrouve orphelin puis recueilli par quelqu’un (Ali) et sera délaissé ensuite. Le chat Ponsard va se montrer au départ affaibli cherchant dans les poubelles une maigre pitance puis finira par devenir impitoyable, vindicatif, agressif. Voyez y une morale de bons sens qu’il vous faudra appliquer…

André Fortin nous entraîne avec le “Chat Ponsard” dans une  histoire à contre courant simplement, un roman que l’on dévore avidement du début à la fin. Nous sommes alors entraînés dans un monde pervers, avide d’argent, sans sentiments, un monde où justice se fait soit même … D’ailleurs où est la justice ? Nous sommes les spectateurs de cette histoire… et nous l’aurions bien été encore plus longtemps !

Le Chat Ponsard est alors un véritable coup de coeur polaristique (si ce mot n’existe pas je l’invente!). Plongé alors la tête la première dans ce monde peuplé de malfrats et de politiques véreux qui vous emmèneront sur les traces du chat … A conseiller à tous ceux qui aiment les intrigues délicieusement ciselés et qui aiment les histoires tortueuses!

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Le Chat Ponsard

André Fortin

Editions Jigal Polar

245 pages