Le tailleur de pierre de Camilla Läckberg est de retour dans un nouveau format !

     On l’a voulu, on l’a attendu : Actes sud revient avec Le tailleur de pierre de Camilla Läckberg dans un format « poche ». L’occasion de découvrir ou redécouvrir les aventures d’Erica Falck. 

Un polar.

     Dès le début nous sommes plongés dans le bain : Un pêcheur de Fjällbacka remonte le corps sans vie d’une petite fille. Cette petite fille c’est Sara, sept ans seulement. Si les enquêteurs et le pêcheur pensent tout d’abord à une noyade ils vont rapidement apprendre que ce drame n’est pas accidentel : Sara a de l’eau douce savonneuse dans les poumons.

     Fraichement parent, Patrik Hedström, le mari d’Erica est en charge de l’enquête, impossible de ne pas être bouleversé.  Et si finalement Fjällbacka dissimulait de terribles secrets.

Bien plus qu’une histoire.

     Certes, c’est avec brio que Camilla Läckberg mène l’intrigue mais elle y aborde également un nombre considérable de sujets ce qui rend ce livre encore plus intéressant. Elle retranscrit à travers ses personnages de nombreuses vérités sur notre société. « Lui aussi était reconnaissant que la victime soit l’enfant de quelqu’un d’autre et pas le sien. Si ce n’était pas à son honneur, c’était du moins très humain. » Entre querelle de voisinage, infidélité, nombreux préjugés (homophobe, milieux sociaux, professions dites féminines accomplies par des hommes, maladie…) elle révèle ce qu’il y a de plus mauvais chez l’être humain et que nous côtoyons tous les jours. La force de ce livre est justement, aussi, d’évoquer des sujets graves tout en restant dans un registre plus « léger » à l’aide du polar. Dans la vie de tous les jours combien de personnes sont justement accusées à tort ou mises de coté sans raison valable ? Quel avenir pour ces individus montrés du doigt ou qui ont subi une injustice? Une fois les accusations levées les rumeurs restent et les regards qui vont avec, les préjudices resteront à jamais. A juste titre elle rappelle également que rien n’est plus dangereux qu’un être qui n’a plus rien à perdre, ou presque. Un peu plus loin un autre personnage ajoute « Avec tant de haine, il n’y avait pas de place pour la peur ».

     Deux maladies sont intelligemment abordées le TDAH (Trouble du Déficit d’Attention avec Hyperactivité) et le syndrome d’Asperger. Au fil des pages, l’auteur fait connaitre ces maladies en proposant, par exemple, un entretien entre un inspecteur venant interroger une collaboratrice psychologue pour en savoir davantage sur la vie des Aspies.

     On y retrouve, aussi, le personnage de Frida, une amie de Sara qui évoquera pour bon nombre de lecteurs quelques souvenirs de jeunesse. L’auteur a su avoir recours à un vrai discours d’enfant « Maman disait qu’on devait toujours dire la vérité et, quand on ne racontait pas une chose, est- ce que c’était presque comme de mentir ? » … eh oui, qui ne s’est pas posé la question ? Ou bien encore ces expressions que vous utilisiez enfant «  Eternellement, pour toujours ? Des millions de milliards d’années ? ».

     La parentalité au sens très large est subtilement intégrée au récit : enfants voulus ou non et pourquoi, instinct de protection, mais aussi la réalité à laquelle sont confrontés certains couples pour qui les joies de la maternité ou de la paternité voir des deux ne s’avèrent « en rien », conformes à l’image qui en est véhiculée.

     Les apparences sont souvent trompeuses. Ce polar brillamment écrit par Camilla Läckberg vous tiendra en haleine au fil des pages. Actuellement, vous pouvez d’ores et déjà retrouver les enquêtes d’Erica Falck sur France 3, en attendant une éventuelle diffusion du Tailleur de pierre qui a été adapté en un téléfilm en deux parties diffusées sur une chaîne suédoise en décembre 2009.

     On vous souhaite une bonne lecture !

Rédigé par Aurélie Rioult.