On «loup garoute» avec «Un loup est un loup» aux éditions Glénat

Nous, on apprécie lorsqu’un roman passionant tel que « Un loup est un loup » initialement écrit par Michel Folco, se retrouve traduit par Pierre Makyo, et Federico Nardo en série BD aux éditions Glénat ! Particulièrement lorsqu’elle traite d’enfant et de loup ! Alors, on profite de l’opportunité et de la facilité pour se plonger dans ce fabuleux roman graphique historique.

Tandis que le traité de Paris met fin à la guerre des Sept Ans (à vos livres d’histoire et sur le champ !!), en province, dans la commune de Racleterre en Rouergue, l’histoire des Tricotins fait parler : le sabotier et sa femme sont devenus parents de quintuplés ! Un miracle en ce temps là pour certains, comme la châtelaine du village Dame Jacinthe qui se fait marraine d’un des enfants, une hérésie pour d’autres !
Pourtant ce sont bel et bien cinq chérubins, unis et inséparables jusqu’à s’inventer leur propre langage, qui grandiront autour de ce village ! Aussi particuliers que leurs prénoms : Clodomir, Pépin, Dagobert, Clotilde et Charlemagne ! Aussi indisciplinés et cabotins, ce qui leur vaudra le surnom, en français ancien, « d’épateurs de Racleterre » !

Après le décès de leurs parents, on retrouve dans ce tome 2, nos cinq sauvageons dispersés : Clodomir sera préparé à la succession, Pépin et Charlemagne iront chez Caribert apprendre les métiers du fer, Dagobert et Clotilde chez leur oncle tanneur et ils resteront réunis aux fêtes familiales afin d’apaiser leur séparation. Mais ceux-ci ne l’entendent pas de la même oreille et le soir venu, ils fuguent pour rejoindre Paris afin de trouver un travail qui leur permettraient de pouvoir rester les uns avec les autres ! Arrêtés, et rendant compte de leurs bêtises, Dame Jacynthe décide d’ « adopter » Charlemagne afin de lui donner de bonnes manières ! Ce n’est sans compter sur la détermination et la rancœur de celui-ci, qui s’échappera encore et encore, pour se retrouver parmi ceux qui le comprennent le mieux : les animaux car «un loup est un loup» !

Pierre Makyo a parfaitement réussi la transition roman/ roman graphique avec le scénario intéressant de ce livre, et ce personnage principal que va devenir Charlemagne l’inapprivoisable gamin ! Il retranscrit à merveille les mots anciens du langage moyenâgeux de ces années qui donnent un charme et une authenticité sans pareille au récit. J’avoue avoir utilisé quelquefois le dictionnaire et avoir été à la fois surprise et amusée du sens de ces vieux mots ! Une vrai bible linguistique !
Quand au personnage principal, fougueux, blessé dans son affectif par la séparation de sa fratrie et surtout plein de rancœur vis à vis de tout ceux qui veulent l’amadouer, il ne fait qu’ajouter de l’intérêt à toute l’histoire avec sa capacité à « comprendre » les animaux et à vivre avec !
Un petit «loup garou» incompris, et attachant au possible avec son petit défaut de prononciation !

Les illustrations de Federico Nardo sont parfaitement en accord avec l’époque, assez réalistes et ont un style touchant qui dépeignent aisément les sentiments heureux ou malheureux du protagoniste principal !

Ce deuxième tome d’ « Un loup est un loup » aux éditions Glénat fait parfaitement corps avec l’écriture du chef d’oeuvre de Folco ! Ce roman graphique historique ne nous empêchera pas de nous pencher sur le roman d’origine de 600 et quelques pages, mais vous en conviendrez, facilitera la lecture par les illustrations pour les plus fainéants et les fans de BDs ! Une série particulièrement fascinante et enrichissante, un héros sauvage dont le destin ne peut être qu’étonnant, une série que je vous conseille aisément de vous procurer au plus vite !

Paru le 21 Octobre 2015