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Les excellentes éditions Jean-Marie Desbois présentent un roman trempé dans la tendresse et l’humanité : Des Chinetoques en Provence de Serge Scotto.
L’argument du roman :
Années 1970. Au village, Boutiquet, le maire, a bien du mal à inciter ses concitoyens à ne pas prendre la poudre d’escampette. C’est qu’ils ont été nombreux, les honnêtes villageois, à avoir loué leurs bras à la ville. Et force est de reconnaître que notre charmant coin de Provence s’est singulièrement dépeuplé ces dernières années. Même le vieux Tonin, l’ancien distilleur, qui était à même de fournir du travail à quantité d’hommes, a renoncé à son activité depuis la mort de son fils, vingt ans plus tôt, tombé en Indochine sous les balles du Viêt-minh.
Aussi, lorsque Boutiquet décide de prendre les choses en main, il exige de Tonin la réouverture de sa lavanderaie. Et pour effectuer le travail que ne peuvent plus faire ceux qui sont partis, il croit avoir une excellente idée en faisant venir au village une main-d’oeuvre composée de réfugiés cambodgiens.
Face à ces “Chinetoques” qu’il tient tous pour des assassins, Tonin réagit très violemment. Au village également, les opinions sont partagées. Entre les cris ulcérés des uns et l’accueil chaleureux prodigué aux migrants par les autres, les relations se crispent entre les autochtones. Ces hommes venus d’ailleurs au secours du village parviendront-ils seulement à s’y faire accepter ?
Pourquoi j’ai adoré ce roman :
Quand on évoque Serge Scotto ici à Marseille, on pense à Saucisse, son chien emblématique qui s’était présenté aux élections municipales et avait récolté de très nombreuses voix. Aujourd’hui disparu, Saucisse a donné son nom à une place et au parc à chien situé à une rue de chez moi… Mais quand on évoque Serge Scotto, on pense aussi à ses talentueuses adaptations en BD des merveilleux souvenirs d’enfance de Marcel Pagnol.
Cette parenthèse refermée, laissez-moi vous raconter à quel point j’ai ressenti du plaisir à redécouvrir le talent d’auteur de romans de Serge Scotto dans ce magnifique livre : Des chinetoques en Provence, un roman qui m’a parfois fait rire, parfois fait pleurer et souvent les deux en même temps !
Il faut dire que le verbe coloré et imagé de Serge Scotto sert une histoire pagnolesque, tendre et acide, à l’humour débridé, un pamphlet à la sauce aigre-douce…
Des chinetoques en Provence dégouline d’humanité dans un contexte tendu où les rencontres improbables constituent le noyau dur de l’intrigue. Sans faire des comparaisons hasardeuses, à l’image de l’émotion filmée par Clint Eastwood dans Gran Torino, Serge Scotto décrit comment l’innocence d’un enfant peut pulvériser les idées reçues par la force d’un regard et d’un sourire.
Avec un talent de conteur incroyable, Serge Scotto insuffle une dimension humaine à ce conte philosophique où on mesure la chaleur de la compassion qui fait fondre le coeur le plus congelé ou comment une petite main perdue dans celle d’un géant arrive à déplacer la montagne figée depuis des années dans la douleur et la colère.
Moi qui les ai tous lus, je peux vous affirmer que la lecture des excellents ouvrages de Serge Scotto et en particulier de son dernier roman Des chinetoques en Provence est toujours une expérience intense, gourmande et unique. Ne boudez pas votre plaisir, offrez-vous ce succulent gâteau au chocolat et pensez à le partager généreusement autour de vous !
Retrouvez Serge Scotto pour le premier Festival du livre du Château de La Buzine à Marseille les 8 et 9 décembre 2018, un événement organisé par l’association Parlez-moi d’un livre.
