L’instant T : Un Passeport en travers de sa gorge

Au programme : un Passeport en quête d’identité et une histoire de fantôme transparente qui reste En travers de sa gorge.

Passeport

Le dernier Michalik est-il un bon cru ? Oui et non. Oui, car cette quête d’identité d’un jeune Érythréen qui a perdu la mémoire dans la “jungle” de Calais s’apprécie comme une fable cinématographique. C’est rythmé et bien joué – mention spéciale à l’humoriste Kevin Razy qui dévoile une palette d’émotions riches et variées. On ne voit pas les 1h30 passées. Passeport se consomme comme un très bon divertissement. Et c’est justement la forme Michalikienne du spectacle qui fait défaut à son discours politique. Malgré un astucieux climax, la critique sur la gestion migratoire est confondante de naïveté. Et le final sirupeux “tout le monde il est gentil” cantonne alors Passeport en un conte bien-pensant qui frise le ridicule.

Passeport
Théâtre de la Renaissance, jusqu’au 30 juin

En travers de sa gorge

Et la palme du nanar théâtral 2024 est attribuée à.. En travers de sa gorge ! Et son histoire de fantôme lénifiante par sa grandiloquence cinématographique digne d’un mauvais épisode d’X-Files. Contrairement à Alexis Michalik, Marc Lainé lui prend le temps de surdévelopper une intrigue ésotérique où un artiste médiumnique est hanté par l’esprit de Bertrand Belin. Un Kamoulox indigeste et prétentieux. La vidéo n’apporte rien. Les imposants décors peinent à combler la vacuité du projet. “Avant de comprendre, il faut accepter de se perdre” ose la narratrice pour nous tenir éveiller. Quitte à perdre la raison, autant en rire. Ce que le public a fait par nervosité pour supporter ces 2h de love story fantomatique.

En travers de sa gorge
Théâtre du Rond-Point, du 6 au 16 mars
Théâtre de Lorient (56), 20 et 21 mars
Espace des Arts, Scène nationale de Chalon-sur-Saône (71), 4 et 5 juin