Tyler Cross, de Fabien Nury et Brüno, aux éditions Dargaud.

A paraître le 23 août 2013, aux éditions Dargaud, le premier tome de Tyler Cross est un hommage aux films et romans de gangsters. Fabien Nury et Brüno entraînent le lecteur dans les années cinquante, au cœur d’un implacable polar.

Dans la pénombre de la nuit, un homme vêtu d’un costard et d’un chapeau, se trouve près du fleuve Rio Bravo, Tyler Cross se demande si un jour il devra le traverser. Six jour plus tôt, Tyler Cross, accompagnée de CJ, jeune femme brune, arrive en voiture dans une villa, afin de régler les détails d’une opération. En effet le vieux Di Pietro, parrain de la mafia américaine, demande à Tyler Cross une bien étrange affaire, il doit piquer la came de Tony, filleul du vieux, et la livrer à Grimaldi, son majordome. De là, Tyler Cross pose des questions à Di Pietro qui explique son geste par le fait qu’il est peut être vieux, mais qu’il a encore du pouvoir, et qu’il aime ces petits plaisirs… Peu de temps après, Tyler Cross et CJ, au bar, attendent l’arrivée d’Ike, un troisième partenaire pour parfaire les plans de cette affaire. Le soir venu, CJ est au bras de Tony Scarfo…

Le roman noir de Fabien Nury se pose et prend forme tranquillement, jusqu’au moment où le plan initial tourne mal pour Tyler Cross, le voilà avec 17 kilos d’héroïne pure, d’une valeur d’un demi-million de dollars, il est à pied, avec un peu plus de 20 dollars en poche, au fin fond du Texas, il arrive bientôt, dans la bourgade de Black Rock, où les habitants vivent sous la coupe du clan Pragg, le père et ses trois fils, maire, shérif et banquier de la petite ville. Tyler Cross qui a déjà  vu ses plans modifiés, ne se doute pas que rien ne va s’arranger, car les Pragg veillent… Ce polar noir offre, bien entendu, suspens, sang, fusillades, gangsters, et autres salopards, belles filles, et histoire de famille. Fabien Nury, jongle très bien entre ces éléments, la bande dessinée coupée en trois parties, permet une dynamique dans l’histoire, qui est également entrecoupée de flashbacks curieux et piquants. Le trait de Brüno est découpé, brillant, simple, avec peu de détails, mais une réelle dynamique et des plans de vue intéressants, dignes d’un tel polar noir. Il joue avec les ombres et limite les couleurs, ce qui renforce l’aspect cruel et malfaisant de ce roman.

Tyler Cross est une réussite en terme de polar sombre, les années cinquante enrichissent cette atmosphère malfaisante des gangsters de l’époque. Espérons que le second tome prévu sera aussi prenant que ce premier album, dans lequel le lecteur se laisse emmener par ce Tyler Cross, braqueur, gangster, trafiquant…

Céline Durindel,

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