L’amour enchainé sur France 24 : Conny et Pepe

France 24, ARTE et RFI se sont intéressés, à l’occasion de la Saint-Valentin, aux amours singulières, atypiques voire interdites (pour des raisons aussi différentes que sociales, politiques, religieuses, raciales, sexuelles), au travers de séries courtes inédites, se situant dans différents pays : Sénégal, Etats-Unis, Colombie, Allemagne, Israêl, France, Chine et Inde.

ARTE et BAOZI Productions en partenariat avec France 24, RFI, GEO, Courrier International et Pictanovo nous entrainent au cœur de ces histoires d’amours condamnées par la Société.

Mon propos concerne le film traitant des amours contrariées d’un couple allemand formé par Conny et Pépé condamné à perpétuité, ils nous expliquent que d’une relation épistolaire est né un grand amour, et que malgré les barreaux, l’emprisonnement, la séparation, les brimades, le regard des autres, et le jugement de la Société, ils ne vivent que dans l’attente des brefs instants à partager …

Le premier plan nous met dans les conditions de l’enfermement, les barreaux, les barbelés, le vis-à-vis grillagé, un peu de ciel gris, le cliquetis des clefs dans la serrure … et puis Patrick Yung dit Pépé retrouve Conny dans une petite salle attenante, ce qui me touche immédiatement se sont les regards partagés, les sourires, la complicité qui émane de leurs personnes.

Après 11 ans d’incarcération, la peine de Patrick a été aménagée, il peut sortir deux fois par an accompagné de gardiens en civil. Nous les retrouvons assis tous les deux sur le canapé du salon se tenant par les mains, ils sont très proches physiquement, pendant ce moment de pure osmose entre Conny et Pépé, un plan nous ramène dans la cellule de Patrick, le lit à une place, une plante verte, la petite lampe éclaire un bureau en bois sur lequel il écrit, au départ de longues lettres, puis les premières rencontres « c’était comme une fleur délicate … »  dit-il.

Nous les retrouvons dans la cuisine comme n’importe quel couple, mais pour eux il s’agit « d’amour fractionné ». Ces pauses permettent d’évacuer les aspects négatifs de l’incarcération. Mais rentrer dans la cellule après ces moments arrachés à la prison est presque plus douloureux, « …c’est pire que d’avoir un doigt coupé … » « … on me donne quelque chose que l’on m’enlève ensuite … ».

Pour Conny c’est la double peine, d’abord être mariée à un condamné, puis condamnée également, par l’absence de l’autre, par le regard des autres, et le jugement de la Société.De retour dans sa cellule, Patrick se roule une cigarette, sur les doigts de sa main droite sont tatouées les lettres H A T E, sur les doigts de la main gauche H E L L .Il ne quittera pas sa cellule, car en Allemagne la perpétuité dure la perpétuité. Mais quelque chose a changé dans sa vie, cette histoire d’amour hors du commun lui arrache un sourire, tandis qu’un oiseau se pose sur un toit voisin.

J’ai été touchée par le concept de ces 8 mini séries réalisées sur le thème des amours interdites et de ces couples qui se battent pour faire exister leur amour.

Je vous conseille vivement de regarder ce petit film sur France 24, le vendredi 4 Mars à 6h45.