Masterpiece Theatre d’Ana Tzarev

Vue de l'exposition Masterpiece Theatre d'Ana Tzarev à la Cité Internationale des Arts
Vue de l’exposition Masterpiece Theatre d’Ana Tzarev à la Cité Internationale des Arts

La série de peintures Masterpiece Theatre d’Ana Tzarev revisite avec dynamisme l’esprit du kabuki, l’une des traditions orientales les plus fascinantes. Après avoir été présentée à New York et à Venise, elle fait l’objet d’une exposition à Paris, à découvrir du 25 avril au 24 mai à la Cité Internationale des Arts.

L’attrait d’Ana Tzarev pour la culture japonaise est une passion profondément ancrée dans son travail depuis ses études d’histoire de l’art oriental. Mais ses œuvres inspirées du kabuki s’écartent des peintures historiques japonaises (l’ukiyo-e). Alors que les œuvres traditionnelles représentaient des scènes entières permettant de cerner l’environnement des acteurs et du théâtre, ou des personnages en détail dans la tradition du portrait, Ana Tsarev interprète le sujet avec ses influences issues de l’art occidental et son propre style. D’épaisses lignes de contour, des textures cinétiques et une palette vibrante choisie pour ses aplats apportent une forte énergie à ses portraits en pied. Le cadrage de la scène représentée est resserré sur un ou deux personnages maximum, souvent un format monumental carré. Ces techniques insufflent une perspective rafraîchissante et dynamique à la tradition du théâtre japonais.

Ana Tzarev, Sagi Masume, 2005. Huile sur toile, 195 x 195 cm. Photo Marika Prévosto
Ana Tzarev, Sagi Masume, 2005. Huile sur toile, 195 x 195 cm. Photo Marika Prévosto

Ana Tzarev capture avec finesse les scènes et les postures des acteurs. Elle y dépeint aussi bien le célèbre Danjuro XII que Kankuro Nakamura, autre acteur célèbre, ou encore Ganjiro, en passant par des personnages emblématiques comme la jeune fille héron, la courtisane ou la Princesse Yaegaki. Les différents types de rôles du kabuki sont réinterprétés, notamment reconnaissables à leur maquillage et des scènes typiques, comme la danse du Shima no Senzai.

Ana Tzarev, Printemps, 2002, et Love Songs, 1999, huiles sur toile. Photos : Marika Prévosto
Ana Tzarev, Printemps, 2002, et Love Songs, 1999, huiles sur toile. Photos : Marika Prévosto

Le kabuki

Il s’agit d’une forme de théâtre traditionnel japonais très prisé, initiée au début du XVIIe siècle, caractérisée par des personnages spécifiques et leur Keshô (maquillage), un accompagnement musical à base d’instruments traditionnels, ainsi que le style de jeu des acteurs (uniquement des hommes), notamment le mie, où l’acteur se fige dans une posture particulière pour camper son personnage. Les acteurs spécialisés dans les rôles féminins sont appelés onnagata, tandis que les deux autres grands types de rôles sont l’aragoto (style de jeu violent) et le wagoto (style de jeu doux).

Ana Tzarev, La Danse de Shinnosuke, 2005 et Shibaraku, Hommage à Danjuro XII, 2003, huiles sur toile. Photos : Marika Prévosto
Ana Tzarev, La Danse de Shinnosuke, 2005 et Shibaraku, Hommage à Danjuro XII, 2003, huiles sur toile. Photos : Marika Prévosto

Les pièces de kabuki évoquent des événements historiques et le conflit moral lié aux relations affectives. Elles sont divisées en trois catégories : les jidai-mono (pièces historiques), les sewa-mono (pièces de mœurs) et les shosagoto (morceaux dansés). La scène est équipée de plusieurs dispositifs, comme des décors rotatifs et des trappes par lesquelles les acteurs peuvent apparaître et disparaître. Une autre spécificité de la scène du kabuki est une passerelle (hanamichi) qui s’avance au milieu du public.

Chacun des acteurs fait partie d’une famille de théâtre, qui développe un style et une approche caractéristiques de chacun des rôles, telle celle de Chikawa Danjuro, la plus célèbre des lignées. Les acteurs héritent par ailleurs d’un nom de scène spécifique relatif à cette famille.

Le kabuki est désormais classé parmi les chefs d’oeuvre du patrimoine oral et immatériel par l’Unesco.

Dans le cadre du projet de l’Ana Tzarev Love & Peace, exposition d’oeuvres sculpturales essaimées dans le monde, et visant à réunir les peuples autour d’un message d’amour, de paix et de compréhension, l’artiste dévoile ici sa toute dernière sculpture, Peace (Turquoise), un immense nénuphar bleu et turquoise au pistil éclatant, accompagné de deux autres sculptures représentant la cérémonie du thé et un couple d’amants enlacés, personnages clés de nombreuses pièces de kabuki.

Ana Tzarev, Peace, 2013 (détail). Fibre de verre, 300 x 350 x 400 cm. Photo Marika Prévosto
Ana Tzarev, Peace, 2013 (détail). Fibre de verre, 300 x 350 x 400 cm. Photo Marika Prévosto

Exposition du 25 avril au 24 mai 2014. Cité Internationale des Arts, 16 rue de l’Hôtel de Ville – 75004 Paris. Entrée libre du lundi au samedi de 14h à 19h.

 

 

 

 

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