Mon chien stupide au cinéma le 30 octobre : rencontre avec Charlotte Gainsbourg et Yvan Attal

Mon chien stupide vient de sortir au cinéma. Après Ma femme est une actrice et Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants, Yvan Attal  se met à nouveau en scène aux côtés de Charlotte Gainsbourg. Cette fois, il a choisi d’adapter le roman de l’auteur américain John Fante.

Il incarne Henri, un romancier en pleine crise existentielle. Installé depuis plusieurs années avec sa femme Cécile (Charlotte Gainsbourg) et ses quatre enfants dans une belle villa du Pays Basque, il fait le bilan de sa vie et en déduit que sa famille est la seule responsable de ses échecs. Il rêverait d’être à Rome, seul, débarrassé de tous. Là, il retrouverait son inspiration d’écrivain. Un jour, alors qu’il rentre chez lui, un chien, terriblement mal élevé et obsédé, s’installe dans la maison. Alors que sa femme est bien décidée à se débarrasser de l’animal, Henri le garde et s’attache à lui. Peu à peu, la vie familiale va s’en trouver bouleversée et le couple va se fissurer.

Yvan Attal a réussi une comédie sur le couple et la famille grinçante et terriblement savoureuse, mais aussi teintée de mélancolie.  Certaines répliques sont d’un humour féroce. On rit souvent devant ce couple en pleine implosion. Le chien, obsédé sexuel, est d’une terrible impolitesse, incarnant ce qu’Henri aimerait inconsciemment être. Il a toutes les audaces. Il va contribuer à réveiller Henri, endormi dans sa routine, mais aussi à déclencher une tempête dans le couple et la famille. Pour réussir à écrire, le romancier en mal d’inspiration rêvait d’être seul. Certes il va y arriver mais à quel prix ? Peu à peu, Henri va se révéler être un homme égocentrique, amer, blasé. Le film va alors progressivement gagner en intensité et en gravité, jusqu’à une belle scène finale, pleine d’émotion.

Charlotte Gainsbourg et Yvan Attal ont créé l’événement à Nice en présentant en avant-première Mon chien stupide lors du premier festival CinéRoman. Nous avons pu les rencontrer dans un salon du Palais de la Méditerranée, à l’occasion de la conférence de presse du film.

Il faut bien admettre que le chien est l’élément perturbateur de l’histoire, celui grâce à ou à cause de qui tout arrive. Yvan Attal, qui n’y connaissait pas grand-chose en chien avant le film, a suivi l’avis de son producteur qui lui a dit qu’il fallait un mâtin de Naples. Celui qu’on lui a présenté a parfaitement convenu puisqu’ « il bavait, il puait et il était spontanément obsédé sexuel et homosexuel », nous a confié le réalisateur.

Bien avant lui, Claude Berri avait eu envie d’adapter le roman. Selon Yvan Attal, il devait faire le film avec Peter Falk, en anglais. Mais il y avait renoncé et il le lui avait alors proposé. A l’époque, Yvan Attal avait refusé. Il ne comprenait pas très bien cette histoire et, à l’époque, il n’avait pas encore trois enfants.  « Beaucoup de gens ont ensuite voulu adapter le roman. Les droits sont passés d’une main à une autre et vingt après, le livre est revenu dans mes mains ; comme quoi, c’était moi qui devais le faire ! », admet-il.

C’était « une évidence absolue » de tourner avec Charlotte Gainsbourg. « Je l’ai filmée comme je l’aime », nous a-t-il dit en souriant.  Elle-même était ravie qu’Yvan Attal et sa scénariste lui écrivent le rôle. « Au départ, dans le livre, cette femme était un peu distante, pas très sympathique ; ce qui m’a séduit, c’est qu’ils la fassent exister un peu plus au sein de cette famille », reconnaît-elle. « Yvan Attal est resté fidèle au ton de Fante tout en y mettant sa patte à lui, dès l’écriture ».

Dans le film, il y a un certain Ben Attal, le fils du couple. Là aussi, c’était une évidence de l’engager. Mon chien stupide est l’un de ses romans préférés et puis, il avait envie de faire l’acteur. Yvan Attal lui a néanmoins fait passer des essais. Il appréhendait de faire tourner Ben avec son père et sa mère. Maintenant qu’il a vu le film, il trouve qu’il a toute sa place. C’était une très belle expérience. Quant à Charlotte Gainsbourg, elle a vu des points communs avec son fils, qui l’ont beaucoup touchée. Elle s’est quelque peu reconnue en lui quand elle découvrait, très jeune, les plateaux de cinéma, la caméra, la technique. Sur le tournage, il était séduit dès le premier jour par tout cela mais il avait un goût du jeu, qu’elle avait moins quand elle a débuté.

Mon chien stupide est un roman américain. Il a donc fallu l’adapter dans un contexte français, même si les histoires de couple et de famille sont universelles. Dans le livre, le personnage de Cécile est raciste. Il n’en est rien dans le film. Yvan Attal a également ajouté le fait que la famille avait quitté Paris pour le Sud Ouest.

Après Mon chien stupide, Yvan Attal a redécouvert John Fante et son écriture. Il se demande même s’il ne va pas adapter un autre de ses romans. Auparavant, il aura adapté le roman de Karine Tuil, Les choses humaines.  « C’est un peu plus facile de partir d’un livre ; ça nous mâche le travail quand même. Après, la difficulté, c’est toujours l’adaptation, comment on le trahit, comment on se l’approprie. Quand on lit un livre, on a envie de raconter son histoire. Mais il ne pourrait pas écrire un film avec un auteur à côté de lui. »

A propos Laurence

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