La vengeance du pardon de Eric-Emmanuel Schmitt

Un roman d’Eric-Emmanuel Schmitt est toujours un évènement, La vengeance du pardon son dernier livre paru chez Albin Michel début septembre n’échappe pas à cette règle.

Eric-Emmanuel Schmitt nous propose 4 nouvelles incroyablement douces et cruelles, qui ont comme dénominateur commun d’aborder les thèmes du pardon et de la vengeance. 4 morceaux de vie, 4 histoires déchirées et dérangeantes où l’amour et la haine se côtoient et s’entremêlent subtilement.

L’auteur dissèque la psychologie de ses personnages, fouille dans les sentiments humains, scrute la moindre émotion qui ferait basculer la vengeance vers le pardon ou à l’inverse ferait du pardon une vengeance précise, coupante, machiavélique mais au final salvatrice, et qui donne son titre à la troisième nouvelle La vengeance du pardon, mon histoire préférée : Élise mère meurtrie, amputée de sa fille, violée et tuée par un assassin désormais en prison va visiter cet homme, cherchant a comprendre son acte criminel, aspirant à lui faire regretter son geste …

Ce huit clos étouffant est un petit bijou d’analyse des comportements. Eric-Emmanuel Schmitt réfléchit avec un talent incomparable, à la perversité des sentiments, à la complexité de l’âme humaine, à cette torture inhumaine qui nous fait passer de l’amour à la haine, qui nous fait refouler nos fureurs et nos désirs, qui agite ces bouillonnements du corps et du cœur.

Les trois autres nouvelles, trois destins, trois secrets explorent également les zones les plus reculées de notre subconscient : Les sœurs Barbarin nous parlent du temps qui passe et de la haine qui s’installe insidieusement avec monstruosité et perfidie.

Madame Butterfly nous parle d’amour, de pardon voire de rédemption.

Dessine moi un avion est un clin d’œil au Petit Prince de Saint-Exupéry. Werner von Breslau au contact de la petite Daphné âgée de 8 ans va se réconcilier avec l’enfance et en même temps avec son passé douloureux. Sa rencontre posthume avec l’écrivain Saint-Exupéry, va lui rappeler un souvenir dramatique, mais il s’agit là plus de se pardonner à lui-même, d’expier ce qu’il pense être une faute impardonnable.

La nouvelle est un genre littéraire difficile et ingrat, dans un temps et un format courts, il doit tout nous dire, tout nous faire comprendre, aller à l’essentiel en n’oubliant pas la finesse de l’écriture et surtout le talent.

Tout est réussi dans le roman d’Eric-Emmanuel Schmitt, la profondeur et la densité, l’étude des personnages et la finesse de l’écriture sont là pour notre plus grand plaisir. Je recommande vivement sa lecture.

 

A propos dominique iwan

Parallèlement à une vie professionnelle tournée vers le monde des matériaux polymères et un bref passage dans la sphère publicitaire en tant que maquettiste, ma vie a été guidée par deux passions, l'écriture (un livre que je suis sur le point de terminer ... je me mettrai ensuite en quête d'un éditeur ... des nouvelles pour enfants, et la sculpture avec la création d'un blog en 2014 " entre Ciel Ether ". Je collabore au site www.francenetinfos.com depuis près de 5 ans, particulièrement dans le domaine littéraire, avec déjà l'écriture d'une centaine de chroniques.

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