10 ans. 10 ans que 8 membres de l’équipe de rédaction de Charlie Hebdo ont été décimés par un attentat islamique. Ce 7 janvier 2015, le journaliste scientifique Antonio Fischetti était absent à la conférence de rédaction. Il était à Saint-Loup-de-Varennes, aux obsèques de sa tante. 10 ans. « Entre le chaos qui fout par terre et la roue qui transforme en hamster, je dois prendre la tangente. »
Antonio Fischetti fuit la réalité, hanté par les images de l’attentat. « Ce qui honteusement me fait monter des larmes aux yeux, c’est d’imaginer mes amis éplorés assister à mon enterrement. » Mais l’homme de science prend le dessus sur le syndrome du survivant. Antonio veut trouver un sens, une logique à ce drame. Il débute en 2018 un journal intime filmique avec l’aide du psychanalyste Yann Diener, chroniqueur à Charlie Hebdo.
« Mon inconscient, il est peu en miettes. Alors je filme sans savoir où aller. » Et c’est peu dire. Ce journal intime part dans tous les sens. Un douloureux mais passionnant chemin de croix, sans Père ni Fils ni Saint-Esprit, « mais à Charlie j’avais des grands frères. » Antonio Fischetti se perd dans une psychanalyse où le traumatisme refoulé côtoie des non-dits familiaux et des réflexions philosophiques. « Si je te comprends bien Elsa, je dois trouver les raisons en oubliant la raison, la cible dans l’indicible, la maîtrise en lâchant prise. »
Elsa Cayat, psychanalyste et chroniqueuse à Charlie Hebdo, abattue le 7 janvier 2015. Antonio Fischetti avait débuté des entretiens avec elle pour un documentaire autour de sa fascination de la prostitution. Le cul, le culte, l’esprit Charlie. Son journal intime est entrecoupé de ces rushes, de ces images qui lui collent à la peau. « Image collante, image pesante, image manquante, image interdite, image qui tue, c’est par où la vie ? »
De la résilience à la renaissance, Je ne veux plus y aller maman est bouleversant. Un témoignage brut d’un homme qui se reconstruit en toute liberté d’expression, engagé dans une quête intime à des fins thérapeutiques collectives. « Dans ce big bang sans centre, je suis tombé dans un vide qui m’a englouti. » 10 ans plus tard, Antonio Fischetti s’est relevé. Mais l’image s’est décollée, fanée. Je suis Charlie, où es-tu ?
Projections en présence d’Antonio Fischetti :
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06/01 : Paris (75) – Espace Saint Michel – 20h00
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08/01 : Montauban (82) – CGR Le Paris – 19h45
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09/01 : Portet/La Garonne (31) – Auditorium municipal – 20h30
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10/01 : Toulouse (31) – Cratère (Cinefol 31) – 20h00
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11/01 : Carbonne (31) – Ciné Carbonne (Cinefol 31) – 21h00
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13/01 : Montceau les Mines – l’Embarcadère – 20h
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14/01 : Châlon-sur-Saône (71) -Megarama 19h30
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15/01 : Le Creusot (71) – Cinémage Le Morvan – 20h30
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17/01 : Toulouse (31) – Table ronde à l’Hotel du Département – 19h00
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18/01 : Terrasson (24) – Ciné Roc – 20h30
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19/01 : Graulhet (81) – Cinéma Vertigo – 20h30
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20/01 : Foix (09) – Le Rex – 20h30
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24/01 : Paris (75) – Péniche Adamant – 20h00