Did I Mention I Love You : la série phénomène

Did I Mention I Love You (ou D.I.M.I.L.Y), paru aux éditions Pocket Jeunesse, est le premier roman d’une trilogie écrite par la jeune auteure Estelle Maskame et qui fait sensation auprès du public adolescent. Abordant des thèmes comme le divorce, la famille recomposée, le premier amour ou encore la maltraitance infantile, ce roman manque cependant de maturité et gagnerait à entrer plus en profondeur dans ces thèmes importants.

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À l’occasion de la première édition de l’évènement “Un livre qui fait du bien”, revenons sur un des titres valorisé afin de reverser 1€ par livre acheté à l’association “Les Blouses Roses” animant les malades en milieu hospitalier.

Au sein de la mode des trilogies littéraires, la catégorie Young Adult présente la série D.I.M.I.L.Y (“Did I Mention I Love You” suivi de “Did I Mention I Need You” et terminant sur “Did I Mention I Miss You“), écrite par la jeune Estelle Maskame. Pour les personnes ayant l’anglais en horreur, ces titres se traduisent de la manière suivant : “Ais-je mentionné que je t’aime – que j’ai besoin de toi – que tu me manques”. Pour faire court : c’est sympa, mais il manque quelque chose. Pour détailler, je vais parler de   la couverture, de l’auteur, du style d’écriture et bien sûr de l’histoire pour mieux vous faire comprendre pourquoi j’ai eu du mal à fermer ce livre sans pourtant avoir accroché à l’histoire.

Tout d’abord, la couverture présente le pont positif d’être plutôt attirante pour le public adolescent, avec des photos de Los Angeles prêtant à la rêverie et la présentation des deux personnages principaux. Cependant, si l’un revêt l’image du “bad boy beau gosse” dont la description qui en est faite dans le livre y correspond, l’image attribuée à Eden laisse d’abord croire à une fille hautaine dont la seule passion est de faire du shopping, ce qui ne fait pas partie des personnages m’attirant grandement.

Le livre fait environ 400 pages, mais il vous faudra pourtant attendre d’arriver vers le milieu de l’histoire pour commencer à vous y intéresser. En effet, Did I Mention I Love You est très long à démarrer. On suit Eden — jeune fille abandonnée par son père trois ans auparavant, la laissant seule avec sa mère à Portland pour aller refaire sa vie à Santa Monica — qui rend visite à son père et sa famille recomposée le temps d’un été. Sans grande conviction, elle débarque à l’aéroport de Los Angeles avec des à priori plein la tête, jaugeant le moindre nuage présent dans le ciel et à l’affût de la première célébrité qu’elle pourrait croiser. Elle rencontre alors sa belle-mère, Ella, qu’elle s’empresse d’essayer à tout pris de détester, Jamie et Chase, ses demi-frères ainsi que Tyler, son demi-frère de 17 ans, tous trois fils d’Ella.

Si les trois quarts du livre sont concentrés sur sa manière d’essayer de s’intégrer dans le groupe d’amis rempli du plus de clichés possibles (leader dont l’intérêt principal est sa réputation et ses fringues, loisirs se répartissant uniquement entre faire du shopping, boire un café ou manger des glaces en terrasse et se déchirer en soirée en ayant pour but d’ingérer le plus d’alcool possible), une petite part s’intéresse à sa relation avec le beau et ténébreux Tyler qui traîne derrière lui un lourd secret d’enfance. Répondant à une attirance mutuelle, ils commencent alors une (petite) relation ensemble, qui ne durera pas bien longtemps. En cause : la perception sociétale d’une sorte d’inceste absolument incohérent. Le tabou intégrant la relation d’Eden et Tyler tourne autour du fait qu’ils sont liés par le mariage de la mère de Tyler au père d’Eden. Si la perception d’une telle relation peut-être délicate, elle n’est en aucun cas plus malsaine qu’une autre dans la mesure où il n’y a aucun lien de sang. Ainsi, je trouve que s’il est intéressant de se pencher sur cette particularité, le côté “relation interdite” est un peu trop tirée par les cheveux. On regrettera également que les sujets les plus importants tels que la maltraitance infantile, la difficulté de faire face à une famille recomposée, la relation avec le père disparaissant et revenant tout aussi subitement dans la vie d’Eden, soient traités avec autant de superficialité. Enfin, je n’ai pas bien compris le contraste paradoxal entre l’intérêt vif de ces adolescents à descendre des bouteilles d’alcools à l’allure d’une antilope se faisant chasser par un tigre et le bannissement total de tout type d’acte relié à la drogue, quelle qu’elle soit (cannabis et cocaïne ici). Tout cela manque cruellement de cohérence. Pour terminer, la fin du livre m’a laissé assez perplexe, arborant la banalité de l’happy ending qui arrive comme un cheveu sur la soupe.dimily estelle maskame

Pour conclure sur une touche positive, il faut tout de même mentionner que si la jeunesse de l’auteure, Estelle Maskame (a commencé à écrire à 13 ans pour terminer sa série à 16 ans), se ressent grandement dans le style d’écriture qui laisse transparaître une certaine immaturité lorsqu’elle aborde certains sujets, elle reste néanmoins admirable au vu du succès dont bénéficie sa série de romans Young Adult. On possède donc dans les mains un livre qui se lit aisément et avec plaisir, méritant d’entrer plus profondément dans les choses pour gagner en maturité.

A propos Victoria MARION

Rédactrice littérature, gastronomie, mode, high tech, jeux de société et tourisme/voyage.

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