Et bien la voilà la pépite théâtrale 2025. La nouvelle création de Jean-Philippe Daguerre a tout pour devenir un classique. Une histoire simple, qui prend son temps, et dont la pureté de la mise en scène sublime ces gueules noires plus vraies que nature. Une pièce narrée comme un film réaliste. On rentre dans la vie privée d’une communauté de mineurs du nord de la France. Un quotidien fait de sueur et d’abnégation.
1958. À Nœux-les-Mines, une éclaircie se profile avec l’arrivée d’un poste de télévision et de Leila, une jeune marocaine qui souhaite intégrer l’orchestre local d’accordéonistes. La Coupe du monde de football en Suède, le racisme, la maladie, l’amour, le bistrot pour refaire le monde. Du charbon dans les veines dresse un portrait d’humanistes en proie à une fatalité sociale. Des combattants anonymes qui luttent pour conserver une joie de vivre pétrie d’une inévitable noirceur.
Tous les comédiens sont d’une exceptionnelle justesse. En particulier Jean-Jacques Vanier, dans la peau de Sosthène, patriarche de comptoir à la jovialité débordante. Derrière le rire, l’émotion est palpable. Une gueule noire qui fait bonne mine. Du charbon dans les veines touche en plein cœur avec une facilité déconcertante. On peine à quitter cette communauté de mineurs, tant Jean-Philippe Daguerre nous les a fait aimer. Le charbon dans le sang, l’amour pour toujours.
Du charbon dans les veines
au Théâtre Saint-Georges jusqu’en avril 2025.