Réputé comme étant le plus éprouvant des trails au Monde, la Diagonale des fous ou autrement dit « Grand Raid », fête, cette année, son 20ème anniversaire. Pour cette édition, plus de 2795 « gazés » (ou fous en créole) dont 288 femmes ont pris le départ en ce jeudi 18 octobre à 22 heures (20 heures de Paris) du sud de l’île au mythique village du Cap Méchant à Saint Philippe dans le but de rallier les 170 kilomètres de l’épreuve et le stade de la Redoute à Saint-Denis au nord. Des chiffres à en faire frémir autour de cette course, plus d’un : près de 11 000 mètres de dénivelé positif (soit près de deux fois la montée du Mont Blanc ajoutée à une ascension du Mont Ventoux !) qu’il faudra dévaler avant ce dimanche après-midi. Cette traversée à travers le paysage unique et luxuriant de l’île Intense ne laisse néanmoins pas indemnes ses prétendants. Car au programme, ce sont souffrances physiques et mentales qui se succèdent au fil des hectomètres effectués mais un seul et unique but : la fierté de franchir la ligne d’arrivée.
Deux ans après sa première victoire, Kilian Jornet (photo), grandissime favori au départ, s’impose de nouveau sur la piste cendrée du stade dionysien. Le catalan, spécialiste des trails et ultra-trails mondiaux (l’Ultra du Mont-Blanc notamment) remporte le raid 2012 ce vendredi soir à 0h30 heure locale (22h30 heure de Paris) sous les acclamations du public local en délire et très respectueux de cette performance quasiment surhumaine. « Ca a été très dur et beaucoup plus long que les autres années » a lâché le champion espagnol, exténué à quelques mètres de l’arrivée, après plus de vingt-six heures d’effort intense.
Kilian, est le premier des ces courageux à être arrivé, non sans peine et souffrance, au bout de son objectif. Chose sûre, c’est que le petit remontant « péï » (avec modération) et l’assiette de riz accompagné du délicieux rougail saucisse, le plat typiquement réunionnais, seront bien mérités par tous ces « gazés » de la course. Bon courage aux autres concurrents toujours en course. « Tiembo’ ensem’ » comme diraient les spectateurs créoles.
Guillaume Baret