L’homme à l’étui de Tchekhov au Toursky de Marseille Retours de scène

Le samedi 16 mars 2019, la 24ème édition du merveilleux Festival Russe du non moins merveilleux Théâtre Toursky de Marseille battait son plein. Comme chaque année, un public nombreux, vorace de culture et curieux se pressait aux portes du théâtre pour assister à un pur chef d’oeuvre de la littérature dramatique russe : L’homme à l’étui de Anton Tchekhov.
« Passer son temps au milieu d’oisifs, de chicaneurs, de femmes bêtes, futiles, dire et écouter toutes sortes de alivernes, n’est-ce pas vivre dans un étui ? », se demande Anton Tchekhov.

L’homme à l’étui

Le Théâtre National Bryancev de Saint-Pétersbourg nous immerge dans l’histoire tragique de Belikov, professeur de grec ancien. Un original qui sortait été comme hiver avec un gros pardessus et un parapluie. Tout chez lui était dans un étui, protégé. Le cercueil en somme pourrait constituer son idéal… Il obéissait à toutes les interdictions et recommandations, ne supportait pas la nouveauté et son autorité morale influençait les professeurs, le proviseur, les autorités religieuses et jusqu’aux dames de la bonne société. Cet homme austère, rigide, a pourtant failli se marier avec la belle et jeune Varia Kovalenko, mais Belikov hésite et refuse finalement après avoir vu Varia faire de la bicyclette : c’est inconvenant et imprudent !

Festival russe

Sur une scène dépouillée, modulable grâce à un jeu de panneaux coulissants, les talentueux acteurs de la troupe du théâtre Bryancev de Saint-Petersbourg ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour une oeuvre rugueuse comme du papier de verre.

La mise en scène nerveuse mettait en valeur les multiples talents des acteurs-chanteurs-danseurs-musiciens qui nous ont livré une version engagée d’un texte obcur, plein de sous-entendus et captivant.

Festival russe

Richard Martin, le chaleureux directeur du Toursky m’a confié que même s’il était difficile de rentrer dans le sujet, une fois qu’on y était, il fallait se laisser porter par la magie. Et il a tout à fait raison, car la langue russe propose cette aridité enveloppée de poésie qui sied si bien à la magnifique scène du Toursky.

J’ai ressenti une osmose fusionnelle avec le propos de Anton Tchekhov dont la modernité ne fait aucun doute, coincés que nous sommes dans notre vie quotidienne entre les obligations personnelles, la pression économique et le carcan des préjugés. L’homme à l’étui de Tchekhov nous montre que l’art peut traiter de tous les sujets, même les plus sombres, pour que le théâtre revienne à son origine : la catharsis !

A suivre au Toursky :
Festifemmes avec Adonc ! le 29/03/19 et Gigi vous décape la tignasse le 30/03/19

Théâtre Toursky 16 passage Léo Ferré – 13003 MARSEILLE

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