Le Printemps de Bourges 2014 inaugure la saison des festivals

Comme chaque année, le Printemps de Bourges marque le début de la saison des grands festivals musicaux. Entre têtes d’affiches et découvertes, retour sur une édition 2014 marquée par la présence de Stromae, Fauve, Tindersticks, Kavinsky ou encore Hollisiz et Feu!Chatterton.

Printemps de Bourges 2014

Si le Printemps de Bourges m’était compté

126 concerts dans les salles et 52 en extérieur, 6 jours de festivités, et une fréquentation globale de 240 000 personnes. Une fois encore et malgré la pluie (mais le Printemps de Bourges ne serait pas le même sans elle), le festival a réussi son pari. Celui de déplacer les foules avec une programmation variée et éclectique, attirant à la fois le grand public sous le chapiteau du W avec ses 6500 places comme les plus curieux dans les salles intimistes du 22, sans oublier les créations à la Cathédrale ou au Théâtre Jacques Coeur.

Stomae au Printemps de Bourges
Stomae au Printemps de Bourges

Les têtes d’affiches du Printemps de Bourges

Qui de mieux pour inaugurer le festival que l’artiste de l’année Stromae? Peint sur les murs du festival, Stromae était attendu par près de 7000 personnes sous le chapiteau ce mardi 22 avril. Un concert à guichet fermé. Entre ombres chinoises et coiffure impeccable, le chanteur a comblé un public large venu le plus souvent en famille. Un concert à la mise en scène parfaite où chaque titre , chanté de concert avec le public, était accompagné d’une scénographie (et d’une tenue) particulière. Un vrai show millimétré parfaitement réussi à la fois pour les organisateurs et pour les festivaliers.

Avec Shaka Ponk, Skip The Use et Cascadeur, place à l’électro-rock festif. A grand renfort de slams, de vidéos et de combats virtuels avec leur singe Goz, le groupe Shaka Ponk a mis le feu au W. Un concert survolté où les décors en 3D participent pour beaucoup à la réussite du show.

 

Le jeudi 24 avril, place à une autre soirée avec Fauve, Girls in Hawaï, Metronomy et Détroit. Devenu un véritable phénomène auprès d’une génération “désenchantée”, le collectif Fauve, malgré son jeune âge, s’y connait en mise en scène et en communication. Ceux qui refusent de montrer leurs visages lors d’interviews préfèrent se mettre à nu devant leur public, même si dans leurs chansons ils disent être “mal à l’aise en public”. Entre rock et rap, les paroles font mouche et Fauve “sort les crocs”.

Après la génération des 20-30 ans, place à celle des quarantenaire avec Détroit, le nouveau groupe de Bertrand Cantat. Avec un retard de 20 minutes sur son horaire de passage, le chanteur arrive sur scène avec le sourire. un sourire qui se lit sur tous les visages de ceux à qui il avait manqué, à qui Noir Désir avait manqué et qui retrouve ici la même présence, la même voix, le même son mais une présence assagie. Et au lieu de commencer le concert par un bonjour, Bertrand Cantat entame son show par un “merci”. Un merci que le public lui rend bien, comblé par ses retrouvailles.

Metronomy conclue la soirée au W, tout de blanc vêtu. Costumes parfaits aux plis marqués et décors immaculé pour une pop minimaliste et festive. Ceux qui avaient déjà joué à Bourges en 2011 au Palais d’Auron retrouve ici leur public dans une salle plus grande, signe du succès.

 

Si le rap était à l’honneur l’année dernière, c’est au tour du reggae de réchauffer le chapiteau le vendredi 25 avec de grosses pointures comme Winston McAnuff, Danakil ou encore Naâman. Mention spéciale à Taïro qui prouve parfaitement que le reggae peut aussi être français.

 

Enfin, la désormais traditionnelle “Rock’n’Beat Party” du samedi soir réunissait jusqu’à 5 heures du matin une quinzaine d’artistes dont la crème de l’électro-pop-rock actuelle avec Brodinski, Gesaffelstein, Klaxons ou encore Kavinski. A ce moment là, entre minuit et 1h du matin, la jauge de remplissage du festival indiquait 12 000 festivaliers.

 

Julien Doré, Printemps de Bourges
Julien Doré au Printemps de Bourges

Au Palais d’Auron, des concerts plus intimes

Miossec connait bien Bourges pour y avoir joué plusieurs fois. Venu défendre son nouvel album “Ici-Bas, Ici Même” sur scène, il faisait également l’objet d’une exposition , “Sur les traces de Miossec” à l’occasion de ses 20 ans de carrière. Un tapis rouge déroulé pour un artiste qui va fêter ses 50 ans et dont les textes sont toujours ciselés et posés avec justesse sur des mélodies parfaites. Un concert intime, comme celui d’Emilie Simon le jour suivant. Les mots sont à l’honneur au Palais d’Auron. Des mots que Julien Doré aime aussi, lui qui déteste “les rimes qui piquent” et qui mélange avec facilité l’anglais et le français dans ses textes. L’étiquette d’ex gagnant de “La Nouvelle Star” ne lui est pas restée collée à la guitare. Et c’est un artiste sûr de lui, entouré de ses potes du début, qui entre sur scène avec le sourire le vendredi 25. Si beaucoup d’artistes aujourd’hui ponctuent peu (voir pas du tout) leurs concerts d’échanges avec le public, Julien Doré le fait encore, de la même façon qu’il enlace son pied de micro comme d’autres crooners avant lui. Faire chanter le public, le faire taper dans ses mains, l’interpeller…autant de moyens de partager avec lui. Un peu désuet pour certains, voir “fleur bleue”. Mais le public apprécie cette simplicité touchante, à l’image de ses textes.

 

Pour les découvertes musicales, direction le 22

C’est au 22 Est/Ouest que se produisent les artistes en devenir ainsi que les iNOUïs, groupes issus des sélections des antennes régionales en lice pour les 2 pris décernés chaque année. Electro, rock, fusion, hip-hop ou world music, toutes les tendances sont représentées. Cette année, le Prix du Jury a été attribué à un artiste hors hexagone, le Québécois Marc Berube, un multi-instrumentiste qui oscille entre folk psyché et jazz. Et le Prix du Printemps de Bourges à quant à lui été remis à Billy Brelok, une artiste surprenante de la scène hip-hop d’Ile-de-France.

Parmi les nombreux groupes en compétition, il y a eu d’autres belles surprises même si celles-ci n’ont pas été récompensées comme Artuan de Lierrée dont la musique instrumentale oscille entre jazz yiddish et folk-rock et qui s’appuie sur scène d’effets visuels  comme s’il illustrait un film, ou bien encore Feu!Chatterton qui revisite la chanson française sur fond d’envolées de guitares. Un groupe à double face où l’élégance de la moustache bien taillée du chanteur joue avec la violence des sons.

Feu!Chatterton au Printemps de Bourges
Feu!Chatterton au Printemps de Bourges

En parallèle des iNOUïs, le 22 Est/Ouest abrite chaque soir de nombreux groupes qui ne sont pas tout à fait des nouveaux venus comme Comausaure (électro), Von Pariahs (rock), Cheveu (Noise Rock), Misteur Valaire (fusion) ou encore HollySiz (pop rock). Cette dernière, connue parallèlement pour sa carrière de comédienne (Cécile Cassel), à électrisé la salle, gratifiant même le public d’un rappel ce qui est très rare au Printemps de Bourges. Une chanteuse à suivre.

 

Misteur Valaire, Printemps de Bourges 2014
Misteur Valaire, Printemps de Bourges 2014

 

L’édition 2014 du Printemps de Bourges a, une fois encore, tenu ses promesses, en mélangeant artistes confirmés et groupes en devenir. Elle donne le ton d’une saison estivale où des artistes comme Fauve parcourront la France et ses festivals. Les dates de l’édition 2015 ne sont pas encore fixées, mais même si Daniel Colling passe la main à la présidence du festival l’année prochaine, il faut espérer que ce dernier conserve son âme.

 

 

 

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