Une récente étude montre les effets de l’emploi de pesticides par les particuliers

MuséumDans son communiqué de presse du 17 février, le Muséum National d’Histoire Naturelle nous livre les résultats d’une récente étude réalisée par des chercheurs du Centre des sciences de la conservation (Muséum National d’Histoire Naturelle/CNRS/UPMC) et de l’Observatoire Départemental de la Biodiversité Urbaine de Seine-Saint-Denis qui fait état pour la première fois des effets de l’emploi de pesticides par les particuliers en France. Les scientifiques se sont basés sur des données de sciences participatives et montrent à l’echelle d’un pays, l’impact de l’utilisation des pesticides par les jardiniers amateurs sur les insectes floricoles. L’étude publiée dans la revue Biological Conservation montre que les effets varient selon l’environnement, et qu’ils peuvent être indirects et toucher des organismes non visés initialement.

Les jardins privés représentent une ressource importante, en milieu urbain, en matière de nourriture et d’abri pour les espèces animales. Malgré cela, l’impact des pratiques de jardinage sur ces espèces, en particulier l’utilisation de pesticides, est très difficile à évaluer à grande échelle, du fait, qu’une part de l’absence de mesures standardisés et d’autre part de la difficulté d’accès à des propriétés privées. Si en milieu agricole les modes de culture ou d’utilisation de produits phytosanitaires ont des impacts avérés sur la biodiversité, il est probable que de tels effets existent dans les jardins privés.

Les auteurs de l’étude ont donc évalué les effets à grande échelle des pratiques de jardinage sur deux groupes importants d’instectes floricoles, les papillons de jour et les bourdons, à partir des données collectées dans le cadre de l’Obervatoire de la Biodiversité des Jardins. Leurs analyses montrent bien que les papillons et les bourdons sont moins présents dans les jardins traités avec des insecticides, mais également dans ceux traités par des herbicides. Inversement, ces insectes sont beaucoup plus présents là où les jardiniers utilisent de la bouillie bordelaise, des fongicides et des granulés anti-limaces.

Si l’impact des insecticides sur les insectes est direct, celui des herbicides serait indirect, en limitant les ressources disponibles pour les papillons et les bourdons. Les autres pesticides étudiés auraient quand à eux un impact positif indirect favorisant des plantes plus vigoureuses qui offrent ainsi plus de ressources aux insectes. L’étude nous apprend aussi que l’impact des pesticides varie selon le type de paysage. Les effets négatifs des insecticides sont ainsi plus importants en milieu urbain. Ce résultat serait dû à la difficulté de recolonisation des jardins traités dans une matrice urbaine hostile aux insectes floricoles.

L’étude de dimension nationale, montre pour la première fois que les comportements individuels, dans un cadre privé, ont un impact sur la biodiversité, même au sein d’un paysage urbain très anthropisé. Ils prouvent aussi que les conséquences des traitements phytosanitaires sont complexes et ont des effets indirects sur des organismes qui ne sont pas visés directement. En conclusion, si cette étude démontre que les papillons et les bourdons sont plus abondants dans les jardins où des fongicides ou des anti-limaces sont utilisés, cela ne signifie pas que ces pesticides sont bénéfiques pour l’ensemble de la biodiversité. L’effet sur la faune du sol ne doit pas être sous-estimé. D’autres études ont notamment démontré que les lombrics sont moins abondants dans les parcelles agricoles traitées par des herbicides, des insecticides ou des fongicides qui ne les visaient pourtant pas directement.

Ils prouvent également que les conséquences des traitements phytosanitaires sont complexes et ont des effets indirects sur des organismes qui ne sont pas visés directement. En conséquence, si cette étude démontre que les papillons et les bourdons sont plus abondants dans les jardins où des fongicides ou des anti-limaces sont utilisés, cela ne signifie évidemment pas que ces pesticides sont bénéfiques pour l’ensemble de la biodiversité. Et notamment, l’effet sur la faune du sol ne doit pas être sous-estimé. D’autres études ont par exemple montré que les lombrics sont moins abondants dans les parcelles agricoles traitées par des herbicides, des insecticides ou des fongicides qui ne les visaient pourtant pas directement.

A propos Guillaume Joubert

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