Conversations avec ma mère au Théâtre de Lenche Marseille

 Le Théâtre de Lenche à Marseille présente depuis le 10 février et jusqu’au 28 février la pièce Conversations avec ma mère, mise en scène par Maurice Vinçon. Création du Théâtre de Lenche, cette merveilleuse pièce adaptée par Jordi Galceràn d’après le film argentin de Santiago Carlos Ovès  est un événement en soi.

conversations-avec-ma-mereL’histoire de la pièce :
Argentine, 2001. Mamá a 82 ans, son fils Jaime, 55. Ils vivent chacun dans des mondes différents, étrangers l’un à l’autre : Mamá se débrouille toute seule dans un appartement prêté par son fils; lui, mène une vie confortable avec femme et enfants dans une belle villa. Jusqu’au jour où la crise économique s’invite dans leur quotidien. Tout s’effondre pour Jaime… sinon la tendresse irremplaçable de sa mère, son espiègle sagesse, son goût têtu de la liberté qu’il redécouvre au cours de six conversations drôles et émouvantes, se déroulant comme autant de petits actes d’une reconnaissance mutuelle et définitive. Ce séisme professionnel vient modifier crucialement leur rapport et leur donner l’occasion inouïe de se parler comme ils ne l’ont jamais fait.

Mon avis de spectatrice :
Dans un décor minimaliste, une table, deux chaises, un rideau, deux comédiens Betty Krestinsky et Roland Peyron s’affrontent, conversent, discutent à bâton rompus, rient, pleurent. C’est une mère et son fils. Avec tout ce que cela implique. Dès le début de la pièce, on parle de choses graves : la mort, la crise, le fossé entre les riches et les pauvres, et bizarrement, on rit. On rit de choses graves et c’est là tout l’attrait de cette pièce magnifique, portée par deux comédiens talentueux, au charisme fou.

Bien sûr, les mots sont importants, j’ai relevé de très jolies phrases : “l’anxiété est la maladie de la classe moyenne”, ou “sans les mères, Freud ne serait arrivé à rien”…La mise en scène de Maurice Vinçon est très futée, elle laisse la part belle à un jeu d’acteurs tout en liberté, Maurice Vinçon m’a fait quelques confidences à la fin du spectacle :

“J’ai choisi cette pièce parce qu’elle est touchante, l’écriture du quotidien m’a particulièrement intéressé parce qu’elle n’est pas artificielle. De plus, la pièce aborde le sujet de l’intime avec cette relation forte entre une mère et son fils, mais fait aussi référence à une situation extérieure de crise économique. J’ai aimé cet équilibre entre le domaine du sentiment et la dimension sociale. En réponse à la crise, les gens protestent, mais on voit dans la pièce que le partage peut aussi être un moyen de réponse à la crise économique.”

Dès la première phrase, comme par magie, on rentre directement dans l’intimité et la vie de ces deux personnages. Les acteurs sont complémentaires, on sent vibrer une véritable complicité entre eux. Betty Krestinsky qui joue le rôle de la maman est charismatique, elle parle à notre coeur, ou plutôt elle a su trouver le chemin jusqu’à mon cœur de maman, et incarne ce personnage de mama avec grande générosité. Roland Peyron joue le rôle du fils qui a une mauvaise nouvelle à annoncer, il exploite une palette de sentiments allant du rire aux larmes avec charisme et justesse. Cette pièce est nécessaire en ces temps tourmentés, la rater serait une grosse erreur. N’hésitez pas à vous rendre au très beau théâtre de Lenche, au cœur du pittoresque quartier du panier, vous bénéficierez d’un accueil chaleureux, et assisterez à une représentation de qualité.

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