Garden Party : l’important c’est pas la chute, c’est le Champagne !

Après s’être fait remarquer au Festival Off d’Avignon 2018, la Garden Party de la Compagnie n°8 fait trembler le Théâtre Antoine. Un bordel burlesque qui fait autant mourir de rire que réfléchir. Mais chaque chose en son temps, pour l’heure : Champagne !!!

A la lecture du pitch de Garden Party, la tagline du spectacle “un délire artisto-punk” prend tout son sens : “La France va mal, la France s’écroule, la France a perdu de sa dignité ; ses valeurs et ses vertus tombent en ruine, le repli sur soi et l’égoïsme gagnent du terrain, le désespoir a envahi toutes les âmes… Toutes ? Non, car une caste résiste encore et toujours à la morosité déprimante : La Bourgeoisie !” Le ton est donné. A tous ceux qui attendent un brûlot contre la société de consommation au premier degré, prêts à dégainer un gilet jaune en guise d’étendard révolutionnaire, vous serez de guise refoulés à l’entrée. Les gueux dehors ! Garden Party c’est une soirée VIP, un buffet quatre étoiles où le Champagne coule un flot, une parenthèse luxuriante qui prédit la fin de notre civilisation. Quitte à crever, autant être distingué et embrasser notre vilenie jusqu’à plus soif ! 

Au Garden des bourgeois, les anarchistes sont de la Party

Garden Party débute dans une ambiance pesante, en figeant ce groupe d’amis comme un instantané prémonitoire : ils vont tous crever dans d’atroces souffrances. A peine imaginé, on assiste à un remake hitchcockien de Reservoir Dogs. Un carnage à la Sam Peckinpah qui explose dans un cri festif : Champagne !  La morale est morte, vive l’absurdité d’une société prête à imploser ! Une introduction ambivalente qui marrie à la perfection le malaise au rire franc, la lumière cinématographique au gag théâtral, la justesse du jeu à l’incarnation guignolesque. Quand Brazil  de Terry Gilliam rencontre Le Dictateur de Charlie Chaplin.  

Garden Party est faussement déconstruit, et enchaîne les références dans un tourbillon chaotique où se croisent John Scatman et Céline Dion. Au premier abord, ça n’a aucun sens. Au second, ça fait marrer. Au troisième : on écoute avec attention ces borborygmes et on scrute le moindre gestes de ces clowns tristes. Derrière la farce, il est tenté d’y voir un discours politique. Mais à chacun son interprétation, que le rire soit jaune, noir, gêné ou de bon coeur ; l’essentiel est que la Compagnie n°8 nous offre un spectacle riche en écriture et à la mise en scène virtuose. Un gros bordel tenu de main de maître par des comédiens investis jusqu’à plus soif. Champagne !  

Garden Party
Du Mercredi au Samedi au Théâtre Antoine
Réservations : ici

A propos Yohann.Marchand

Mail : yoh.marchand@gmail.com Insta : yohann___marchand

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