« OBISPO ». C’est l’intitulé du onzième opus plutôt authentique de Pascal Obispo. En tournée depuis le 15 Janvier, le talentueux artiste sillonne les routes de France à la rencontre de son fidèle public. L’occasion pour FranceNetInfos de faire découvrir ou redécouvrir l’une des figures incontournables de la musique française.
C’est au lendemain de son concert à Lille que le chanteur se confie « J’ai enchaîné 6 concerts en deux semaines et c’est absolument fabuleux d’être sur scène, de croiser les gens qui vous suivent depuis longtemps ou même certains curieux qui viennent pour la première fois. Passer un moment de vie, passer un moment de fête et de joie, sortir, partir à l’aventure pour croiser d’autres personnes qui sont comme vous… qui recherchent à passer un bon moment, je vis cela depuis le 15 Janvier, et c’est vraiment extraordinaire pour moi. »
Son album « OBISPO » annoncé comme un retour aux sources se présente comme une sorte d’autobiographie musicale de 18 titres en collaboration avec plusieurs artistes : Calogero, Youssou Ndour, Isabelle Adjani, Benjamin Biolay …
Un choix réfléchi pour se rapprocher de l’univers de ses débuts d’artiste : « En fait, je voulais que cet album ait un état d’esprit particulier qui ne soit pas forcément dans une mouvance musicale actuelle mais plutôt dans une mouvance qui m’a construit depuis que j’ai commencé la musique, c’est à dire entre la pop, le rock et la musique des années 80… et puis aussi certaines personnes que j’ai croisées, que j ‘ai rencontré, que je respecte comme Youssou Ndour, Isabelle Adjani… J’avais envie de quelque chose d’authentique par rapport à ma musique, j’avais envie de rester sur une vague personnelle et non pas sur une vague qui ne soit pas forcément dans l’esprit de ma musique.. Je voulais vraiment faire quelque chose, comme vous disiez, presque comme une petite autobiographie explique l’interprète de « Lucie ».
Et de rajouter : « Mais quand on fait une autobiographie, quand on écrit des chansons, quand on est auteur compositeur, on travaille souvent aussi en pensant aux personnes qui viennent vous voir et qui sont là depuis toujours. Et en fait ce ce que j’ai fait depuis le début, j’ai écrit des chansons et j’ai trouvé des gens qui me ressemblaient, qui sont venus me voir, avec qui j ‘ai eu comme je dis toujours une forme de correspondance… à chaque fois que j’écris des chansons en fait, je renforce le lien que je peux avoir avec eux donc là, j’ai voulu vraiment approfondir et rentrer dans les détails de tout ce qui m’a construit, de tout ce que j’ai aimé.
Ce dont j’avais envie de parler –que ce soit la célébrité dans la chanson « Amy », que ce soit la vie avec le handicap par exemple dans « On n’est pas seul sur la terre », le côté éphémère de la vie… ou l’enfer des réseaux sociaux qui nous enferme et qui nous empêche de partir à l’aventure –je pense que ce sont des choses qu’ont vécu ou que vivent les gens à qui je parle comme la chanson de « Voulzy et Souchon » qui sont des points d’ancrage dans nos vies.
C’est une autobiographie mais je sais pertinemment que quand on écrit une chanson on essaie de trouver quelque chose qui peut ressembler aux personnes qui viennent nous voir. On sait pertinemment que Laurent et Alain sont des gens très importants, j’ai voulu écrire une chanson pour eux. Quand on fait des chansons, on essaie de continuer à tisser le lien et à trouver des formules pour entretenir cette correspondance et pour que les gens se sentent concernés finalement par ce que l’on chante. »
Avec 80 % des textes écrit par l’artiste, l’album est intime et personnel. Ses histoires, son vécu, il écrit sa vérité sans omettre cette correspondance, cet effet miroir avec autrui « Les histoires que je raconte ce sont des histoires qui concernent aussi tout le monde. Quand on parle d’ intimité, si je raconte mon intimité au travers d ‘une chanson sur « John et Paul » où sur « Souchon et Voulzy », c ‘est l ‘intimité de tout le monde, comme ces chansons n’ont jamais été faites donc j’essaie de les écrire.
Après quand je fais une chanson sur la célébrité, sur « Amy Winehouse», j’essaie d’expliquer dans cette chanson qu’une nature fragile ne supporterait pas la violence de ce que l ‘on peut vivre quand on est sur le devant de la scène… Ce sont des chansons qui ne sont pas forcément des chansons intimes mais ce sont des sentiments que j’ai envie d’exprimer, des choses que j’ai relevées et j’en fais des chansons. J’essaie d’être au plus près de ce qui est et j’essaie d’être au plus près de ce que je peux vivre mais qui ressemble aussi à la vie des gens…Des choses qui peuvent les attirer ou les repousser.
La chanson par exemple sur Nicolas, la personne que j’ai ramassé sur la route, je trouve que c’est une chanson importante car elle parle du handicap. C ‘est vrai que quand on est handicapé, on peut avoir le sentiment qu’il ne se passera plus rien après mais lui nous prouve que sa vie est mieux derrière, ça a changé sa façon de voir les choses. Cela prouve que cela existe, cela prouve que c’est important d’écrire des chansons la dessus.
On ne pourrait parler d’ «OBISPO» sans parler du titre qui ouvre l’album : «Et bleu», interprété en duo avec son épouse Julie Obispo « C’est une ode à la femme, je n’ai pas pu toutes les mettre évidemment. Je me suis amusé à parler des femmes de France qui nous ont construit. »
Il n’y a pas d’histoire derrière ce titre explique Pascal : « Parfois on raconte des histoires vraies comme la chanson de Nicolas que j’ai ramassé sur la route, ou une réflexion sur la célébrité, une thématique sur les réseaux sociaux… mais là c’est plutôt un exercice de style autour des femmes, celles qui nous ont construit, celles qui ont fait avancer les choses, celles qui étaient si importantes dans nos vies. J’en n’avais jamais fait comme cela, j’avais écrit: « Et un jour une femme » avec Lionnel Florence pour Florent Pagny mais c’était une femme en particulier, et là j’ai voulu élargir un peu et montrer justement au travers de tous ces noms et tous ces prénoms la richesse et la puissance de notre évolution grâce à toutes ces figures. »
La tournée est lancée, Pascal arpente les villes et les salles de France avec ses plus belles chansons : les nouvelles ou les tubes d’antan qui résonnent encore dans le cœur des français.
La réception du public ? « Il faut lui demander quand il sort de salle, il faut voir les commentaires sur les réseaux sociaux éventuellement, juste après quand ils sortent du concert. Vous voyez les réflexions, les photos, vous savez comment ça marche, comment ça se passe… » nous dit l’artiste.
L’état d’esprit de Pascal Obispo ? Très heureux car il a envie de rendre les gens heureux. « C’est ce que je leur dit tous les soirs : mon but c’est que vous passez un bon moment et que vous repartiez avec le sentiment que j’ai envie d’avoir aussi quand je pars d’un concert, c’est à dire le sentiment de ne pas avoir perdu mon temps et d’avoir passé un bon moment pour après en parler »
Un but réussi comme en témoigne les commentaires sur les différents réseaux sociaux : « Merciiiii a toi de commencer par chez nous c’était plus que Magnifique très peu de chanteurs comme Toi tu es très humain en toutes circonstances un homme exceptionnel au grand ♥️vite novembre pour te revoir » « Merci merci merci mille fois pour ce moment de partage et cette générosité, jamais déçue » « C’était juste énorme ce concert merci Pascal ❤❤❤❤ et à toute l’équipe » « Concert topissime, jamais déçue depuis toutes ces années. A très bientôt, hâte de te revoir »
“J’expérimente, je découvre… je suis un Christophe Colomb de mon studio… je travaille et j’aime profondément ressentir des émotions”
Auteur -compositeur-interprète, Pascal Obispo c’est plus de 25 ans de carrière solo, 11 albums , plusieurs grands tubes de la chanson française de “Tombé pour elle” en passant par “Millésimes”. Il compose pour Zazie, Florent Pagny, Jonny Halliday… se retrouve coach pour l’émission “The Voice” 2018, il crée des spectacles musicaux- dont le dernier en date Jésus de Nazareth trouve grand succès. Un artiste au talent multiple, dans la création artistique, qui invente, innove, se renouvelle…
À la question de savoir d’où lui venait toutes ces inspirations et idées, il affirme :
« Je déteste m’ennuyer en fait d’un côté et j’adore faire des expériences, j’adore apprendre. Et pour moi à chaque fois que je fais un projet j’apprends quelque chose, je rencontre des gens, j’apprends quelque chose de particulier.
C’est plutôt dans cet esprit-là, j’expérimente, je découvre… je suis un Christophe Colomb de mon studio… je travaille et j’aime profondément ressentir des émotions, et une fois que je les ressens, j’essaie de les partager.
Après c’est plus compliqué parce que l’on rentre toujours dans un domaine industriel alors que normalement l’émotion doit être partagée comme cela, de manière brute comme lorsque l’on est sur scène.. Il faut toujours passer par un stade qui ne me plait pas forcément, et qui me plait de moins en moins, c’est à dire aller parler et faire de la promotion…C’est vrai que pour moi, la musique, elle sort de studio, elle devrait aller directement sur scène, malheureusement cela ne se passe pas comme cela… Quand je travaille je préférerai aller directement sur scène et puis aller chanter.
Pascal Obispo, c’est une carrière remplie de succès. Pascal Obispo c’est aussi un homme de combat.
Le Téléthon, les Restos du cœur, Sidaction, l’environnement et même Haïti, le chansonnier met sa notoriété au service des causes humaines et humanitaires depuis plusieurs années. Un engagement sans équivoque profondément ancré dans sa culture de vie « Parce que ça sert, si ça sert il faut le faire. Pourquoi? La question ne se pose pas. Il n’y a pas de pourquoi. Il y a simplement et directement pour qui on le fait, et si le pour qui est important, il faut y aller, il faut s’investir, peu importe » explique l’artiste au grand cœur. « Si votre nom peut servir à quelque chose… tant que mon nom sert à quelque chose… pour récolter des dons, pour le Téléthon, pour le sida, pour les Restos du cœur, pour tout ce que vous voulez…. et que les gens soient un peu moins malheureux, et puissent s’éloigner des problèmes qu’ils ont, moi cela ne me dérange pas.
Il faut vraiment être fini pour penser que s’engager pour plusieurs causes à chaque fois et mettre son nom au service de pleins de causes soit ridicule. Nous sommes des humains, on n’est pas là pour s’entre-tuer on est là pour s’entraider. Donc si mon nom peut servir à faire avancer les choses, je le fais volontiers et c’est avec grande fierté.»
Entraide et générosité : savoir donner, donner sans reprendre, l’artiste est résolument un homme engagé.
Cette part d’humanité qui lui est propre, il la témoigne à nouveau ici, à la réponse de la dernière interrogation qui clôture cette interview :
À l’aube de la nouvelle année 2019, que peut-on vous souhaitez Pascal? « Ne souhaitez rien pour moi. Il faut souhaiter du bonheur pour les gens et du bien-être, des choses meilleures pour ceux qui ont moins tout simplement. Moi je suis là pour donner du bonheur aux gens, partager un moment sympathique pendant deux, voir trois heures sur scène. Je suis entre guillemet un chansonnier. Pour moi tout se passe bien, il faut souhaiter surtout du bonheur aux gens, du bonheur, du bien-être, un monde un peu mieux pour ceux qui ont moins. C’est ce que je souhaite, moi je n’ai besoin de rien sinon je ne m’engagerai pas autant. Je souhaite du bien, j’espère que cela s’améliorera pour tout le monde… C’est très important parce que l’on ne peut pas continuer laisser les gens souffrir comme ça, ce n’est pas possible. Voilà mon souhait. »
LE +
Plutôt engagement social, solidaire, humanitaire ou plutôt engagement politique? Le premier… depuis 26 ans.
Plutôt scène ou plutôt studio ? Plutôt scène. Je suis heureux de voir les gens, de rencontrer des gens, c’est formidable, c’est fantastique.
Plutôt écrire ses propres textes ou plutôt écrire pour les autres ? Ce sont deux choses différentes parce que quand j’écris pour les autres je compose. Je n’ai jamais écrit de texte pour quelqu’un d’autre à part une fois. J’adore écrire pour moi, je pense que je ne serai peut être capable d’écrire que pour moi, je ne sais pas, peut-être un jour on me demandera, sinon composer pour les autres: oui .. Ces deux choses me vont mais j‘ai trouvé en l’écriture quelque chose d’intéressant, une forme de thérapie qui est plutôt enrichissante quand on a vécu tout ce que j’ai vécu. Si cette écriture peut servir, j’en serai très heureux… en tous cas moi, ça me fait du bien. Cela fait du bien d’écrire, cela fait du bien de lire d’abord, après une fois que vous lisez, cela fait du bien de sortir les choses que sortent les autres mais vous êtes capables de le faire si vous avez des choses à raconter. Le propre de la lecture et de l’écriture, c’est de proposer quelque chose qui peut entraîner une réflexion sur sa condition humaine et sur plein de choses qui peuvent avoir un lien avec votre cœur, toute votre âme, tout votre être. Donc je suis pour l’écriture et la lecture.
Le mot de la fin, un mot pour votre public, ceux qui vous suivent : l’ancienne et la nouvelle génération ? Protégez-vous et protégez vos enfants ça c’est très important et puis vivez le moment présent… vivez le à 100% .Mais protégez-vous surtout.
Retrouvez l’intégralité de l’interview ici
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