J’ai perdu Albert : rencontre avec Didier Van Cauwelaert et Stéphane Plaza

Didier Van Cauwelaert était à Nice, accompagné de Stéphane Plaza et de Virginie Visconti pour présenter en avant-première son nouveau film, J’ai perdu Albert.

J’ai perdu Albert

Au pathé gare du sud où le film était projeté, le romancier- réalisateur était particulièrement ému. Il avait à cœur que le public niçois soit le premier à découvrir son film. Didier Van Cauwelaert est né à Nice et y revient très régulièrement, notamment au salon du livre qui a lieu tous les ans au mois de juin. En 2010, pour célébrer  le 150ème anniversaire du rattachement du Comté de Nice à La France, il a écrit une pièce de théâtre jouée en plein air devant l’ancien palais des rois Sardes.

La ville de Nice, le conseil département ainsi que la région ont participé au financement du film, comme l’a souligné la productrice et actrice Virginie Visconti. C’était donc comme une évidence de tourner dans la capitale azuréenne de nombreuses scènes du film. On voit notamment la façade de l’Opéra, dans le vieux Nice. Dans la salle, de nombreux figurants, ayant participé au film, se sont reconnus à l’écran çà et là. Les scènes d’intérieur ont été tournées en grande partie à la Victorine. Cela faisait très longtemps que des équipes de cinéma n’étaient pas venues dans ces studios mythiques. Didier Van Cauwelaert lui-même mais aussi Claude Lelouche et Costa Gavras participent activement à une politique d’aide au cinéma destinée à réhabiliter les studios de la Victorine.

Virginie Visconti, Didier Van Cauwelaert, Stéphane Plaza et Christian Estrosi

Pour la musique du film, le réalisateur a fait appel à Michel Legrand, qui n’a pas hésité une seconde à répondre favorablement. En 2014, ils avaient créé ensemble l’opéra Dreyfus à Nice.

J’ai perdu Albert a une histoire particulière. En même temps que Didier Van Cauwelaert écrivait le roman (paru au printemps dernier), l’écriture du film s’est imposée à lui. En quelque sorte, il ne voulait pas « être trahi » et s’est donc « emparé » de son propre film, comme il nous l’a confié. Albert Einstein a fourni le sujet de l’histoire de ces deux œuvres, qui se sont construites en parallèle. Didier Van Cauwelaert s’était depuis longtemps intéressé aux travaux du célèbre physicien selon lequel « l’énergie ne peut pas mourir mais se transforme ». Sa vie est tout aussi fascinante. En 1930, il a été le premier à défendre la cause des femmes noires ; il a été notamment persécuté par le FBI…  L’idée de départ du film était que ce qu’Einstein n’avait pas réussi à faire de son vivant, pourrait se réaliser à titre posthume par l’intermédiaire d’autres personnes. Le physicien était doté d’une exceptionnelle énergie vitale, qui s’est comme propagée sur le tournage et chez les comédiens, si l’on en croit Didier Van Cauwelaert !

J’ai perdu Albert  part d’un postulat surnaturel : Chloé (Julie Ferrier), jeune médium que s’arrachent les grandes entreprises, les hommes politiques et les stars, abrite en elle depuis l’enfance l’esprit d’Albert Einstein. Elle dialogue avec lui comme avec un copain. Malheureusement, un jour, Albert décide de déménager et s’installe chez Zac (Stéphane Plaza), un dépressif plutôt cartésien, apiculteur en déroute et garçon de café. Devenus indissociables et complémentaires, Zac et Chloé, que tout oppose, vont vivre un très étrange « ménage à trois »….

Le film réserve de bons moments de comédie, notamment lorsque Einstein s’empare de l’esprit de Zac. Les quiproquos fonctionnent et font rire. Néanmoins, le film n’est pas qu’une comédie. Il incite à une réflexion sur la société et sur l’environnement. Est ainsi évoquée la disparition progressive des abeilles. D’une certaine manière, le film participe à cette prise de conscience.

Pour interpréter Zac, le réalisateur a fait appel à Stéphane Plaza. Il a été touché par son empathie et sa psychologie. Il sentait que derrière son humour se cachent des failles. C’est donc sans hésitation qu’il lui a offert son premier rôle au cinéma.

Stéphane Plaza s’est lancé dans cette aventure cinématographique avec beaucoup de sérieux. Il lui a fallu prendre quatre mois « en se coupant du monde », avec l’accord de M6.  Il avait déjà fait du théâtre, joué pour la télévision mais il s’était toujours dit que s’il acceptait d’enter dans le monde du cinéma, il lui faudrait bien choisir. L’idée de faire une film pour un film ne l’intéresse pas. Pour interpréter cet homme seul, dépressif, il fallait faire preuve de sincérité.

Lorsque nous l’avons rencontré, il nous a confié qu’il s’était mis une forte pression. Etre dirigé par Didier Van Cauwelaert et tourner avec Julie Ferrier et Josiane Balasko n’arrive pas à tout le monde ! Cette dernière s’est montrée bienveillante et attentionnée, n’hésitant pas à lui donner des conseils.

Dans une scène, Stéphane Plaza doit prendre l’accent d’Einstein. « C’était un sacré travail ! » nous a-t-il dit. Pendant le tournage, comme une boutade, il s’amusait à dire que c’était l’esprit de Robert de Niro qui s’était emparé de lui.

Pari réussi pour ce premier rôle au cinéma. Stéphane Plaza est très convaincant. Il en a eu la preuve à Nice. Il a tenu à voir le film en entier au milieu du public, « pour voir les sensations ». Il a ainsi entendu les rires et perçu les moments d’émotion des spectateurs.

J’ai perdu Albert est sorti le 12 septembre, un jour particulier pour Stéphane Plaza puisqu’il s’agit de l’anniversaire de sa maman, décédée en 2016, avant que le film ne se fasse. Un jour rempli d’émotion.

A propos Laurence

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