Le Crous se moque des etudiants

Du 8 au 13 septembre 2014 , se déroulait le forum étudiant du Crous de Paris , France Net Infos à recueillit le témoignage d’une etudiante qui nous parle des coulisses de ce forum .

la-recherche-d-un-logement-etudiant-est-longueEn surfant sur le site du CROUS de Paris  vous pouviez trouvez  ” Vous n’avez pas encore de logement pour votre année universitaire ? Rendez-vous au Crous de Paris (33 avenue Georges Bernanos) pour profiter des offres et solutions disponibles durant le Forum du logement étudiant .Du 8 au 13 septembre prochain, le Crous de Paris, en partenariat avec la Mairie de Paris, vous aide à suivre les bonnes pistes dans votre recherche de logement”

Une étudiante à souhaiter alerter la rédaction sur la manière dont ont été traités les étudiants et la situation dans laquelle elle c’est personnellement trouvée qui l’ont  incité à écrire les étapes de cette aventure… Elle tiens a faire circuler son témoignage, à parler d’un off que personne ne soupçonne. Même s’il semble trop détaillé, tous ces petits détails constituent l’aberration de la situation, le paradoxe de l’affectation d’un logement étudiant.

“J’ai participé au forum du CROUS de Paris 2014 ou Comment limiter les affectations de logement étudiant Je suis arrivée vers 8h45 aux portes du CROUS de Paris, avenue Georges Bernanos, le lundi 8 septembre 2014. Habitant à Tours (37), j’ai pris un train le matin à 6h25 et je me suis dirigée directement vers le CROUS. L’ouverture des portes était prévue à 09h30 mais déjà des centaines d’étudiants (peut-être 500 étudiants) étaient présents. Je longe la file qui s’éternise Boulevard Saint-Michel et débute cette journée d’attente. Des rumeurs courent que les premiers étudiants ont passé la nuit là, et que beaucoup sont arrivés très tôt le matin. Nous avançons lentement, le CROUS nous annonce qu’on doit attendre au moins jusque midi.

Les heures passent et naïvement je me dis que je suis près du but. « A 14h, ça devrait être bon » puis 1h plus tard « Encore 1h et c’est bon » puis « j’aurai la chance de passer entre 16h et 17h ». Vers 16h30, on nous annonce que tout le monde n’aura pas de logement, que ce n’est plus la peine d’attendre. Les étudiants râlent, on attend depuis le matin et on nous congédie sans explication. Certains sont venus de Toulouse, Metz, Lille ; certains sont venus avec leurs parents, pensant faire un aller-retour dans la journée ; certains ont pris un jour de congé pour pouvoir venir au forum et à la fin de cette journée, ils se retrouvent au même point qu’à leur arrivée. En conséquence, le CROUS nous annonce que les conseillers vont accueillir tout le monde et qu’ils feront même des heures supplémentaires pour boucler cette journée. Quelle gentillesse ! Sauf qu’à 18h, le CROUS nous congédie à nouveau, à l’aide de croissants qui ont servi à accueillir la ministre de l’Education Najat Vallaud-Belkacem quelques heures plus tôt. J’ai omis de préciser que de midi à 14h, la file n’a pratiquement pas avancé. J’ai appris, en la voyant sortir vers 15h par la porte de derrière, que la ministre était venue. Ce qui explique également la présence des caméras.

Là encore je croyais naïvement qu’ils étaient là en tant que témoin de la mauvaise organisation du forum : aucune information, aucune communication venant du CROUS hormis la nécessité d’avoir constitué son DSE, d’avoir un logement en attente, et d’avoir sur place son numéro INE. Je ferme cette parenthèse, il est donc 18h le lundi 8. Le CROUS met en place un système de tickets, plus de 200 tickets sont distribués. Nous sommes conviés à revenir le lendemain à 9h sans faute et nous passerons en priorité. Concernant l’hébergement, je n’ai pas eu de problème, j’ai pu être hébergée chez des parents et amis. Mais le lendemain, j’ai appris que certains, n’ayant aucune relation à Paris, ont été hébergés chez d’autres étudiants et que d’autres sont allés dormir dans un hôtel. Le mardi 9 septembre, je suis de retour au CROUS à 9h. Je vois deux files d’attente, une pour les étudiants arrivés le matin même et une pour les étudiants avec tickets [de la veille]. Je m’intègre à la deuxième file et attends. Le CROUS commence à faire rentrer des étudiants à 9h30 mais déjà les étudiants du jour râlent, ne comprenant pas pourquoi les étudiants avec tickets sont prioritaires. Je n’entends pas bien ce que disent les responsables du CROUS.

Finalement, pour satisfaire tout le monde, ils annoncent qu’ils vont prendre en charge autant d’étudiants du jour que d’étudiants de la veille, avec tickets. A nouveau, les étudiants avancent au compte-gouttes. Je suis n°88, j’attends à proximité de l’entrée, j’ai le temps d’aller m’acheter un sandwich pour midi. Vers 16h, à peine le n°40 appelé, les responsables décident d’abandonner ce système de ticket puisque « les étudiants râlent ». Ils soufflent que certaines démarches ne peuvent s’appliquer à la ville de Paris à cause du nombre d’étudiants boursiers et proposent même des solutions : convoquer les étudiants en fonction des niveaux d’échelon, mettre en place un système de ticket et si tenir, COMMUNIQUER avec les étudiants, ajouter une étape à l’attribution du logement qui éviterait d’avoir la présence de ces centaines d’étudiant etc. Un dialogue semble se mettre en place avec le personnel du CROUS mais n’aboutit finalement pas, le personnel retourne à son travail et les étudiants tournent en rond se demandant quoi faire. Quelques minutes plus tard, c’est de nouveau la loterie, il n’y a plus de logement de disponible sur Paris : « il reste des logements à Versailles, ou Créteil : qui veut ? ».

Les tickets ne seront pas valables le lendemain, tout est remis à zéro. Le mercredi 10 septembre 2014, je suis devant le CROUS à 05h30, levée 04h30 et j’attends. Une trentaine de personnes est déjà présente sur les lieux. Armée d’un pull emprunté à mon ami et d’un livre, je commence la matinée en douceur sous le lever du soleil. Les vigiles arrivent en premier, nous distribuent des tickets et annoncent que les portes ouvriront plus tôt aujourd’hui, à 8h. Le personnel du CROUS arrive, installe le forum et ouvre les portes peu après 8h. La file d’attente est cette fois bien distincte et les numéros sont appelés dans le calme. 10h passé, on nous annonce que seuls les échelons de 4 à 7 sont désormais accueillis. Je suis échelon 3 et il reste seulement 7 personnes devant moi, c’est décidé je reste. Puis après 3 jours, le personnel commence à nous connaître… Alléluia, j’entre enfin (11h n’a pas encore sonné) ! On m’envoie vers le CROUS de Versailles, on me propose un logement à Antony ou Bagneux.

J’accepte celui de Bagneux et j’ai jusque vendredi 17h pour confirmer ma réservation sur le site, verser le dépôt de garantie, constituer et déposer mon dossier à la résidence. Les complications continuaient : à cause d’un problème administratif de mon université, je ne pouvais temporairement m’inscrire dans ma filière. Pendant 48H, j’ai fait tout ce que j’ai pu pour pouvoir m’inscrire, sans succès. J’ai réuni tous les autres documents nécessaires, en courant de cyber cafés en cyber cafés, en appelant ma mère et mon université en catastrophe, mais seul mon certificat de scolarité manquait. Le vendredi, à 16h, une responsable de l’université m’a proposé de contacter la résidence afin d’appuyer mon discours, « l’inscription n’a pas pu être effectuée dans les temps à cause de la procédure administrative mais je serai bien étudiante lors de l’année 2014-2015 ». J’étais dans le RER B en direction de Bagneux lorsque la responsable de l’université me rappelle. Le problème n’est plus l’absence du certificat de scolarité mais le CROUS a eu un problème et a délivré un logement à plusieurs étudiants. Il n’y a plus de logement disponible à la résidence de Bagneux. Je retourne donc au forum du CROUS, le forum se vide, j’ai le temps de parler de ma situation et laisser mes coordonnées. Le CROUS de Versailles s’engage à me rappeler la semaine prochaine, après avoir fait le compte dans les logements attribués.

Je serai prioritaire dans l’attribution d’un logement. On me précise qu’il ne sert à rien d’appeler par téléphone, personne ne répondra, ni de se déplacer jusque Versailles. Je rentre à Tours le samedi 13 septembre 2014. A l’origine il était prévu que je rentre le lundi soir, ou au plus tard le mardi. La semaine du 15 septembre s’écoule, sans nouvelle du CROUS. J’appelle mais ne tombe que sur le répondeur, j’envoie donc un mail. Aujourd’hui, nous sommes le dimanche 23 novembre 2014, j’ai envoyé plusieurs mails, passé plusieurs heures au téléphone et je n’ai jamais eu l’occasion de m’entretenir avec quelqu’un. En parallèle, j’ai recherché un autre appartement dans Paris dans lequel je loge depuis maintenant 1 mois et demi. Par contre, je suis toujours en attente du remboursement du dépôt de garantie versé à la résidence de Bagneux…”

 

 

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