En mai dernier, Gaël Morel bouleversait le Festival de Cannes avec « Vivre, mourir, renaître », son dernier film en tant que réalisateur présenté dans la section Cannes Première. Lou Lampros, Victor Belmondo et Théo Christine sont au cœur d’une histoire d’amour et d’amitié dans ce très beau film qui nous (re)plonge dans les années 90 lorsque le Sida faisait des ravages. Il a fallu plusieurs années et une maturité nécessaire pour que Gaël Morel réalise ce film qu’on devine très personnel. Comme une épée de Damoclès, l’ombre du Sida plane sur tout le film. Pour autant, « vivre, mourir, renaître » ne sombre pas dans le pathos. Il est porté par un élan et un souffle de vie propres à la jeunesse. C’est la raison pour laquelle le verbe « renaître » du titre est si important.
Avant la sortie du film en salles le 25 septembre, nous avons pu rencontrer Théo Christine à Nice. Entouré de Victor Belmondo et du réalisateur Gaël Morel, il était venu présenter en avant-première le film au Pathé Masséna. Il nous a parlé de Cyril, son personnage, en couple avec Emma et père d’un petit garçon et amoureux de Cyril, son voisin. Un rôle qui va sans doute occuper une place à part dans sa carrière.
France Net Infos : Que vous a dit Gaël Morel quand il a vous a présenté le scénario ?
Théo Christine : Je l’ai rencontré avant de lire le scénario. Il m’a dit qu’il avait envie de faire un film rempli de vie avec une incandescence et une envie de profiter. Quand j’ai lu le scénario, je ne me suis donc pas dit que ce serait un film triste, avec des scènes dures. J’ai d’abord vu tout l’amour qui jaillit de ce projet.
France Net Infos : Quand il vous a présenté ce projet, vous ne saviez pas quels seraient vos partenaires à l’écran…
Théo Christine : Je connaissais un peu Victor et j’avais déjà croisé Lou à des avant-premières de films. Quand j’ai su que c’étaient eux, j’étais super content parce que je les trouve formidables. On a su seulement trois-quatre mois avant qu’on allait tourner ensemble. A ce moment-là, on a commencé à se voir, à faire des dîners ensemble. On s’est tout de suite très bien entendus car Gael a ce talent de rassembler des âmes qui se complètent. En plus, on était tous au service du film. On voulait le faire avec amour et sérieux.
France Net Infos : Certaines scènes ont dû être plus difficiles à tourner que d’autres…
Théo Christine : Pas forcément ! On était tellement fiers de faire ce film ensemble et on voulait tellement raconter cette histoire avec le plus de véracité possible, qu’on s’est très bien préparés. Même si on n’a pas tourné dans l’ordre chronologique, on savait qu’on était prêts. On le voyait dans l’oeil de l’autre ! Gael a ce talent de diriger un plateau d’une manière douce et passionnée. Personne n’a envie de le décevoir. On était tous très soudés : c’était vraiment magnifique !
France Net Infos : L’histoire du film se déroule dans les années 90. C’est une période que vous n’avez pas connue….
Théo Christine : C’était intéressant en tant qu’acteur de travailler sur un film qui se passe à une autre époque. Il a fallu travailler en amont. Gael a su nous donner des références cinématographiques et littéraires pour nous guider. Sur le plateau, il nous a aussi parfois corriger sur des expressions qui ne se disaient pas à l’époque. En ce qui concerne la maladie, il fallait aussi avoir en tête qu’il y avait une certaine insouciance à l’époque. Gael voulait que Samy, mon personnage, soit insouciant et qu’il ne fasse pas forcément attention aux dangers.
France Net Infos : C’est un film qui touche toutes les générations. Les jeunes peuvent s’identifier à vos personnages. C’est important pour vous ?
Théo Christine : Au Festival d’Angoulême, j’ai vu des jeunes de 17 ans en larmes ! Ca m’a beaucoup touché. C’est important pour moi de faire des films qui parlent à ma génération et même aux plus jeunes. C’est aussi ce que j’ai aimé en lisant le scénario. Beaucoup de jeunes vont se reconnaître dans nos personnages mais le film parle aussi de liberté et de l’acceptation de l’autre.
France Net Infos : Vous avez fait des films très différents. Ce rôle va marquer un tournant dans votre carrière…
Théo Christine : C’est vrai qu’après avoir enchaîné « Suprêmes », « Vermines » ou « B.R.I », on avait un peu tendance à m’enfermer dans des rôles un peu urbains et physiques. J’espère que ce film prouve que je sais faire autre chose !
France Net Infos : On va vous voir dans d’autres films dans les prochains mois…
Théo Christine : A Angoulême, j’ai présenté trois films. « Ollie » est le premier film d’Antoine Besse qui raconte une histoire d’amitié entre un marginal et un jeune de treize ans qui ont tous les deux des problèmes familiaux. Ca se passe à la campagne sur un fond de skate board. J’ai perdu 15 kilos pour le rôle et j’ai dû porter des dreadlocks ! C’est rare d’avoir de telles opportunités en France. C’était une vraie composition. Il y aussi « Magma » de Cyprien Vial avec Marina Foïs. On joue deux vulcanologues. Et on vient de finir la saison 2 de la série « B.R.I »
« Vivre, mourir, renaître » de Gael Morel avec Lou Lampros, Théo Christine, Victor Belmondo au cinéma le 25 septembre.