35 ans après la disparition de Patrick Dewaere : Réédition “Un Fauve” le roman de Enguerrand Guépy”

Le 16 Juillet 2017, sera commémoré le 35ème anniversaire de la disparition de Patrick Dewaere et pour cette raison, Les Editions du Rocher rééditent le fascinant roman de Enguerrand Guépy paru en octobre 2016 : Un Fauve, qui ressortira donc le 20 Octobre 2017.

Ecorché vif, indomptable mystérieux, mystérieusement attachant, Patrick Dewaere nous laisse presque esseulés après son suicide.

Devant tant de talent gâché, devant cette constante rébellion romantique, devant cette violence vacillante, devant sa peur, ses doutes, nous sommes restés confondus, sans voix, en perte d’un comédien absolu en quête d’absolu.

Les Valseuses, La meilleure façon de marcher, Adieu poulet, le Juge Fayard dit le Shérif, Beau-Père et Coup de Tête où sa belle insolence, son refus de l’ordre établi, son dédain des notables, prend tout son sens, autant de perles cinématographiques … autant de rôles et tant d’autres, pour un des acteurs les plus brillants de sa génération.

Jamais en paix avec lui-même, constamment torturé par ses frustrations, Patrick Dewaere est né en 1947 dans une famille de saltimbanques dans laquelle il n’a jamais vraiment trouvé sa place.

L’auteur Enguerrand Guépy nous décrit la dernière journée de Patrick Dewaere. Claude Lelouch l’a choisi pour être l’interprète principal de son nouveau film : Edith et Marcel. Le matin du 16 juillet 1982, Patrick Dewaere participe à des essais d’Édith et Marcel tournés en vidéo légère par Claude Lelouch au bois de Boulogne.

L’auteur nous plonge dans les derniers moments de l’acteur.

La vulnérabilité de l’acteur nous confond, la fascination reste intacte et malgré la fin que nous savons inéluctable, nous nous prenons a espérer qu’il ne fera pas ce geste définitif, que quelqu’un ou quelque chose viendra s’interposer au dernier moment entre lui et la mort …

… Peut-être ce rôle qu’il a tant travaillé, cette boxe qu’il a tant pratiquée, ce héros Marcel Cerdan dans la peau de qui il est totalement entré, et peut-être aussi, ce metteur en scène Claude Lelouch qui lui a donné sa chance, ce rôle qui aurait pu être celui de sa vie …

… rien n’a suffit a le garder en vie, il le dit lui-même : “Puisque c’est comme çà, je ne vois pas d’autre solution”, pas d’autre solution pour cet enfant terrible et mal aimé, que d’appuyer sur la gachette carabine 22 Long Rifle offerte par Coluche.

Un Fauve nous a quitté, le titre du roman de Enguerrand Guépy prend tout son sens. C’est un écrit sans faute, sur fond de Coltrane, magistralement ressenti, tout en finesse, où le “il” se fait discret, où nous restons toujours sur l’écume des choses, sans tomber dans le fait divers.

Usant d’une certaine délicatesse dans le choix des mots, évoquant cette dernière journée de ballade qui aura commencé dans l’enthousiasme d’un premier jour de tournage, pour se terminer dans une trouble introspection, l’auteur nous mène vers le point final de son propos … et je ne me résous pas à refermer le livre, je reste sur ma faim … abandonnée par un de mes acteurs préférés, jamais remplacé.  

Je conclurai par cette magnifique phrase de Jean-Michel Folon, son ami : « Patrick était une flamme. Une flamme, c’est fragile et ça peut s’éteindre au moindre courant d’air. Et il y a eu un courant d’air… Et Patrick s’est éteint ».

 

 

<br />