« Alceste à bicyclette » la nouvelle comédie du réalisateur Philippe Le Guay

Sortie mercredi 16 janvier, « Alceste à bicyclette » (104 min) est la nouvelle comédie signée par le réalisateur Philippe  Le Guay.

Pour l’épauler dans cette revisite contemporaine du « Misanthrope » de Molière, un casting solide l’entoure : Lambert Wilson (Gauthier Valence), Maya Sansa (Francesca) et son acteur fétiche Fabrice Luchini (Serge Tanneur) pour les rôles principaux. L’idée originale étant issue du fruit d’une conversation entre Fabrice Luchini et Philippe Le Guay, on comprend d’autant plus aisément la légitimité de cette association déjà bien efficace par le passé, comme en témoigne entre autres le film à succès « Les femmes du 6ème étage » (2011). Cette adaptation d’un classique de la langue française nous offre une comédie réjouissante. “Alceste à bicyclette” nous dévoile un couple d’acteurs fonctionnant avec une alchimie certaine dans ce huis clos sur l’Île de Ré qui donne, selon les dires de Lambert Wilson, “une comédie grinçante, touchante parfois, méchante souvent”, servie par des dialogues de Molière bien évidemment, mais également révisités par Philippe Le Guay.

Synopsis :

Serge Tanneur quitte, au paroxysme de sa carrière d’acteur,  définitivement le monde du spectacle : trop de colère, trop de lassitude, fatigué par un métier où tout le monde trahit tout le monde … Désormais, il vit reclus dans une maison mal entretenue sur l’Île de Ré. Trois ans plus tard, Gauthier Valence, acteur de télévision populaire, abonné aux rôles de héros au grand cœur, débarque sur l’île et vient retrouver Serge. Il lui propose de jouer «Le Misanthrope» de Molière.

 Serge n’est-il pas devenu une pure incarnation du personnage d’Alceste ? Mais il s’empresse de refuser, confirmant qu’il ne reviendra jamais sur scène. Cependant, quelque chose en lui ne demande qu’à céder. Il propose donc à Gauthier de répéter à la maison la grande scène 1 de l’Acte 1, entre Philinte et Alceste. Au bout de cinq jours de répétition, il saura s’il a envie de le faire ou non. Les répétitions commencent : les deux acteurs se mesurent, se défient tour à tour, partagés entre le plaisir de jouer ensemble et l’envie brutale d’en découdre. La bienveillance de Gauthier est souvent mise à l’épreuve par le ressentiment de Serge. Autour d’eux, il y a le microcosme de l’Île de Ré, figée dans la morte saison : un agent immobilier, la patronne de l’hôtel local, une italienne divorcée venue vendre une maison. Et l’on en vient à se demander si Serge va finalement remonter sur les planches …

Philippe Le Guay répond à nos questions :

Philippe Le Guay est un réalisateur, scénariste et acteur français né le 22 octobre 1956 à Paris. Après des études de lettres, il est reçu à l’Institut des hautes études cinématographiques. Sa filmographie est placée sous le signe de l’éclectisme (du film à costumes « Les deux Fragonard » à la comédie sociale « Les femmes du 6ème étage », en passant par la comédie chorale « Le coût de la vie » ou bien encore le film noir « Trois huit »).

Comment vous est venue l’idée de ce scénario ?

Il est venu d’un moment vécu avec Fabrice Luchini il y a 3 ans quand j’étais venu lui donner le scénario du film « Les femmes du 6ème étage ». Nous étions à l’Île de Ré, je suis donc parti avec le scénario sur le porte-bagage puis je me suis perdu dans les sentiers et marais. Il est venu me chercher, et de suite après lui avoir dit qu’il habitait vraiment au bout de l’Île, comme un misanthrope, il m’a récité la scène 1 de l’acte 1 en interprétant les deux rôles (Alceste et Philinte) pendant une quinzaine de minutes : j’ai alors eu l’image d’ « Alceste à bicyclette », mais avec un personnage d’aujourd’hui.

 On sent que Fabrice Luchini vous a inspiré de bout en bout ce personnage de Serge Tanneur..

Exactement, Fabrice est un inspirateur. J’ai puisé dans ce que je connais de lui, son amour des textes, et aussi cette tentation de misanthropie qu’il affiche parfois. Il y a en lui un fantasme de la retraite, que fort heureusement, il n’exécute pas.

Pouvez-vous nous parler du personnage de Maya Sansa ?

Dans cette variation autour du « Misanthrope », il fallait une Célimène. Mais, dans l’isolement de l’île, impossible d’en faire une séductrice comme chez Molière. J’ai pris l’option inverse : le personnage de Maya Sansa est encore plus misanthrope que Serge !

Qu’en est-il du choix de Lambert Wilson ?

Lambert appartient à cette grande tradition des acteurs anglo-saxons qui savent tout faire. Il a l’absolue légèreté et, en même temps, c’est un homme qui a des blessures, des zones d’ombre. Il joue merveilleusement à la fois la sincérité et l’autodérision. Il n’a pas hésité un instant à se faire une tête, avec le brushing impeccable et la mèche bombée sur la tête.

Vous avez pris le soin de créer des respirations durant le film.

C’est le grand avantage d’avoir tourné à l’Île de Ré. Non pas un décor de villégiature mais un lieu un peu désolé, avec les rues vides, les volets fermés, la plage immense battue par le vent. Il y a une beauté et une mélancolie des lieux de vacances abandonnés…

Quel rôle joue l’Île de Ré, magnifiée et parfois moquée dans le film ?

Il y a cette tirade de Lambert : « Je déteste l’Île de Ré, les enfants blonds sur leur vélo, les familles catho … » Dans le film, l’île a deux visages : il y a le lieu reculé avec la pluie qui tombe à verse et puis il y a l’île avec son hyper civilité. D’ailleurs Gauthier pointe la contradiction de Serge à se retirer dans ce lieu de mondanité.

C.Gty

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