Auvers-sur-Oise, cap sur la mer!

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Auvers-sur-Oise prend le large le temps de sa saison culturelle estivale au travers de la programmation Auvers sur Mer jusqu’au 31 août 2013. On peut y découvrir le lien étroit que le célèbre village impressionniste a toujours entretenu avec la mer et les contrées lointaines: cinq expositions sont programmées dans quelques-uns de ses sites les plus emblématiques.

Villers sur Mer©Centre des Archives de la SNCF
Villers-sur-Mer©, Marie, 1899, Centre des archives historiques de la SNCF

En 1846, grâce à l’inauguration de la ligne ferroviaire Paris-Lille, les citadins amateurs de verts pâturages et de canotage profitèrent de l’accès facilité aux rives de l’Oise et de la Seine également très prisés des peintres qui immortalisèrent cette période de bonne grâce. Au-delà, les côtes de la Mer du Nord et de la Manche s’ouvraient largement à plusieurs vagues successives de publics grâce à la propagande des compagnies des chemins de fer. L’exposition Terminus la Mer présentée à l’orangerie sud du château d’Auvers-sur-Oise retrace la période 1889-1950 en dévoilant pour la première fois, grâce notamment aux Archives de la SNCF et en exclusivité, les superbes affiches publicitaires des compagnies ferroviaires privées. Les “belles côtières” y étaient mises à l’honneur sous l’angle d’une imagerie et de slogans évoluant au gré des bouleversements historiques et de l’évolution de la société ainsi que des intérêts de l’annonceur. Cette visite est également l’occasion de questionnements autour de l’évolution du costume de bain au fil des décennies, de l’identité des artistes publicitaires ou des sources de l’invention du tourisme.

 

Berck-AppretsDeDepart©FernandQuignon
Berck-Apprêts de départ ©FernandQuignon

Sur place pourtant, avant l’apogée des séjours balnéaires, le littoral est exclusivement exploité par les familles de pêcheurs et justement appréhendé comme source de dangers. Voilà ce que ressent le visiteur de l’exposition De la mer à l’assiette, une évocation de la route du poisson au Musée Daubigny. La dynamique de tableaux représentant la vie à bord en pleine mer, les ciels bas et chargés ou les photographies saisissant des visages adultes ou enfants burinés, des tenues que l’on devine lourdes mais hautement protectrices, des femmes pêchant la crevette en extérieur ou nettoyant des coques nous plongent au cœur de cet univers en plein XIXème et début du XXème siècle. Les ports, les gens de mer, le traitement du produit de la pêche sont abordés sous l’angle de plusieurs mediums (peintures, dessins, cartes postales, objets, etc.), sélection efficace car chaque visiteur peut s’y retrouver au gré de sa sensibilité. Débarqué, le poisson devait alors parcourir différents trajets bien définis à destination de la région parisienne, transporté par des chevaux boulonnais en moins de trente-six heures! Une table dressée comme pour un repas d’époque avec assiettes, couverts et menus établit cette finalité.

Bouteille Marie-Thérèse ©Delahaye
Bouteille Marie-Thérèse ©Delahaye

Largement associée aux artistes de la Belle Époque, réputée sulfureuse, l’absinthe reste souvent mal connue du public. M.-C. Delahaye, spécialiste mondialement reconnue de l’absinthe, s’est savamment constitué une collection d’objets liés à cet apéritif dans le musée qu’elle a créé, allant jusqu’à reproduire un café ancien avec son comptoir et son bar recelant de bouteilles, verres et autres objets exclusivement consacrés au rituel. Les affiches de réclame et les tableaux représentant des scènes de consommation ponctuent le parcours du visiteur. Pour compléter cette vision historique, l’exposition L’absinthe par-delà les mers (Musée de l’absinthe) nous embarque vers de lointaines contrées, en Algérie tout d’abord qui ne fut pas épargnée par l’engouement pour cette boisson, puis vers les Amériques à l’instar de la Nouvelle-Orléans, place française disposant de la célèbre “Absinthe House”, la Martinique, la Guadeloupe  et la Guyane où colons et militaires perpétuaient largement leurs habitudes de consommation, jusqu’en Asie enfin. Objets insolites de l’exposition, deux bouteilles extraites de la cargaison du Marie-Thérèse, navire français à destination de l’Indochine ayant sombré en 1872 en mer indonésienne. Elles ont été acquises par notre hôtesse en 1992. Mais le titre élevé d’alcool a rongé les bouchons, elles sont vides!

Takahiro Saito - Pagre à tête noire ©Musée océanographique de Monaco
Takahiro Saito – Pagre à tête noire ©Musée océanographique de Monaco

Restons en Asie, au Japon plus exactement où l’art du Gyotaku consiste à reproduire des poissons sur papier washi ou de soie selon deux techniques apparentées à des prises d’empreintes. Inventé en 1862 par un pêcheur, le Gyotaku a traversé le temps jusqu’à se colorer et atteindre une finesse d’exécution et un niveau de précision tels que les scientifiques océanographes intègrent cette production dans leurs outils de recherche. La Maison du docteur Gachet accueille l’exposition Gyotaku, empreintes de la mer. Les œuvres présentées proviennent toutes d’un prêt exceptionnel du Musée océanographique de Monaco qui accueillit d’ailleurs en résidence de six mois Maître Nagase en 2000, grande personnalité du Gyotaku. L’art du Japon combine souvent beauté et sobriété: les œuvres présentées ne dérogent pas à cette règle, pour le plus grand plaisir des yeux du visiteur. Mais cette exposition prend fin le 30 juin. Ensuite, La Maison du docteur Gachet ainsi que la maison de l’Ile et la galerie d’art contemporain d’Auvers-sur-Oise accueillent, à partir du 6 juillet, une sélection d’œuvres contemporaines de quatre-vingt-quatre artistes japonais sur le thème Un monde d’îles et d’eau en partenariat avec le groupe Art Cross.

 

 

 

Auvers sur Mer: programme complet

A savoir: train direct Gare du Nord – Auvers-sur-Oise en 33 minutes tous les samedis, dimanches et jours fériés du 30 mars au 3 novembre inclus (aller: 10h08 / retour: 18h06)

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