A Bordeaux, la question du harcèlement de rue semble au cœur des polémiques. Après une première campagne destinées aux victimes et aux agresseurs, ce sont aujourd’hui les témoins qui sont ciblés. La ville a lancé ce lundi un questionnaire en ligne pour mieux comprendre ce qui les empêche d’intervenir.
Un questionnaire en ligne pour sensibiliser la population
“Eh, psst, toi là-bas… T’es bien mignonne !”. Ce genre situation est le quotidien de nombreuses femmes se déplaçant en ville. Surtout à Bordeaux, où le mal semble être plus important que dans d’autres villes de France.
Pour lutter contre ce phénomène de harcèlement urbain, la ville a lancé ce lundi un questionnaire en ligne destiné aux habitants. Le questionnaire propose sept situations en sept images, mettant en scène différentes situations de harcèlement dans un espace public.
Pour chaque situation, les participants doivent répondre aux trois mêmes questions :
- Pensez-vous que la victime se sente mal à l’aise ?
- Que faudrait-il faire en tant que témoin ?
- Et vous, l’auriez-vous fait ?
Après les victimes et les agresseurs, ce sont les témoins qui sont ciblés
Ce questionnaire public s’inscrit dans le cadre d’une campagne plus large. En effet, ces derniers mois, deux premières vagues de prévention avaient été lancées dans les transports en commun, visant plutôt les victimes et les agresseurs.
Il en était ressorti que plus de 85% des femmes se sont déjà senties harcelées dans les transports en commun. Un chiffre qui a mené la ville à pousser la question encore plus loin. Le questionnaire actuel devrait aider à évaluer les résultats passés et développer la prochaine étape de la campagne, qui aura lieu au mois de juin dans “un lieu emblématique de la ville”.
Marie Szalay au cœur de cette initiative
Au cœur de cette initiative, on retrouve Marie Szalay, une jeune étudiante en Master 2 d’Ingénierie et recherche psycho-sociale, en cours de réalisation de son mémoire de fin d’études et en stage à la Mairie de Bordeaux.
Soutenue par l’Université de Bordeaux et les associations “Stop Harcèlement de Rue” et “Hé Madmoizelle”, la jeune femme se bat aux côté de la Mairie pour sensibiliser la population à ce phénomène majeur, basé sur de très nombreuses années de stéréotypes de genres.
Pour Marik Fetouh, le but de cette étape de la campagne est de bien “comprendre ce qui pousse à l’inhibition des témoins” dans ce genre de situations.