Eric Barbier a présenté ” la promesse de l’aube ” à Nice

Quelques jours avant la sortie du film, Eric Barbier était à Nice pour présenter en avant-première son dernier film, La promesse de l’aube, adaptation du chef d’œuvre de Romain Gary. Il était accompagné de Nemo Schiffman qui interprète Romain Kacew adolescent, avant qu’il ne devienne l’écrivain célèbre aux deux prix Goncourt.

Eric Barbier et Nemo Schiffman

Depuis longtemps, Eric Barbier avait envie d’adapter à l’écran La promesse de l’aube. Il lui aura fallu quatre ans, dont quatorze semaine de tournages pour y parvenir. Un tel projet nécessitait que les droits du roman soient libérés et que Diego Gary, le fils de Jean Seberg et de Romain Gary donne son accord. Il a été séduit par le scénario, très fidèle au roman.

Effectivement, Eric Barbier avait à cœur de ne pas trahir l’œuvre et de rendre hommage à la force de l’écriture de Gary. Les phrases les plus marquantes du roman sont dites en voix off. Le film s’ouvre sur « c’est fini » et se termine avec « j’ai vécu », comme si la boucle était bouclée après la mort de cette mère tant aimée.

Romain Gary avait écrit La promesse de l’aube pour rendre hommage à sa mère, pour célébrer celle qui l’aimait plus que tout et qui avait toujours cru en lui. « Avec l’amour maternel, la vie vous fait une promesse qu’elle ne tient jamais » avait écrit Gary. Sa mère lui avait porté un amour passionnel. C’est donc une promesse que la vie n’a pas pu tenir jusqu’au bout puisqu’aucune autre femme ne l’a aimé autant qu’elle. En revanche, Romain Gary a respecté la promesse faite à sa mère en ayant une vie extraordinaire et en devenant un écrivain célèbre, comme Victor Hugo. Le film montre brillamment cet amour fusionnel qui unit la mère et le fils. Romain Kacew devenu Gary a respecté la promesse de devenir un brillant écrivain reconnu mais il a aussi en quelque sorte vengé sa mère a plusieurs reprises humiliée et moquée. Dans deux scènes, le film montre le jeune Romain en train d’observer sa mère qui se donne en spectacle et dont tout le monde rit. Il n’oubliera pas l’humiliation et la peine ressentie à ces moment-là.

Pour interpréter cette mère tout à la fois envahissante, bienveillante, attachante, volubile, Eric Barbier a fait appel à Charlotte Gainsbourg. Elle est magnifique dans ce rôle. Le César de la meilleure actrice ne devrait pas lui échapper cette année. Elle connaissait le réalisateur qui avait fait tourner son compagnon Yvan Attal. Elle rêvait depuis longtemps d’interpréter un rôle dans l’un de ses films. En la voyant dans La promesse de l’aube, plus aucun doute n’est permis : elle incarne véritablement Mina. Pour endosser ce rôle de mère dont l’amour pour son fils est démesuré, l’actrice a passé cinq mois à travailler le polonais. Elle a joué vieillie, avec des perruques et des prothèses. Le spectateur est souvent ému en la voyant interpréter cette mère si investie pour la réussite de son fils.

Pour le rôle de Romain Gary, Eric Barbier avait d’emblée pensé à Pierre Niney. C’est lui qui interprète Romain lorsqu’il se met à écrire et qu’il s’illustre dans l’aviation pendant la guerre. Lorsqu’il est plus jeune, ce sont deux autres acteurs qui endossent le rôle de Romain Kacew, d’abord en Pologne, puis en France à Nice. Nemo Schiffman est l’adolescent, qui souffre de la présence trop forte de sa mère, surtout lorsqu’il tombe amoureux de la jeune femme chargée de s’occuper de lui. Une belle expérience pour ce jeune acteur .

Quelques scènes du film ont été tournées à Nice. En effet, Romain Gary et sa mère ont vécu de nombreuses années dans la capitale azuréenne. Mina Kacew avait travaillé à l’hôtel Mermonts, proche de la promenade des Anglais. Le marché de la Buffa où elle avait coutume de se rendre apparaît plusieurs fois à l’écran. Eric Barbier a d’ailleurs rencontré des petits-enfants de personnes ayant travaillé au marché et ayant connu la mère de Romain Gary.

En « s’attaquant » au chef d’œuvre de Romain Gary, Eric Barbier s’est lancé dans une entreprise risquée. Il était attendu au tournant. Le film, ambitieux, tient ses promesses. Il est brillant, avec un casting impeccable. Il mérite de rencontrer le succès.

La promesse de l’aube avec Pierre Niney, Charlotte Gainsbourg, Jean-Pierre Darroussin, Nemo Schiffman sort le 20 décembre au cinéma.

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