Érotisme : l’interview exclusif d’Éva Delambre, l’auteur de « Devenir Sienne »

  

Photo_EDLes amateurs de romans de charme connaissent certainement « Devenir Sienne », un excellent roman érotique, dont nous avons déjà parlé dans nos colonnes. Voulant en savoir plus sur l’auteur de cet ouvrage, je lui ai proposé un interview, qu’elle a accepté avec plaisir. Lui fixant rendez-vous à une terrasse de café, j’ai rapidement eu en face de moi une jeune femme, que je peux facilement décrire comme quelqu’un de sincère, d’entier, et de passionné par ce qu’elle entreprend. Avec un sourire malicieux, elle a répondu à toutes mes questions avec franchise.

 
Paul Thomas : Bonjour Eva Delambre. Comment vous est venu ce goût pour l’écriture ? L’idée d’écrire un roman est-elle nouvelle chez vous ?

Éva Delambre : Bonjour Paul Thomas et merci pour votre interview. Je crois avoir toujours eu envie d’écrire, par forcement dans le but de publier un roman, mais l’écriture est quelque chose qui me suit depuis toujours. Quand j’ai commencé à écrire Devenir Sienne, je n’avais pas en tête d’en faire un livre, je voulais juste mettre des mots sur des envies et je me suis prise au jeu, j’ai continué et j’ai pris beaucoup de plaisir en écrivant. J’ai aussi appris beaucoup sur moi-même.


PT : Pourquoi écrivez-vous et quel message voulez-vous faire passer ?

ED : (rires) Je ne cherche pas forcément à faire passer un message. Au départ j’ai surtout écrit pour moi-même. Il s’agissait d’une sorte d’exécutoire. Mais depuis, c’est vrai que je pense que mon livre pose un regard vrai sur ce que peut être une relation BDSM. Certaines personnes n’osent pas avouer, ou s’avouer à eux même leurs envies ou fantasmes. Ils peuvent ainsi réaliser que beaucoup ont ces mêmes envies et qu’il n’y a aucune honte à cela. Certaines personnes s’interrogent sur ces relations BDSM, sur le cheminement de la soumise ou l’attitude d’un « Maître »  Je crois que mon livre peut donner une idée de ce que cela peut être et il peut apporter quelques réponses à des questions que l’on n’ose parfois pas poser.

PT : Pourquoi avez-vous choisi le roman de charme ? Avez-vous lu d’autres romans érotiques ?

ED : Je n’ai pas choisi ce style, il s’est imposé à moi. J’ai eu envie d’écrire et ce sont ces mots qui sont venus. J’ai laissé « ma plume » aller sans chercher à contrôler ou à savoir si ça plairait, je voulais exprimer quelque chose, simplement et sans tabou. Écrire des textes que, justement, je n’avais pas lus ailleurs et que je trouvais excitants. La littérature érotique classique ne m’attire pas et je n’en ai jamais lu. J’avais le souvenir d’Histoire d’O bien sur, que j’avais découverte adolescente, mais hormis cela, je n’ai pas voulu lire quoi que ce soit d’autre pendant que j’écrivais, afin de ne pas être influencée par un autre style. Ce n’est qu’après avoir été publié que j’ai lu d’autres romans BDSM.

PT : Pour écrire, vous vous inspirez de faits réels (ou non) ? Votre ouvrage, que j’ai bien apprécié, évoque de façon très crue certaines situations sensuelles, est-ce difficile de décrire de telles scènes?

ED : Justement, c’est quand je me suis rendue compte que je n’osais pas écrire certaines choses que j’ai décidé de me faire violence et d’écrire une scène crue, pour couper court à cette pudeur que j’avais avec les mots. J’ai alors commencé avec la première scène dans le bureau. J’ai finalement pris beaucoup de plaisir à oser écrire ainsi et cela m’a donné envie de continuer. Je n’aime pas vraiment les scènes charnelles décrites avec beaucoup de précautions et de métaphores pour parler d’anatomie ou de sexe, alors j’ai écrit ce que j’aurai eu envie de lire. Sans fioriture, mais de manière excitante. Je me suis par contre appliquée à ne jamais tomber dans la vulgarité. Maintenant, je crois ne plus avoir de difficulté à écrire une scène de sexe ou de soumission quelle qu’elle soit. Le plus difficile, ce n’est pas de décrire les actes mais les ressentis, les sentiments et les émotions. Je me suis parfois inspirée de faits réels, mais certaines scènes sont fantasmées et romancées.


PT : Avez-vous eu des retours de vos lecteurs (ou de vos lectrices) et qu’ont-ils pensé du roman ?

ED : Oui j’ai de très bons retours de mes lecteurs et lectrices. Ce roman plaît beaucoup aux hommes par son côté cru et directe mais il attire aussi les dames, bien moins prudes qu’on le laisse parfois entendre. Elles se retrouvent dans les émotions et dans les ressentis de la soumise. On dit souvent que le coté très direct permet de vraiment se sentir au cœur de l’action et qu’on s’identifie facilement aux personnages. Et aussi, qu’une fois commencé, il est difficile de s’arrêter. Bien entendu, les personnes étrangères au monde du BDSM peuvent trouver cela trop « extrême » et il s’adresse sans doute davantage à celles et ceux qui fréquentent (ou qui aimeraient fréquenter) cet univers.

PT : Quand écrivez-vous et à quelle fréquence ?

ED : J’écris uniquement quand j’en ai envie. Il est impossible de m’y contraindre. Par contre, quand je commence, il est difficile de m’arrêter. C’est par période, mais « Devenir Sienne » m’a vraiment accaparé. J’écrivais tous les soirs et j’y aurais passé tout mon temps si j’avais pu. Il s’agissait d’une vraie addiction. Ensuite, une fois cette histoire achevée, je n’ai plus eu autant ce besoin d’écrire, mais ça revient doucement.

PT : Pour construire “Devenir Sienne” avez-vous utilisé un canevas narratif ? Avez-vous suivi ce squelette ?

ED : Pas du tout non, je n’avais rien préparé car lorsque j’ai commencé, j’ignorais complètement que j’écrirais autant, c’est venu au fur et à mesure, j’ai raconté cette histoire comme elle venait, comme je la voyais et la ressentais. 

PT : Je vous remercie, Eva Delambre. Nous attendons avec impatience votre prochain roman. Pour vous retrouver, j’invite les lecteurs à se rendre sur votre site : www.devenirsienne.fr ou sur votre compte facebook:  www.facebook.com/eva.delambre et je ne peux que conseiller à chacun de découvrir (ou redecouvrir) « Devenir Sienne », aux éditions Tabou.

Paul THOMAS

A propos Agence

A lire aussi

“Première affaire” au cinéma : rencontre avec la réalisatrice Victoria Musiedlak et l’actrice Noée Abita

Mercredi 24 avril, sortira au cinéma “Première affaire”. Pour son premier long métrage, Victoria Musiedlak …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

WP Twitter Auto Publish Powered By : XYZScripts.com