Seuls quelques points communs, « la non-violence, l’abnégation, une détermination sans failles et un grand sens du dialogue », entre ses femmes vivant chacune une réalité différente mais animées par une même cause, vivre.
Au travers de différentes prises de vues, Pierre-Yves Ginet nous présente des femmes pour qui chaque jour est un combat, parfois pour la survie, parfois pour la dignité, souvent pour construire ou reconstruire leur monde, mis à mal par la violence qu’elle soit humaine ou issue de la nature et face à laquelle elles n’ont souvent que leur courage et leur solidarité comme ultime protection.
Des indiennes Queshua du Pérou victimes de stérilisation forcée, dont la voix a pu être entendue grâce aux « douze d’Anta » qui, malgré les menaces ont trouvé le courage de témoigner, à la « Folie » des « mères de la place de Mai » en Argentine qui aujourd’hui encore se battent pour que soient retrouvés leurs enfants ou petits enfants enlevés et adoptés par les militaires du régime dictatorial de l’époque ou simplement pour que soit reconnu leur assassinat, en passant par les jeunes Françaises du mouvement « Ni putes, ni soumises » qui militent pour que soit reconnu leur droit à être, à exister, sans mise en relation à l’homme, au regard qu’il porte sur elles, à cette volonté de considérer la femme comme une entité dépendante dont la valeur ne peut être perçue qu’en fonction de son rapport à la gent masculine, cette exposition remet en lumière le fait que la parité homme-femme est une question qui ne concerne aujourd’hui qu’une infime partie de la population, que les combats portés par un grand nombre de femmes à travers le monde sont si lourds, que l’on ne peut que s’extasier devant leur capacité à les porter, encore, toujours…
Une exposition accueillie dans un lieu qui, hier encore, considérait les femmes comme inférieures aux hommes, preuve incontestable que malgré le caractère silencieux de ces combats, leur couverture médiatique presqu’inexistante, le message de tolérance, d’amour et de respect de la condition humaine porté par les femmes à travers les âges porte ses fruits.Un grand bravo pour cette exposition troublante, douloureuse, mais indéniablement porteuse d’espoir.
FEMMES EN RESISTANCE :Eglise des Célestins, Place des Corps Saints à Avignon Du 15 mars au 16 mai 2015,
Ouvert tous les jours, de 10h00 à 18h00, sauf le mardi