“La Nuit Des Temps”

Ce soir en relisant mes fiches qu’on dira “de lecture”, je suis tombée sur un vieux truc, un truc qui date, mais qui ne sera jamais, jamais dépassé.

La Nuit Des Temps, par René Barjavel.

Si cette histoire est tellement particulière, c’est que cette petite partie de l’Antarctique, ce coin désolé, chaotique, ou “carré 612”, à quelques kilomètres du Pôle Sud ; ce coin là  paumé dans l’espace-temps quelque part, n’est en fait pas si paumé que ça. L’intrigue  a lieu dans un futur proche, qui pourrait même être notre présent.

C’est l’histoire, ou l’Histoire.

Quant à ce que ça nous raconte, un groupe de scientifiques  découvre, à plus de 100 mètres sous la glace, un oeuf contenant une civilisation vieille de 900 000 ans. Deux êtres y ont été placés pour survivre à une guerre atomique, et cet oeuf, ovule, ou perle fertile en tout cas; a pour lourde responsabilité de redonner vie à nos deux êtres humains, lorsque les conditions y seraient ‘plus favorable’. Ainsi, ces Adam et Eve contemporains, repeupleraient la Terre et ses continents dévastés, par la pureté, l’intelligence, mais aussi des petits ovules et spermatozoïdes, bien sûr; et procréeraient ainsi, dans un monde évolué et en paix.

Mais les deux êtres détiennent un savoir incomparable. Une science qui pourrait tout changer, alors évidemment, toutes les nations se le disputent impitoyablement, et sans relâche.

Jusqu’au jour où.

La Nuit Des Temps, c’est un livre déconcertant de fatalité, où Barjavel mêle de ses doigts elfiques; histoire d’amour, poésie et politique. Livre de science-fiction comme pas deux, à fond dans le crédible, le possible,  sans crainte aucune de la fantaisie ce qui en fait sa principale force; on pleure sérieusement et on s’interroge avec gravité, sur cette catastrophe qui semble – sans qu’on sache trop pourquoi – si proche, et si vraie. L’identification est complète, le livre, oeuvre de génie de toute façon universellement reconnue comme ça n’arrive qu’avec les quelques merveilles du monde, celles que l’on peut compter sur les doigts d’une main; d’une seule.

Simplicité et poésie omniprésentes.